Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Mathilde Panot et Rima Hassan entendues par la police dans des enquêtes ouvertes pour « apologie du terrorisme »

Lors d’un rassemblement organisé devant le siège de la police judiciaire, Mme Panot, députée du Val-de-Marne et cheffe de file des « insoumis » à l’Assemblée, a déploré une « fuite en avant sans précédent ».

Le Monde avec AFP

Publié le 30 avril 2024 à 07h55, modifié le 30 avril 2024 à 16h15

Temps de Lecture 3 min.

La présidente du groupe « insoumis » à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, mardi 30 avril, devant le siège de la police judiciaire, à Paris.

L’annonce de leur convocation, en pleine campagne des élections européennes, avait été dénoncée avec force par les « insoumis ». Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale, et Rima Hassan, candidate du même parti aux européennes, ont été entendues mardi 30 avril par la police judiciaire dans le cadre d’enquêtes pour « apologie du terrorisme » ouvertes après des propos liés à la guerre au Proche-Orient.

« Ça s’est très bien passé », a assuré, souriante, la militante franco-palestinienne Rima Hassan, s’adressant à la presse après deux heures d’audition. La candidate aux élections européennes, présente à la septième place sur la liste de LFI, a expliqué que sa convocation était liée à une interview accordée en novembre au média Le Crayon. Dans un extrait, maintenant supprimé, on voit la juriste de 32 ans dire qu’il est « vrai » que le Hamas mène une action légitime. L’intéressée a dénoncé un « extrait coupé » et trompeur et a précisé que les enquêteurs avaient pu visualiser l’intégralité de l’entretien.

Dans un communiqué publié lundi soir par Le Crayon et Mme Hassan, le média annonce avoir remis « l’intégralité de cet entretien » à la candidate « afin qu’elle puisse s’en prévaloir dans le cadre exclusif des actions judiciaires qu’elle aura à mener ». « Le seul résultat, logiquement, peut être un classement sans suite », a estimé son avocat, Vincent Brengarth. Il espère que le parquet prendra cette décision « le plus rapidement possible ».

La procédure a été transmise au parquet pour appréciation, a annoncé le parquet de Paris, sollicité par l’Agence France-Presse (AFP).

« Fuite en avant sans précédent »

Un rassemblement de soutien était organisé par LFI, mardi matin, devant le siège de la police judiciaire de Paris, où Mmes Panot et Hassan ont été entendues. La députée du Val-de-Marne a notamment déploré une « fuite en avant sans précédent ». « Dans quelle démocratie les méthodes de l’antiterrorisme sont-elles utilisées contre des militants politiques, des militants associatifs ou des syndicalistes ? », a-t-elle lancé devant une centaine de partisans qui scandaient « résistance ».

Mme Panot a été convoquée pour s’expliquer sur un communiqué publié par son groupe parlementaire le 7 octobre, le jour où le Hamas a mené une attaque sans précédent contre Israël. Ce texte avait été critiqué par les opposants des « insoumis » et même au sein de la gauche – entérinant alors la fin de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale à l’Assemblée –, car il mettait en parallèle l’attaque du mouvement islamiste, décrite comme « une offensive armée de forces palestiniennes », et « l’intensification de la politique d’occupation israélienne » dans les territoires palestiniens.

« Ce n’est pas seulement Mme Panot qui était convoquée aujourd’hui, ni même la France insoumise, c’est l’ensemble du banc politique », s’est insurgée auprès de l’AFP Me Jade Dousselin, son avocate, fustigeant un parquet qui « s’érige en arbitre du débat public et oublie son rôle absolu d’autorité de poursuite ». Selon une source proche du dossier, la procédure a également été transmise au parquet pour appréciation.

Lire la chronique | Article réservé à nos abonnés Rima Hassan, le choix de l’insoumission

Plainte contre Jean-Luc Mélenchon

« Les convocations judiciaires sont à l’initiative de l’Organisation juive européenne » (OJE), avait déploré la semaine dernière le coordinateur de LFI, Manuel Bompard. Comme plusieurs représentants du mouvement, Mme Panot a bien fait l’objet d’une plainte de l’OJE concernant des propos tenus après l’attaque du 7 octobre. « Je veux dire aux organisations de lobbyistes pro-Israéliens derrière ces plaintes qu’ils ne nous feront pas taire », a lancé Mme Hassan mardi matin, avant de citer l’avocate et militante féministe Gisèle Halimi : « Le monde n’a-t-il pas espéré que la Shoah marquerait la fin définitive de la barbarie ? »

Newsletter
« Politique »
Chaque semaine, « Le Monde » analyse pour vous les enjeux de l’actualité politique
S’inscrire

Les « insoumis », qui qualifient de « génocide » la situation à Gaza et ont fait de la défense de la cause palestinienne le grand axe de leur campagne pour le scrutin européen, dénoncent une « dérive autoritaire » et une instrumentalisation de la justice pour faire taire les voix propalestiniennes.

Dans leur viseur également, la double annulation, il y a une dizaine de jours, d’une conférence que Mme Hassan et Jean-Luc Mélenchon devaient donner à Lille sur la situation au Proche-Orient. Ils fustigent aussi la plainte pour « injure publique » annoncée par la ministre de l’enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, contre M. Mélenchon, qui avait dressé un parallèle entre le président de l’université de Lille et le nazi Adolf Eichmann après l’annulation de sa conférence.

Mme Hassan a, elle, déploré lundi « une criminalisation des voix qui s’expriment sur la question palestinienne », tout en reconnaissant que « les enquêteurs font simplement leur travail » après les « recours abusifs » d’organisations pro-israéliennes.

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.