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Comment la vallée de la Drôme se prépare à l’inéluctable raréfaction de l’eau

Après une étude sur les impacts du changement climatique et une vaste concertation, un projet de territoire est lancé dans trois intercommunalités pour mieux gérer la ressource, dont le manque sera de plus en plus aigu.

Par  (Allex [Drôme], envoyée spéciale)

Publié le 19 avril 2024 à 15h21

Temps de Lecture 4 min.

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La Drôme, en février 2023. Le niveau d’eau est exceptionnellement bas en raison de la sécheresse.

Que serait la vallée de la Drôme sans sa rivière ? Parfois torrentiel, parfois limpide et turquoise, ce cours d’eau agit comme la colonne vertébrale d’un territoire qui en dépend pour son agriculture, son tourisme, sa biodiversité, ou simplement pour le bien-être de ses habitants. Ces dernières années, pourtant, le manque d’eau s’est fait plus criant. Chacun a pu toucher du doigt les limites de cette précieuse ressource, avec, certains étés, des communes au bord de la rupture d’eau potable, des restrictions totales à l’irrigation, ou l’angoissante vision d’une rivière à sec, réduite à un lit de galets. Pour mieux y faire face, un projet de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE) est lancé, ce vendredi 19 avril, sur trois intercommunalités de la vallée.

En France, soixante-neuf PTGE ont déjà été adoptés dans les zones en déficit en eau, et quarante sont en cours de concertation, selon le ministère de la transition écologique. Le principe : réduire les tensions et atteindre collectivement un équilibre entre les besoins et la ressource disponible, en intégrant la préservation des milieux, la qualité de l’eau, et l’adaptation au changement climatique. Selon le dernier plan Eau, adopté en mars 2023, tous les PTGE devront intégrer des objectifs chiffrés de réduction des prélèvements dans les années à venir. Au total, il est prévu d’atteindre au moins 10 % d’économie d’eau d’ici à 2030.

Dans la Drôme, ce projet est le résultat de deux années d’une concertation qui a embarqué quelque 250 acteurs politiques et économiques autour de l’adaptation aux effets du changement climatique sur cette ressource. La démarche est portée par la commission locale de l’eau (CLE), une assemblée réunissant les collectivités, l’Etat et les usagers. C’est dans cette même vallée qu’est née, en 1993, la première commission de l’eau de France, sur fond de vifs conflits entre les irrigants, qui pompaient alors sans restriction dans la rivière, et les protecteurs de l’environnement. Chacun mesure, depuis, le chemin parcouru. « Aujourd’hui, l’important est qu’on arrive à dialoguer, à comprendre les besoins de l’autre, et à intégrer la notion de partage de la ressource, avec beaucoup moins d’agressivité qu’au début », soulignait Pascal Baudin, vice-président du Syndicat mixte de la rivière Drôme, qui gère le cours d’eau, lors d’un atelier de clôture de cette concertation début avril.

Comme un tiers du territoire français, ce bassin est classé en zone de déficit structurel en eau, et ce depuis près de trente ans. La ressource est insuffisante pour répondre aux besoins de l’agriculture, de l’eau potable et de l’industrie. « Chaque année, les milieux aquatiques sont sacrifiés, avec des assecs toujours plus importants », dénonce le syndicat de rivière.

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