Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Massacre du 17 octobre 1961 : le Rassemblement national campe sur une position révisionniste

Les députés d’extrême droite ont été les seuls, jeudi, à voter contre un texte visant à la « reconnaissance » et à la « condamnation » du massacre des Algériens il y a soixante-trois ans à Paris, alors qu’ils manifestaient pacifiquement.

Par 

Publié le 28 mars 2024 à 22h30, modifié le 29 mars 2024 à 09h01

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Rares sont les sujets sur lesquels le Rassemblement national (RN) n’a jamais dévié. La nostalgie de l’Algérie française et le refus obstiné de contribuer à toute démarche de réconciliation mémorielle comptent parmi les invariants du parti d’extrême droite. Les onze députés du groupe présidé par Marine Le Pen qui étaient présents, jeudi 28 mars, à l’Assemblée nationale, ont tous, sans surprise, voté contre la proposition de résolution – finalement adoptée avec 67 voix pour – visant à la « reconnaissance » et à la « condamnation » du massacre des Algériens le 17 octobre 1961, à Paris.

Les représentants du RN ont été les seuls à s’opposer – publiquement – à ce texte réclamant par ailleurs une journée de commémoration de cette répression policière sanglante d’un rassemblement pro-FLN (Front de libération nationale). Bravant le couvre-feu alors imposé aux « Français musulmans d’Algérie », quelque 30 000 Algériens étaient venus manifester pacifiquement à Paris. Plusieurs dizaines de personnes avaient péri dans la capitale et sa périphérie, beaucoup s’étant noyées dans la Seine.

Monté à la tribune du Palais-Bourbon pour défendre le choix de son groupe, Frank Giletti a dénoncé une initiative de la gauche visant à « déstabiliser notre pays par des mensonges », accusant ses adversaires d’« alterner entre accusation unilatérale [contre la police] et repentance à outrance [à l’égard de l’Algérie] ». « Ce rassemblement était interdit et la police [sous l’autorité du préfet de police de l’époque, Maurice Papon] n’a fait qu’appliquer les ordres qui lui avaient été donnés », a affirmé l’élu du Var, n’y voyant qu’une « manœuvre politique ». Ou encore la récupération d’un « douloureux souvenir pour instrumentaliser [la] détestation de nos forces de l’ordre ».

« Un racisme décomplexé, rance, xénophobe »

Dans un hémicycle clairsemé, marqué par le silence des députés Les Républicains (LR, une abstention et 60 absences), la justification du vote RN a provoqué son lot d’invectives puis une réponse cinglante de plusieurs parlementaires de gauche. « Voulez-vous effacer les Algériens de l’histoire de France ? », a demandé la députée écologiste des Hauts-de-Seine Sabrina Sebaihi aux « révisionnistes décomplexés de l’histoire ».

« Vous ne cherchez même plus à combattre les Algériens, vous cherchez à les nier (…), à effacer cent trente-deux ans de colonisation, de privation de terre, d’accaparement de biens, de crimes et de torture », a insisté la rapporteuse de la résolution. Un texte édulcoré au fil de discussions avec l’Elysée. La députée communiste des Hauts-de-Seine Elsa Faucillon a, dans la même veine, tempêté contre un « RN nostalgique de l’Algérie française [et] qui ne cesse de dérouler un racisme décomplexé, rance, xénophobe ».

Il vous reste 52.11% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.