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Au Parlement européen, le RN, soutien constant des régimes autoritaires

L’étude des votes en session des eurodéputés du Rassemblement national lors de la mandature 2019-2024 dessine un panorama des relations internationales telles que le parti d’extrême droite les envisage. Leurs décisions à géométrie variable font peu de cas de la défense des droits de l’homme.

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Publié le 17 avril 2024 à 05h45, modifié le 17 avril 2024 à 08h31

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Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, au Parlement européen, à Bruxelles, le 11 avril 2024.

Jordan Bardella aime décrire le Parlement européen comme une simple « chambre d’enregistrement ». Une assemblée dont le seul rôle serait d’entériner les décisions prises par les « technocrates de Bruxelles ». Pourtant, au sein de l’Hémicycle communautaire, les eurodéputés du Rassemblement national (RN) dessinent leur vision du monde au fil des votes en session.

Soutien à des régimes autoritaires, refus de dénoncer l’application de la peine de mort ou d’autres sévices contre des opposants politiques, ignorance des cas de violations des libertés fondamentales : les centaines de décisions prises par les eurodéputés du RN à Bruxelles et à Strasbourg, analysées par Le Monde, offrent un panorama des relations internationales telles que le mouvement d’extrême droite les envisage. Leur positionnement est d’autant plus libre que le lieu ne bénéficie pas de l’exposition médiatique – et possiblement polémique – de l’Assemblée nationale.

Au cours du dernier mandat (2019-2024), les élus RN n’ont eu à se justifier que sur leur défense sans faille du régime russe. L’invasion de l’Ukraine décidée par le président de la Russie, Vladimir Poutine, a en effet mis en lumière un soutien constant au Kremlin. Jusqu’au déclenchement de la guerre, en février 2022, Jordan Bardella et les siens ont systématiquement voté contre, que cela concerne la dénonciation de la loi russe sur les « agents de l’étranger » (19 décembre 2019), la résolution consécutive à l’empoisonnement du principal opposant Alexeï Navalny (17 septembre 2020) ou encore le soutien apporté à la société civile réprimée et particulièrement à l’organisation de défense des droits de l’homme Memorial – Prix Nobel 2022 – (16 décembre 2021).

Principe de non-immixtion

Mais l’attention portée au conflit en Ukraine depuis son déclenchement n’a pas convaincu les troupes du RN de rentrer dans le rang de la contestation de Vladimir Poutine. A rebours d’une grande majorité de l’assemblée communautaire, la délégation française du groupe Identité et démocratie préfère désormais s’abstenir sur la plupart des textes pris en soutien à Kiev, qu’il s’agisse de craindre l’« escalade de la guerre » (6 octobre 2022), de réclamer la création d’un « tribunal pour le crime d’agression contre l’Ukraine » (19 janvier 2023) ou d’apporter un « soutien sans faille de l’UE [Union européenne] à l’Ukraine » (29 février).

Lire le décryptage | Article réservé à nos abonnés Au Parlement européen, les soutiens de Vladimir Poutine se rassemblent autour du RN

Le régime russe ne subit pas plus qu’avant l’opprobre du RN, même quand il s’agissait d’acter les « conditions de détention inhumaines » endurées par Alexeï Navalny (dix abstentions et une opposition le 16 février 2023). « Ce n’est pas à l’UE de décider si tel ou tel Etat a bien fait les choses. La diplomatie comme l’armée et la défense relèvent de la compétence des Etats. (…) On a essayé de se tenir à ce principe tout au long de la mandature », s’est défendu Jordan Bardella après la mort en détention de l’opposant russe, annoncée le 16 février.

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