Le président français, Emmanuel Macron, prononce un discours sur l’Europe à l’université de la Sorbonne à Paris, le 25 avril 2024.
Live terminé

Discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe à la Sorbonne : ce qu’il faut en retenir

« Notre Europe aujourd’hui est mortelle. Elle peut mourir et cela dépend uniquement de nos choix », a martelé jeudi le président, qui a également évoqué les valeurs de la « démocratie libérale », « de plus en plus critiquées et contestées ».

Tout le live

Le 25/04 à 14:26 L’essentiel

Ce qu’il faut retenir du discours d’Emmanuel Macron

  • Emmanuel Macron a d’abord dressé un bilan des accomplissements européens. « Il y a eu des réussites, en particulier en matière d’unité et de souveraineté, ce qui n’était pas acquis », a souligné le chef de l’Etat français, citant notamment la pandémie de Covid-19 et la réponse à l’agression russe de l’Ukraine, et admettant toutefois que l’Europe n’avait « pas tout réussi ».
  • « Notre Europe aujourd’hui est mortelle. Elle peut mourir et cela dépend uniquement de nos choix », a martelé Emmanuel Macron. « A l’horizon de la prochaine décennie, (…) le risque est immense d’être fragilisé », a-t-il ajouté, estimant également que les valeurs de la « démocratie libérale » sont « de plus en plus critiquées et contestées ».
  • En matière de défense, Emmanuel Macron a dit vouloir créer une « Europe puissance » qui « se fait respecter », « assure sa sécurité » et reprend « son autonomie stratégique ». Il va inviter les Européens à bâtir une « initiative européenne de défense » qui inclura « peut-être » un bouclier antimissile européen. Il a aussi souhaité la création d’une « capacité européenne de cybersécurité et de cyberdéfense ». Par ailleurs, le président a plaidé pour un nouvel « emprunt européen » afin de financer l’effort de défense avec une « préférence européenne dans l’achat de matériel militaire ».
  • Emmanuel Macron a aussi appelé l’Europe à « retrouver la maîtrise de [ses] frontières pleinement, entièrement et l’assumer ». Il a proposé une « structure politique » sur les sujets de la migration, de la sécurité, de la lutte contre la criminalité organisée et contre le terrorisme.
  • En matière d’économie, le président français souhaite voir l’Union européenne devenir d’ici à 2030 un « leader mondial », avec des « stratégies de financement dédiées », dans cinq « secteurs stratégiques de demain » : intelligence artificielle, informatique quantique, espace, biotechnologies et « nouvelles énergies » (hydrogène, réacteurs modulaires et fusion nucléaire). Dans « la défense et le spatial », il veut inscrire dans les traités communautaires « la préférence européenne ». Il a également appelé à réviser la politique commerciale européenne car la Chine et les Etats-Unis ne « respectent plus les règles du commerce telles qu’elles ont été écrites il y a quinze ans ».
  • Le président français a aussi défendu l’intégration dans les missions de la Banque centrale européenne d’« un objectif de croissance, voire un objectif de décarbonation ». « Il nous faut à nouveau un choc d’investissement commun, un grand plan d’investissement budgétaire » pour la défense, l’intelligence artificielle, la décarbonation, a-t-il plaidé en demandant un doublement de « la capacité d’action financière » de l’Union européenne.
  • Emmanuel Macron a plaidé pour que la majorité numérique dans l’Union européenne passe à 15 ans et pour un « contrôle parental » de l’accès aux réseaux sociaux en dessous de cet âge. « Là où nous interdisons les propos racistes, les propos antisémites, les discours de haine, nous devons les interdire dans l’espace numérique, où la présomption d’anonymat conduit à la désinhibition de la haine. »
  • Enfin, le chef de l’Etat français a défendu un « humanisme européen ». « Etre européen, c’est pas simplement habiter une terre de la Baltique, de la Méditerranée ou de l’Atlantique à la mer Noire, c’est défendre une certaine idée de l’homme qui place l’individu libre, rationnel et éclairé au-dessus de tout », a-t-il estimé. M. Macron a aussi plaidé pour la « conditionnalité » des aides européennes au respect de l’Etat de droit.
  • Emmanuel Macron a terminé son allocution en accusant les nationalistes de vouloir rester dans « l’immeuble » européen sans « payer le loyer » ni respecter les « règles de copropriété ».
Le 25/04 à 13:19 Vos questions
Dans le titre du dernier post vous avez écrit que Macron pense que le débat de la fiscalité doit être européen, mais dans la citation il semble dire le contraire ?
Lecteur assidu

Bonjour, Lecteur assidu,

Le président français a bien estimé, dans son discours, que ce débat ne devait pas se tenir à l’échelle européenne mais à l’échelle internationale. Il a notamment évoqué comment, « avec le président [brésilien] Lula, [il a] dans le G20 bâti une alliance pour la taxation des très hauts revenus ».

« C’est dans le G20, à une échelle qui est celle de l’OCDE élargie, que nous devons mener ce combat existentiel », a-t-il conclu à propos de la fiscalité.

Le 25/04 à 13:17

Le discours du chef de l’Etat à la Sorbonne au sujet de l’Europe a pris fin

Le 25/04 à 13:17 Urgent

Emmanuel Macron accuse les nationalistes de vouloir rester dans « l’immeuble » européen sans « payer le loyer » ni respecter les « règles de copropriété »

« Parler de l’Europe, c’est toujours parler de la France. Mais vous l’avez compris, nous vivons un moment décisif », a-t-il lancé dans sa conclusion.

« Notre Europe peut mourir, je vous le disais, et elle peut mourir par une forme de ruse de l’histoire. C’est qu’elle a fait énormément de choses ces dernières décennies, en quelque sorte les idées européennes ont gagné le combat gramscien : tous les nationalismes à travers l’Europe n’osent plus dire qu’ils vont sortir de l’euro et de l’Europe », a poursuivi le chef de l’Etat français.

« Mais ils nous ont tous habitués à un discours qui est le “oui mais”, qui est de dire “j’empopoche tout ce que l’Europe a fait, mais je le ferai plus simple, mais je le ferai en ne respectant pas les règles, mais je le ferai au fond en bafouant ces fondements” », a dénoncé Emmanuel Macron.

Avant d’ajouter, en filant la métaphore : « Au fond, ils ne proposent plus de sortir de l’immeuble ou de l’abattre, ils proposent juste de ne plus avoir de règles de copropriété, de ne plus investir, de ne plus payer le loyer et disent que ça va marcher. »

Selon lui, « le risque, c’est que tous les autres sont en train de devenir timides en disant “les nationalistes, les anti-Européens sont très forts partout dans le pays, c’est normal” ». « La réponse n’est pas dans la timidité, elle est dans l’audace. La réponse n’est pas dans le constat de dire “ils sont en train de monter partout et on se dit qu’on n’a pas le choix” », a-t-il lancé.

M. Macron a terminé son propos en déclarant : « La meilleure manière de connaître l’avenir, c’est de faire des promesses que l’on tient. » Il s’est engagé à se « battre ardemment pour tenir » les promesses formulées ici pour « la décennie à venir ».

Le 25/04 à 13:09

Biodiversité : Emmanuel Macron plaide pour une meilleure « protection de nos forêts et de nos océans »

« Notre Europe est un trésor que nous avons reçu en héritage et que nous allons transmettre, et tout ce que je viens de dire ne peut pas se faire en supprimant des ressources naturelles qui ne sont pas irremplaçables », a poursuivi le chef de l’Etat à propos de la biodiversité, évoquant l’impératif pour l’Union européenne de protéger « nos forêts et nos océans ».

Le 25/04 à 13:05

Le débat sur la fiscalité ne doit pas se tenir à l’échelle européenne, pour Emmanuel Macron

« Je ne mettrai pas ici le débat, que je sens vivant, sur la fiscalité des Français, parce que c’est un bon débat, quand on voit l’accumulation des richesses dans la mondialisation que nous vivons. Mais ma conviction, c’est que ce n’est pas un débat que nous devons porter à l’échelle européenne », a-t-il dit, au sujet des débats autour des superprofits qui ont lieu en France.

Le 25/04 à 13:03

Le président propose de créer un programme européen des solidarités

En matière sociale, le chef de l’Etat français a ensuite proposé de « créer un programme européen des solidarités qui, s’appuyant sur un fonds social européen, viendra accompagner les initiatives des Etats membres contre toutes les précarités ».

Le 25/04 à 13:02

Emmanuel Macron plaide pour l’inscription du droit à l’IVG dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne 

« En Europe, nous avons beaucoup accompli en matière d’équilibre entre vie professionnelle et vie des parents, des aidants, de la transparence des rémunérations, de la parité, etc. Je souhaite aujourd’hui que nous allions au-delà, en inscrivant, comme nous l’avons fait dans notre Constitution, le droit à l’interruption volontaire de grossesse [IVG] dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne », a ajouté Emmanuel Macron.

Le 25/04 à 13:00 Urgent

Emmanuel Macron plaide pour une « Europe de la majorité numérique à 15 ans »

« Nous devons reprendre le contrôle de la vie de nos enfants et de nos adolescents, en Européens, et imposer la majorité numérique à 15 ans, pas avant, et imposer aux plates-formes la modération », a déclaré le chef de l’Etat.

« Nous devons ensuite beaucoup plus ardemment civiliser cet espace numérique. Là où nous interdisons les propos racistes, propos antisémites, les discours de haine, nous devons, avec la même force, les interdire dans l’espace numérique, où la présomption d’anonymat conduit à la désinhibition de la haine, a poursuivi le président français. C’est un combat civilisationnel et démocratique. »

Le 25/04 à 12:57

Erasmus, train, Pass culture : Emmanuel Macron plaide pour un approfondissement des programmes en faveur de la jeunesse européenne

« Il nous faut décupler l’Erasmus de l’apprentissage et de la formation professionnelle, avec un objectif d’au moins 15 % des apprentis en mobilité européenne d’ici [à] 2030 » , a dit Emmanuel Macron au sujet du programme de mobilité étudiante au sein de l’Europe, ajoutant que le « passe Interrail [était] un succès ».

Le président a ajouté : « Transmettre l’esprit européen aux jeunes générations, c’est aussi leur donner l’occasion de faire l’expérience sensible de notre continent, c’est-à-dire voyager. » M. Macron a donc plaidé pour que les étudiants puissent « circuler en train partout en Europe ».

« Et je souhaite, pour ma part, qu’il s’appuie sur une européanisation du Pass culture », a-t-il encore ajouté, disant s’être inspiré de l’exemple italien pour le déploiement de ce dispositif en France.

Le 25/04 à 12:56 L'analyse du « Monde »

Emmanuel Macron ne plaide pas pour la création d’une armée européenne mais pour une « intimité stratégique »

Après avoir considéré que « l’Europe est mortelle », Emmanuel Macron suggère de « faire émerger une défense crédible du continent ». « Le pilier européen de l’OTAN que nous sommes en train de bâtir est essentiel. Mais nous devons bâtir un cadre de défense européen », a poursuivi le chef de l’Etat, tandis que le retour de la guerre aux frontières de l’Union européenne ébranle l’ordre de sécurité du continent. M. Macron propose de concevoir « une initiative européenne de défense », qui doit élaborer dans les prochains mois une stratégie commune et définir les armements dont le continent doit s’équiper. Le président suggère de nouveau de mettre à disposition de la protection des Vingt-Sept l’arme nucléaire française. « La dissuasion nucléaire est un élément de dissuasion crédible et donc un élément incontournable de la défense du continent européen », dit-il.

M. Macron ne prône pas pour autant la création d’une armée européenne. Il s’agit plutôt, a-t-il déclaré, de « créer entre les armées européennes une intimité stratégique ». « Cette capacité à conduire des coalitions ensemble passe par l’élaboration d’une culture stratégique commune », a-t-il remarqué en proposant la création d’une « académie militaire européenne », et aller vers une « préférence européenne dans l’achat de matériels militaires », afin de réduire la trop forte dépendance aux matériels non européens, américains pour l’essentiel.

Philippe Ricard
Le 25/04 à 12:56

Le président de la République, Emmanuel Macron, prononce son discours sur l’Europe dans le grand amphithéâtre de l’université de la Sorbonne, le 25 avril 2024.
Le 25/04 à 12:50

Emmanuel Macron défend « l’humanisme européen » et « la conditionnalité » des aides européennes au respect de l’Etat de droit

« Etre européen, ce n’est pas simplement habiter une terre de la Baltique à la Méditerranée ou de l’Atlantique à la mer Noire, c’est défendre une certaine idée de l’homme qui place l’individu libre, rationnel et éclairé, au-dessus de tout », a-t-il dit, ajoutant : « Et c’est de se dire que, de Paris à Varsovie et de Lisbonne à Odessa : nous avons un rapport unique à la liberté et à la justice. »

C’est « cet humanisme si fragile, mais qui nous distingue des autres » qu’il faut défendre, a argumenté Emmanuel Macron, soulignant que « la démocratie libérale n’est pas un acquis ». « C’est pourquoi je défends ici la conditionnalité budgétaire liée à l’Etat de droit dans le versement des fonds de l’Union, et nous devons encore la renforcer avec des procédures de constat et de sanction quand il y a des violations graves », a-t-il plaidé.

« L’Europe n’est pas un guichet dans lequel on accepte, en quelque sorte, de choisir les principes, a-t-il par ailleurs affirmé. C’est pourquoi aussi nous devons renforcer notre capacité à lutter contre les ingérences et la propagande, en particulier en ces temps électoraux. » Quelques semaines après les révélations polonaises et tchèques d’ingérences russes au Parlement européen, le président français évoque « un retour sur notre sol, par des chaînes de télévision, par les réseaux sociaux, par l’utilisation d’une forme de naïveté de nos règles qui étaient faites pour des acteurs qui respectaient la civilité démocratique (…), un retour de la propagande, des fausses informations qui viennent bousculer nos démocraties libérales ».

Lire aussi | La Pologne et la République tchèque dénoncent les ingérences russes avant les européennes

Le 25/04 à 12:44

Selon Emmanuel Macron, l’Europe « est dans un moment où elle peut mourir d’elle-même »

Outre les risques extérieurs qui pèsent sur l’Union européenne, qu’il a longuement développés, Emmanuel Macron a déclaré dans la dernière partie de son discours, consacrée à la « bataille culturelle » : « [L’Europe] est dans un moment où elle peut mourir d’elle-même, parce que nous retrouvons un temps que notre Europe a connu. »

« Notre Europe ne s’aime pas », a-t-il poursuivi, ajoutant : « Quand on voit tout ce qu’elle a fait, ce qu’on lui doit, c’est étrange, mais c’est ainsi. » Selon lui, « nous sommes le continent, la civilisation qui a sans doute inventé le doute et le questionnement sur soi, la culture de l’aveu ».

Le 25/04 à 12:40

Emmanuel Macron veut intégrer « un objectif de croissance, voire un objectif de décarbonation », dans les missions de la Banque centrale européenne

« On doit avant tout avoir une obsession qui est celle de la productivité. Pour cela, il faut être une grande puissance d’innovation, de recherche, a argumenté Emmanuel Macron. On doit aller beaucoup plus loin sur des innovations de rupture. »

Selon M. Macron, « la dernière condition de ce pacte de prospérité, c’est précisément la capacité à investir. (…) Nous avons en Europe des règles du jeu qui ne sont plus adaptées ». Plaidant pour « la décarbonation de nos économies », il a appelé à « lever le débat théorique et politique de savoir comment intégrer, dans les objectifs de la Banque centrale européenne [BCE], au moins un objectif de croissance, voire un objectif de décarbonation ».

Il appelle par ailleurs à un « choc d’investissements commun » en doublant « la capacité d’action financière » de l’Europe. « Il nous faut ce choc d’investissements publics pour investir de l’argent public sur ces [cinq] secteurs, ce qui supposera de rouvrir la question si délicate des ressources propres de l’Union. » Le président français « pense qu’on doit avoir des ressources propres supplémentaires sans jamais peser sur les citoyens européens. Taxe carbone aux frontières, recettes du système européen d’échange de quotas carbone, taxer les transactions financières comme le fait la France, imposer les bénéfices des multinationales là où ils sont réellement réalisés et utiliser les ressources issues de la taxe payée par les ressortissants extracommunautaires lorsqu’ils entrent sur le sol de l’Union : il y a des tas de ressources propres qui ne touchent pas les ressortissants européens qui sont à utiliser pour ce budget ».

Le 25/04 à 12:31

Selon Emmanuel Macron, la récente « colère de nos agriculteurs n’a pas été une colère contre l’Europe », mais « contre la réglementation, la complexité »

Déroulant sa vision pour l’Europe dans les années à venir en matière d’agriculture, cinquième secteur stratégique qu’il a identifié, Emmanuel Macron est revenu sur la récente colère des agriculteurs qui a touché plusieurs pays européens, dont la France.

« La colère de nos agriculteurs n’a pas été une colère contre l’Europe », mais « contre la réglementation, la complexité, les normes aberrantes, la mauvaise application du droit européen et français », a-t-il estimé.

Il a évoqué les premières réponses apportées et celles en cours au niveau français et européen, et plaidé pour une meilleure souveraineté alimentaire européenne, une meilleure protection des prix des produits européens, de la qualité des produits qui entrent en Europe tout en renforçant les exportations européennes.

Le 25/04 à 12:20

Emmanuel Macron veut que l’Europe soit « leader mondial d’ici à 2030 » dans cinq secteurs stratégiques

Le président de la République, Emmanuel Macron, prononce son discours sur l’Europe dans le grand amphithéâtre de l’université de la Sorbonne, le 25 avril 2024.

« Décidons maintenant de faire de l’Europe le leader mondial d’ici 2030 dans cinq secteurs parmi les plus émergents et les plus stratégiques », a déclaré M. Macron, citant l’intelligence artificielle, l’informatique quantique, l’espace, les biotechnologies et les « nouvelles énergies » (hydrogène, réacteurs modulaires et fusion nucléaire).

Le président a développé certains de ces points, notamment l’énergie, et a appelé à « construire l’Europe de l’atome ». Pour lui, « l’énergie décarbonée produite en Europe, c’est la clé de la réconciliation climat, souveraineté, création d’emplois ». « Il nous faut bâtir une Europe de la libre circulation des électrons décarbonés, affirme-t-il aussi. Pardon de le dire comme ça, mais c’est exactement ce qu’il faut faire. Qu’importe qu’ils soient produits avec du renouvelable ou du nucléaire, on s’en fiche. Si, sur le sol européen, on sait produire des électrons décarbonés, c’est une chance parce que ça évite l’électron carboné et ça évite celui qu’on importe. »

A propos de l’espace, autre secteur jugé stratégique par le président, M. Macron a dit vouloir inscrire dans les traités « la préférence européenne » dans « la défense et le spatial ». « C’est la seule chose qui nous permettra de répondre à la subvention chinoise et à la sursubvention américaine. »

Le 25/04 à 12:12

En matière d’économie, Emmanuel Macron plaide pour un « pacte de la prospérité », passant par une « simplification des normes »

« Le deuxième élément-clé de la réponse, c’est celui de la prospérité », a dit le chef de l’Etat français, évoquant les règles qui sont « en train de changer », notamment sur la question environnementale mais aussi concernant l’achat de matières premières et la question de la dépendance énergétique.

« Nos objectifs sont clairs, mais nous n’y sommes pas et nous ne pouvons pas les tenir avec nos règles actuelles », a-t-il continué, plaidant pour un nouveau « pacte de la prospérité » : « Il faut produire plus et vert, et la production décarbonée, c’est une opportunité de réindustrialisation et de maintien de nos industries », citant l’exemple de l’hydrogène et de la production de batterie électriques.

« La deuxième condition, c’est la simplification » des normes, selon lui, pour soutenir les entreprises européennes face à la concurrence. « Le marché unique, c’est un choix de simplification, mais il nous faut en quelque sorte mettre aussi fin à l’Europe compliquée », a-t-il dit.

Enfin, « accélérer la politique industrielle » est la troisième condition de ce pacte de prospérité pour lequel plaide M. Macron.

Le 25/04 à 12:03

Emmanuel Macron veut que l’Union européenne aille plus loin en matière de lutte contre l’immigration

« L’Europe puissance, c’est aussi une Europe qui maîtrise ses frontières », a continué M. Macron, plaidant pour une « plus forte coopération » européenne à propos de l’immigration, au-delà du seul pacte asile et immigration récemment adopté par l’Union européenne, qu’il a qualifié d’« avancée inédite ».

« Ça passera par davantage de coopération avec les pays d’origine et de transit, des conditionnalités plus franches et une lutte sans relâche contre le modèle économique des passeurs et des trafiquants d’êtres humains », a-t-il dit, rejetant la « géopolitique du cynisme » qui s’impose par le modèle de renvoi des demandeurs d’asile vers des pays tiers – comme le fait le Royaume-Uni vers le Rwanda –, qu’il juge « inefficace ».

Il a ajouté peu après : « Je veux que le Conseil Schengen devienne un véritable conseil de sécurité intérieure de l’Union. » Selon le président, « nos frontières sont un bien commun ». « Pour l’euro, le bien commun que nous avons créé, nous avons su bâtir une forme politique qui s’est décidée de manière intergouvernementale crédible, le conseil Ecofin. Nos frontières sont un bien commun : nous devons bâtir une structure politique qui permette de décider entre tous les pays qui la partage et de prendre, sur les sujets d’immigration, de lutte contre la criminalité organisée, de terrorisme, de lutte contre le trafic de drogue ou la cybercriminalité, des décisions. »

« Ensemble, changeons la gouvernance pour la rendre beaucoup plus efficace. »

Le 25/04 à 11:54

Emmanuel Macron plaide pour « une préférence européenne dans l’achat de matériel militaire » et une industrie européenne de la défense renforcée

« Il n’y a pas de défense sans industrie de défense en la matière. Il s’agit de transformer l’urgence du soutien à l’Ukraine en effort de longue durée, a poursuivi M. Macron. C’est pourquoi j’assume le fait qu’il nous faut une préférence européenne dans l’achat de matériel militaire. »

« Le chemin est long, a reconnu le président. Car nous avons, il faut être lucides, des décennies de sous-investissement dans nos propres productions. Et, au fond, les dividendes de la paix ont fait que les Européens ont insuffisamment investi, ce qui a aussi créé une très forte dépendance à l’égard de l’industrie non européenne. » Il a ainsi plaidé pour un renforcement de l’industrie de la défense européenne.

« Comment voulons-nous construire notre souveraineté, notre autonomie, si nous n’assumons pas de développer une industrie de défense européenne ? Et donc oui, il nous faut pour cela réussir à bâtir une préférence européenne, réussir à bâtir des programmes industriels européens, assumer un soutien accru de la Banque européenne d’investissement et assumer des financements supplémentaires. »

Pour Emmanuel Macron, « l’objectif d’une stratégie européenne industrielle de défense, c’est bien de produire plus vite, davantage en Européens. Alors, pour nous qui avons une industrie de défense forte, c’est une occasion extraordinaire, parce que nous pouvons aussi, si nous savons nous organiser, pousser nos standards ». Parce que « l’un des problèmes que nous avons, Européens, c’est que nous restons trop divisés en matière d’industrie de défense. Notre fragmentation est une faiblesse. Nous l’avons vécue de manière cruelle et concrète pendant cette guerre [en Ukraine], où parfois nous découvrions que nos canons n’étaient pas du même calibre, que nos missiles ne correspondaient pas de l’un à l’autre et que ça réduisait de fait notre capacité à agir ensemble sur un même théâtre d’opérations ».

Le contexte

Live animé par Marie Pouzadoux et Sandra Favier

Image de couverture : Le président français, Emmanuel Macron, prononce un discours sur l’Europe à l’université de la Sorbonne à Paris, le 25 avril 2024. CHRISTOPHE PETIT TESSON / AFP
  • Plus de six ans après un premier exercice du genre, Emmanuel Macron prononce jeudi 25 avril, à partir de 11 heures, un discours sur l’Europe à la Sorbonne. « Je donnerai un peu le cap de ce que le pays a fait et ce vers quoi nous allons, et surtout pour les années à venir », a affirmé le président de la République la semaine dernière, alors que Renaissance et sa tête de liste, Valérie Hayer, sont à la peine dans les sondages. Ce discours sur « l’Europe-puissance » doit permettre de « continuer de faire le bilan de ces cinq années passées et se projeter sur la suite », avec « une nouvelle impulsion sur le projet européen », selon Mme Hayer.
  • Cette prise de parole marquera aussi l’entrée en campagne d’Emmanuel Macron, même si son entourage s’en défend. Le président a confirmé qu’il prendrait part concrètement à la campagne « dans les moments appropriés, dans le format et le cadre qui convien[nen]t ». Malgré près de trois cents réunions publiques déjà tenues, le camp présidentiel s’accorde pour dire que la campagne « n’a pas démarré » et voit dans le discours de M. Macron une « bascule, le moment où on va vraiment entrer dedans ».
  • D’après la plus récente vague de l’enquête électorale réalisée au début de mars par Ipsos, en partenariat avec le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), l’Institut Montaigne, la Fondation Jean Jaurès et Le Monde, le Rassemblement national est crédité de 31 % des intentions de vote parmi les personnes certaines d’aller voter (avec une marge d’erreur de 1,3 point), tandis que Renaissance atteint 18 % (marge d’erreur : 1 point).
  • A la fin de septembre 2017, le président avait tenu un premier discours au sujet de l’Europe à la Sorbonne, qui fixait alors ses grandes orientations européennes. M. Macron avait présenté une ambitieuse série de propositions pour relancer le projet européen, notamment la création d’une véritable défense commune. Il avait prononcé un vibrant plaidoyer pour l’Union européenne, dépourvue selon lui de vision à long terme depuis des années, enlisée dans la bureaucratie et la surréglementation. L’Europe est « trop faible, trop lente, trop inefficace », avait-il lancé, dans un discours solennel de plus d’une heure et demie.

Pour aller plus loin :

Décryptage. Emmanuel Macron attendu pour relancer la campagne de Valérie Hayer

Chronique. « Les sondeurs ont beau affirmer que l’écart entre les listes Bardella et Hayer se rattrape difficilement, Macron y croit dur comme fer »

Analyse. Le pari ukrainien risqué d’Emmanuel Macron

Les Décodeurs. Des partis d’extrême droite plus nombreux et plus puissants

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