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Pourquoi les élections européennes suscitent un intérêt inattendu chez les Français

Avec un taux d’abstention en baisse depuis 2014, le scrutin européen se distingue des autres élections. La crainte d’une sortie de l’Europe, le retour de la guerre sur le continent et une intrication des questions nationales et internationales ne sont pas étrangers à une relative mobilisation de l’électorat.

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Publié le 30 avril 2024 à 14h00, modifié le 30 avril 2024 à 19h57

Temps de Lecture 4 min.

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Les élections européennes sont souvent surprenantes. Et le 9 juin, que l’abstention augmente ou qu’elle baisse, ce sera une surprise. Si moins d’électeurs qu’en 2019 votent, ce sera une rupture. Depuis le pic de 2009 (59,37 %), l’abstention ne cesse de diminuer : peu en 2014 (57,57 %), franchement en 2019 (49,88 %). Et si elle baisse encore, cela ne manquera pas non plus d’impressionner, confirmant l’étrange destin de ce scrutin singulier.

Unique élection à la proportionnelle en France, les européennes sont aussi les seules à attirer davantage de votants ces dernières années. Longtemps considérées comme « mal aimées », elles se situent aujourd’hui dans une situation plutôt enviable par rapport aux autres, négligées pour la plupart. Même si la présidentielle attire encore trois quarts des citoyens.

En 2021, les élections régionales et départementales ont été boudées par sept Français sur dix. Les municipales (longtemps choyées) sont passées d’une abstention de 37,9 % au second tour de 2014 à 58,4 % en 2020 – en pleine crise liée au Covid-19, il est vrai. Quant aux législatives, elles n’attirent même plus la moitié des électeurs. Mais, note Pierre Bréchon, professeur émérite de science politique à Sciences Po Grenoble et chercheur au laboratoire Pacte (CNRS, université Grenoble-Alpes et de Sciences Po Grenoble), « depuis 2002, les législatives suivent toujours la présidentielle et les gens considèrent donc qu’ils ont déjà fait le choix fondamental ».

« Prise de conscience »

La quatrième vague de l’enquête électorale réalisée par Ipsos, en partenariat avec le Centre de recherches politiques de Sciences Po, l’Institut Montaigne, la Fondation Jean Jaurès et Le Monde, publiée le 29 avril, situe aujourd’hui la participation à 45 %. L’augmentation est régulière depuis novembre 2023. « C’est dans la veine de ce qui s’est produit depuis 2000, à l’exception de 2019. Mais cela devrait monter encore un peu a priori », explique le directeur général délégué d’Ipsos, Brice Teinturier.

De La France insoumise (LFI) au Rassemblement national (RN), tout le monde l’espère. « Si vous vous abstenez, vous votez Macron et Le Pen », a prévenu le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, dans un meeting, le 16 mars, ajoutant : « Vous votez contre vous-même. » A l’autre bout de l’échiquier, le député européen RN sortant Philippe Olivier assume : « On a un adversaire, Macron. Et un ennemi, l’abstention. Si nos électeurs votent, on fait un carton. D’où nos appels au vote pressants. »

Dans un entretien publié le 27 avril par les quotidiens régionaux du groupe Ebra, le président de la République considère que « l’abstention en général, celle des jeunes en particulier, est préoccupante ». « Il y a un risque à ne pas voter », met en garde Emmanuel Macron, évoquant l’exemple du Brexit : « Les jeunes ne se sont pas déplacés alors que le Brexit décidait de leur avenir. Il y a eu plus de brexiteurs chez les plus âgés. »

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