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Débat sur les finances publiques à l’Assemblée : Bruno Le Maire dit vouloir « tendre la main » aux oppositions ; le RN et LFI menacent le gouvernement d’une motion de censure

« Laissons de côté une bonne fois pour toutes les querelles politiques, qui ne sont pas dans l’intérêt de la France », a lancé le ministre de l’économie lundi à l’adresse des oppositions.

Le Monde avec AFP

Publié le 29 avril 2024 à 18h40, modifié le 29 avril 2024 à 19h04

Temps de Lecture 3 min.

Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, intervient lors du débat d’orientation et de programmation des finances publiques, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 29 avril 2024.

C’est une discussion qui s’annonçait d’entrée de jeu houleuse, après l’annonce fin mars d’un déficit public à 5,5 % du PIB en 2023, bien loin des 4,9 % prévus, et les critiques contre le gouvernement que cette annonce a généré. Lors du débat d’orientation des finances publiques qui s’est tenu à l’Assemblée nationale, lundi 29 avril, le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, a toutefois assuré vouloir « tendre la main à tous les parlementaires de l’opposition qui souhaitent rétablir les finances publiques ».

« Venez participer à ce rétablissement de nos finances publiques et laissons de côté une bonne fois pour toutes les querelles politiques, qui ne sont pas dans l’intérêt de la France », a-t-il lancé à l’adresse des oppositions, qui fustigent la gestion de ces dernières par Emmanuel Macron et M. Le Maire depuis sept ans. Devant une cinquantaine de députés, le ministre avait déclaré dès l’ouverture du débat espérer qu’il permette « de confronter des visions plutôt que des postures ».

Les groupes Rassemblement national (RN) et La France insoumise (LFI) ont de leur côté demandé qu’un projet de loi de finances rectificative soit soumis au Parlement d’ici à « trente jours » pour les uns, d’ici à « un mois » pour les autres, faute de quoi ils déposeront une motion de censure pour tenter de faire tomber le gouvernement. Alors que le ministre de l’économie avait publiquement soutenu l’idée d’un projet de loi de finances rectificative avant l’été, Emmanuel Macron s’est opposé à cette option.

Pour le ministre les oppositions ont la « mémoire courte »

Je n’ai « jamais vu autant de parlementaires soucieux de la dette publique et de l’équilibre de nos finances, inquiets du risque de dégradation de notre note par les agences de notation et finalement un peu déçus que les agences Fitch et Moody’s aient décidé de maintenir la notation de la France » vendredi soir, a lancé Bruno Le Maire lors du débat dans l’hémicycle. « Non, le financement de notre dette n’est pas menacé, non la France de 2024 n’est pas la Grèce de 2010, gardons le sens de la mesure et notre sang-froid », a ajouté le ministre.

Il s’est dit « surpris devant cette cohorte de parlementaires qui réclamaient toujours plus d’argent naguère et exigent toujours plus d’économies maintenant », « dans une conversion aussi soudaine que douteuse ». Le ministre a notamment brandi un gros parapheur rouge, annonçant que dix autres étaient posés sur les bancs du gouvernement, contenant au total « 2 500 courriers, tous partis confondus, exigeant plus de dépenses publiques dans tous les domaines et m’accusant presque de pingrerie ».

Bruno Le Maire a également dénoncé ceux qui ont « la mémoire courte », et ont oublié « les heures difficiles » lors de la pandémie du Covid-19 ou de la crise inflationniste, durant lesquelles l’Etat a énormément dépensé pour soutenir l’économie. A présent, a-t-il poursuivi, « nous devons être la majorité qui fera repasser le déficit public sous 3 % du PIB en 2027 ». Selon lui, le programme de stabilité qui sous-tend cette trajectoire « doit nous amener à rassembler tous ceux qui, au-delà des polémiques, veulent sincèrement rétablir les finances publiques de la nation ».

« La balle est dans le camp des LR » en cas de motion de censure

Les oppositions sont toutefois restées sur leurs positions, tentant de jouer le rapport de force face à un camp présidentiel sans majorité absolue à l’Assemblée. « Le groupe Rassemblement national demande qu’un projet de loi de finances rectificative soit soumis au Parlement d’ici trente jours, et que la discussion budgétaire arrive à son terme, sans 49.3. (…) Si au terme de ces trente jours le gouvernement persiste à ignorer le Parlement, le groupe RN déposera alors une motion de censure », a notamment mis en garde le député d’extrême droite Jean-Philippe Tanguy.

Cette motion de censure n’aurait guère de chances d’être votée par l’ensemble des groupes d’oppositions, comme l’a reconnu M. Tanguy, qui a fustigé le « sectarisme délétère » des autres groupes. Soulignant qu’une motion déposée par le groupe LIOT (indépendants) ou Les Républicains serait « plus à même de passer et [de] renverser enfin le gouvernement », il a appelé « en particulier » ces derniers à « prendre enfin leurs responsabilités ». « Si le groupe LR dépose une motion de censure, le groupe RN la soutiendra », a-t-il dit.

Interrogé à l’issue du débat, le président de la commission des finances, Eric Coquerel (LFI), a également affirmé à la presse que « si dans un mois il n’y a pas de projet de loi de finances rectificative, alors nous déposerons une motion de censure ». Le groupe LFI a redit être ouvert au vote d’une motion LR. « La balle est dans le camp des LR. Est-ce qu’ils sont un parti d’opposition à l’Assemblée ou non ? », s’est demandé la députée « insoumise » Marianne Maximi.

Pour l’heure, Gabriel Attal n’a affronté qu’une seule motion de censure, largement rejetée, en février. Sa prédécesseure Elisabeth Borne a réussi à en surmonter trente et une.

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