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Bruno Le Maire et Emmanuel Macron, la cohabitation sous tension

Même s’ils travaillent ensemble depuis 2017, le chef de l’Etat et le ministre de l’économie n’ont jamais été proches. Les motifs de désaccords se sont multipliés entre eux, ces dernières semaines, sur fond de crise budgétaire.

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Publié le 28 avril 2024 à 05h30, modifié le 28 avril 2024 à 08h58

Temps de Lecture 8 min.

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Le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, et le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, à Bergerac, le 11 avril 2024.

Une preuve d’amour, enfin. Lundi 15 avril, Bruno Le Maire reçoit un mot manuscrit d’Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat le remercie pour son dernier livre, La Voie française (Flammarion, 2024, 160 pages, 15 euros), paru le 20 mars, qu’il a reçu en primeur quelques semaines plus tôt. Il remercie aussi le ministre de l’économie et des finances pour sa « fidélité » à ses côtés, « depuis 2017 ». Des mots qui vont droit au cœur de l’hôte de Bercy, un « affectif », témoigne son entourage, « sensible » à cette marque d’attention du président. Surtout après des semaines de tension.

Mariage de raison scellé en 2017, la relation entre M. Macron et M. Le Maire a traversé, en ce début de printemps, une zone de turbulences. Alerté par la dégradation de la situation des finances publiques – à 5,5 % du produit intérieur brut (PIB), le déficit budgétaire pour 2023, publié fin mars, s’est avéré très supérieur aux prévisions de Bercy –, le ministre a tenté, avec un brin de candeur, d’imposer l’idée d’un budget rectificatif avant l’été.

C’est à ses yeux la seule façon de redresser rapidement les finances publiques, dont la détérioration est en train de devenir un boulet pour le gouvernement. Il sait pourtant que le chef de l’Etat y est hostile. Il n’empêche. Son cabinet contacte six élus de la majorité pour tenter de les rallier à l’hypothèse, comme l’ont rapporté Les Echos.

C’est la deuxième fois, depuis le début de l’année, que le ministre pousse en ce sens. La deuxième, aussi, qu’Emmanuel Macron la refuse. Trop anxiogène pour le pays. Trop risqué politiquement, à quelques semaines des élections européennes du 9 juin. Pour la droite, l’occasion de faire tomber le gouvernement serait trop belle.

Gabriel Attal est, lui aussi, inquiet à l’idée que sa tête soit ainsi mise à prix. Le jeune premier ministre voit la manœuvre, et la série de 49.3 – cet article de la Constitution permet de faire adopter un texte sans vote – qu’il serait contraint de déposer au mois de juin, afin de faire adopter ce budget rectificatif. « Tu sais, Gabriel, si tu sautes, on saute aussi », a tenté de le rassurer un lieutenant de Bruno Le Maire.

« La page est tournée »

Le ministre de l’économie, pourtant, pense pouvoir embarquer ses anciens collègues du parti Les Républicains (LR). Comment s’opposer à un plan d’économies quand on prétend incarner la rigueur ? « C’est peut-être mon idéalisme, mais je considère que c’est toujours mieux d’embarquer tout le monde, démocratiquement », estime-t-il en privé. Mieux, cela permettrait de prendre la droite à son propre piège, en la mettant face à ses propositions de dépenses, et donc ses contradictions.

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