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Pomper le CO₂ de l’atmosphère, un nouveau défi dans la lutte contre le dérèglement climatique

L’Association française pour les émissions négatives cherche à structurer une nouvelle filière pour aller plus loin que la neutralité carbone. Un enjeu climatique et économique, qui présente toutefois des risques.

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Publié le 16 avril 2024 à 05h30, modifié le 16 avril 2024 à 16h37

Temps de Lecture 7 min.

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Le responsable de l’ingénierie des réservoirs de l’usine Carbfix à la centrale Hellisheidi montre une roche avec des pores non remplis (au centre), une roche basaltique où le CO2 est minéralisé (à gauche), et une roche calcite, un minéral carbonaté avec du calcium et du CO2. Près de Reykjavik, le 11 octobre 2021.

Pomper du CO2 sans trêve après l’avoir rejeté sans fin. Alors que la planète s’est déjà réchauffée de 1,2 °C depuis l’ère préindustrielle et que les records de chaleur sont battus mois après mois, les Etats doivent réduire drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre s’ils veulent éviter que la Terre ne se transforme en fournaise. Mais cela ne suffira pas. Il faudra aussi retirer de l’atmosphère des milliards de tonnes de CO2 déjà présentes, à grand renfort de technologies et de ressources naturelles. C’est ce que les scientifiques appellent les « émissions négatives », une forme d’oxymore qui dit bien la situation kafkaïenne à laquelle l’humanité est acculée.

Des entreprises françaises entendent prendre leur part dans ce défi colossal. Début avril, trente start-up ont lancé l’Association française pour les émissions négatives (AFEN) afin de structurer une nouvelle filière. « La France a un rôle à jouer, mais elle accuse un retard important, explique Julie Gosalvez, la présidente de l’AFEN. Nous voulons répondre à un double objectif d’ambition climatique et de compétitivité économique. »

La soirée, organisée dans les locaux d’un cabinet d’avocats, à un jet de pierre de l’Arc de triomphe, à Paris, illustrait bien ces deux finalités. Après avoir écouté l’exposé du climatologue Jean Jouzel, la centaine de participants, à la tête des sociétés Carbon 1.5, Yama ou NetZero, détaillaient leurs business models (« modèles économiques »), jonglant entre les millions − d’euros comme de tonnes de CO2.

Les dômes de Carbfix, une usine de captage dans l’air et de stockage de dioxyde de carbone, près de Reykjavik, le 11 octobre 2021.

Le secteur reste peu connu. L’élimination du dioxyde de carbone (EDC, ou carbon dioxide removal, CDR, en anglais) désigne l’ensemble des activités humaines visant à retirer du CO2 de l’atmosphère et à le stocker durablement, dans des réservoirs géologiques, terrestres ou océaniques, ou dans des produits, selon la définition du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Elle regroupe un large panel de techniques, des plus naturelles aux plus technologiques.

Les plus simples consistent à accroître les puits de carbone naturels, en plantant des arbres ou en restaurant les sols, les tourbières ou les mangroves. Parmi les autres méthodes, l’alcalinisation des océans cherche à augmenter leurs capacités d’absorption du CO2, tandis que la production de biochar, un charbon végétal, extrait le carbone des végétaux par pyrolyse afin de le stocker dans le sol pendant des centaines d’années, agissant en outre comme fertilisant des sols.

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