- Plus de six ans après un premier exercice du genre, Emmanuel Macron prononce jeudi 25 avril, à partir de 11 heures, un discours sur l’Europe à la Sorbonne. « Je donnerai un peu le cap de ce que le pays a fait et ce vers quoi nous allons, et surtout pour les années à venir », a affirmé le président de la République la semaine dernière, alors que Renaissance et sa tête de liste, Valérie Hayer, sont à la peine dans les sondages. Ce discours sur « l’Europe-puissance » doit permettre de « continuer de faire le bilan de ces cinq années passées et se projeter sur la suite », avec « une nouvelle impulsion sur le projet européen », selon Mme Hayer.
- Cette prise de parole marquera aussi l’entrée en campagne d’Emmanuel Macron, même si son entourage s’en défend. Le président a confirmé qu’il prendrait part concrètement à la campagne « dans les moments appropriés, dans le format et le cadre qui convien[nen]t ». Malgré près de trois cents réunions publiques déjà tenues, le camp présidentiel s’accorde pour dire que la campagne « n’a pas démarré » et voit dans le discours de M. Macron une « bascule, le moment où on va vraiment entrer dedans ».
- D’après la plus récente vague de l’enquête électorale réalisée au début de mars par Ipsos, en partenariat avec le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), l’Institut Montaigne, la Fondation Jean Jaurès et Le Monde, le Rassemblement national est crédité de 31 % des intentions de vote parmi les personnes certaines d’aller voter (avec une marge d’erreur de 1,3 point), tandis que Renaissance atteint 18 % (marge d’erreur : 1 point).
- A la fin de septembre 2017, le président avait tenu un premier discours au sujet de l’Europe à la Sorbonne, qui fixait alors ses grandes orientations européennes. M. Macron avait présenté une ambitieuse série de propositions pour relancer le projet européen, notamment la création d’une véritable défense commune. Il avait prononcé un vibrant plaidoyer pour l’Union européenne, dépourvue selon lui de vision à long terme depuis des années, enlisée dans la bureaucratie et la surréglementation. L’Europe est « trop faible, trop lente, trop inefficace », avait-il lancé, dans un discours solennel de plus d’une heure et demie.
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