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Eau : avec une ressource en baisse et des consommations en hausse, les tensions vont s’accroître en France

France Stratégie, service de Matignon chargé de la prospective, détaille les pressions sur la ressource hydrique, dont le partage sera de plus en plus un enjeu majeur d’adaptation au changement climatique.

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Publié le 18 avril 2024 à 16h57, modifié le 19 avril 2024 à 03h28

Temps de Lecture 4 min.

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L’usine d’eau potable de Sainte-Marthe, à Marseille, le 15 mars 2024.

Même pour un pays tempéré comme la France, l’eau redevient une question centrale pour des sociétés de plus en plus bousculées par le réchauffement climatique. Jeudi 18 avril, un an après la présentation d’un vaste plan sur le sujet par Emmanuel Macron, France Stratégie, un service de Matignon chargé de la prospective, publie un document sur les enjeux des prélèvements et de la consommation de cette ressource.

Ce travail, destiné à « clarifier les termes du débat » dans un « contexte actuel de tensions croissantes sur la disponibilité de la ressource en lien avec le changement climatique », précise les ordres de grandeur et apporte des éclairages inédits, par exemple sur l’impact des prélèvements du secteur de l’énergie, la progression de l’irrigation agricole pour produire des denrées exportées, ou la multiplication des forages domestiques. « Anticiper les déséquilibres est crucial pour anticiper les conflits d’usage », affirme Cédric Audenis, commissaire général par intérim de France Stratégie.

Premier constat : si l’eau douce renouvelable paraît abondante à l’échelle de la France (210 milliards de mètres cubes), elle est en diminution. Entre les périodes 1990-2001 et 2002-2018, le volume disponible a baissé de 14 % (– 33 milliards de mètres cubes). Les raisons sont essentiellement la baisse des précipitations (– 31 milliards de mètres cubes) et l’augmentation de l’évapotranspiration favorisée par des températures plus élevées.

Deuxièmement, cette profusion est relative, car elle n’empêche pas des tensions en été dans certains endroits du pays. « Cette agrégation à l’échelle nationale masque le fait que dans certains territoires, les prélèvements peuvent dépasser la ressource renouvelable », écrivent les auteurs. « Cette raréfaction contribue à l’augmentation des conflits d’usage au niveau local », synthétise Hélène Arambourou, du département développement durable et numérique de l’organisme, alors que de nombreuses communes ont récemment multiplié les arrêtés de restriction des prélèvements et de consommation, notamment en 2022, lors de plusieurs épisodes de sécheresse.

Refroidissement des centrales nucléaires

Entre 2012 et 2020, les prélèvements en eau douce ont été en moyenne de 31 milliards de mètres cubes. Ils étaient principalement destinés à l’énergie (47 %), aux canaux (18 %), aux usages domestiques (14 %), et à l’agriculture (11 %). Si une grande partie de cette ressource retourne dans le milieu naturel, c’est souvent de manière dégradée. « Les prélèvements d’eau sont parfois considérés, à tort, comme sans effet dès lors que l’eau est restituée au milieu. Or, tout prélèvement, indépendamment de sa part non restituée, aura un effet sur les milieux aquatiques et les usages en aval », met en garde France Stratégie, qui cite le réchauffement de l’eau utilisée dans les circuits de refroidissement des centrales nucléaires, 96 % de la ressource utilisée dans le secteur de l’énergie.

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