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Après l’interdiction d’une conférence sur la Palestine à Lille, les outrances de Jean-Luc Mélenchon

Alors que la préfecture du Nord avait interdit la conférence sur la Palestine de La France insoumise, tout comme l’université de Lille la veille, l’ancien candidat à la présidentielle a tenu un discours virulent aux parallèles injurieux, fustigeant « les délateurs » et se disant victime de « violence politique ».

Par  et  (Lille, correspondante)

Publié le 19 avril 2024 à 10h22, modifié le 19 avril 2024 à 10h37

Temps de Lecture 3 min.

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Jean-Luc Mélenchon, leader du parti La France Insoumise, lors d’une conférence à Lille, le 18 avril 2024.

C’est finalement sur une place du quartier populaire de Moulins, à Lille, que Jean-Luc Mélenchon a tenu un court meeting, jeudi 18 avril, devant environ 300 à 400 personnes (1 000, selon La France insoumise, LFI). Privé de parole à l’université de Lille, après que son président avait annulé la conférence sur la Palestine qu’il devait y donner avec Rima Hassan, Franco-Palestinienne et 7e sur la liste LFI aux européennes, à l’invitation de l’association étudiante Libre Palestine, le leader de La France insoumise espérait se replier sur une salle privée lilloise. Mais le préfet du Nord, Bertrand Gaume, a balayé cette solution en l’interdisant, arguant que la sécurité des participants n’y serait pas assurée, que les forces de l’ordre étaient mobilisées pour le match LOSC/Aston Villa et qu’une commémoration du soulèvement du ghetto de Varsovie était prévue ce même jeudi soir à la synagogue de Lille.

D’ailleurs, aucun policier n’avait été dépêché sur la place. Pas de quoi convaincre le public présent à ce meeting improvisé. « Des prétextes tout ça. C’est de la censure pure !, s’enflamme Corentin, étudiant en lettres. On va où ? On peut encore parler de liberté d’expression en France ? » Même colère froide chez Abdelkader, 77 ans, « ulcéré qu’on leur ferme toutes les portes comme ça. Il est scandaleux que la liberté d’expression soit limitée à certains et pas à d’autres, surtout sur un sujet aussi dramatique que Gaza ». Il n’est pas spécialement sympathisant LFI et dit être venu « pour Rima Hassan pour qui [il a] un profond respect ».

Même stupéfaction pour Olivier, dessinateur industriel d’une cinquantaine d’années, inquiet du « glissement politique et médiatique qui sent de plus en plus la censure. On est dans l’arbitraire ». Rima Hassan ne dit pas autre chose quand elle attaque la censure dont son mouvement serait victime. Prenant la parole en premier, elle dénonce « l’arme de ceux qui ont déjà perdu. La politique de ceux qui ont échoué ». Avant de confier : « Je me sens littéralement pourchassée non pas pour ce que je dis mais pour ce que je suis. » Un bref propos qu’elle a conclu en citant Stéphane Hessel (1917-2013), défenseur des droits des Palestiniens : « Indignez-vous ! »

« Il s’est couché ! »

Détonnant par rapport au meeting de mercredi, qui s’était tenu à quelques kilomètres de là, à Roubaix (Nord), Jean-Luc Mélenchon a basculé dans l’outrance, livrant un discours d’une grande violence. Alors que tous les socialistes étaient montés au créneau dans la journée pour défendre LFI et contester l’interdiction du préfet, le triple candidat à la présidentielle s’en est pris au député socialiste de l’Essonne, Jérôme Guedj, qu’il a comparé à « un lâche de cette variété humaine que l’on connaît tous, les délateurs, ceux qui aiment aller susurrer à l’oreille du maître ». L’élu avait exprimé ses réserves vis-à-vis du logo de Libre Palestine, une carte montrant dans un même territoire de manière indistincte la Cisjordanie, Gaza et Israël. Sans pour autant plaider pour l’annulation de la conférence. « Il n’a pas demandé l’interdiction, il s’est contenté de dénoncer », a rétorqué Mélenchon, dans des sous-entendus douteux.

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