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Colère étudiante : Macron joue l’apaisement par crainte d’une coagulation sociale

Le gouvernement fait déjà face au mouvement des soignants, jeudi, au premier anniversaire des « gilets jaunes », le 16, et à la mobilisation contre la réforme des retraites, le 5 décembre.

Par  et

Publié le 14 novembre 2019 à 04h33, modifié le 14 novembre 2019 à 06h25

Temps de Lecture 6 min.

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Le 12 novembre, rassemblement d’étudiants sur le campus de l’université Lyon-2, où étudiait le jeune homme s’étant immolé par le feu.

Opération déminage. Au lendemain d’une journée d’actions dans plusieurs universités en hommage à l’étudiant lyonnais qui s’est immolé par le feu en interpellant les pouvoirs publics sur la précarité, le gouvernement s’est efforcé de jouer l’apaisement, mercredi 13 novembre.

Au sein de l’exécutif, consigne a été passée de faire preuve de retenue. Lors du conseil des ministres, Emmanuel Macron a qualifié de « geste tragique » la tentative de suicide du jeune homme de 22 ans et exprimé « empathie » et « compassion » pour sa famille. Il a également demandé à ses ministres de s’assurer que la victime, Anas K., toujours hospitalisée entre la vie et la mort, bénéficie du « meilleur accompagnement possible ». Le gouvernement « a pris toute la mesure de ce drame », a assuré sa porte-parole, Sibeth Ndiaye, à l’issue du conseil.

Manifestement soucieux de prévenir un enlisement de la situation, le chef de l’Etat a demandé à ses troupes de faire preuve de « la plus grande vigilance ». Pas question de risquer une fronde générale de la jeunesse, dans un contexte social déjà extrêmement tendu. Entre les milliers de soignants, qui ont prévu de manifester jeudi 14 novembre pour réclamer des actions et des moyens pour « sauver l’hôpital public », les « gilets jaunes », qui entendent défiler deux jours plus tard pour fêter le premier anniversaire du lancement de leur mouvement, et la perspective d’une grève d’ampleur contre la réforme des retraites, à partir du 5 décembre, le risque d’une convergence des mobilisations existe.

Scénario noir

Un scénario noir, qui suscite une réelle inquiétude au sommet de l’Etat et au sein de la majorité. « Le président de la République et le premier ministre suivent les choses de près », assure l’entourage de M. Macron. « Le problème avec les étudiants, c’est qu’on sait quand ça démarre mais jamais quand et comment cela finit, soupire un député La République en marche (LRM). Il faut donc être très vigilant. Il n’y a pas d’autre option que d’apaiser. » Dans le groupe majoritaire à l’Assemblée, plusieurs élus se disent effrayés par « le climat délétère dans le pays ». « On est plusieurs à se dire : Il ne manquait plus que les jeunes… », témoigne l’un d’eux.

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Au sein du gouvernement, certains tentent de se rassurer, en soulignant que « pour l’instant, il n’existe pas un mouvement de masse des étudiants ». « Le blocage ne concerne qu’une seule fac », minimise un ministre. Cela concerne l’université Lyon-II, où étudiait le jeune homme qui s’est immolé, fermée depuis mercredi en raison de blocages menés par des étudiants. La veille, des incidents et des dégradations ont toutefois eu lieu en marge des rassemblements tenus dans la journée dans une quarantaine de villes en hommage à Anas K. et pour dénoncer la précarité étudiante. Cette même précarité que le jeune homme a lui-même racontée, dans un post sur Facebook, avant sa tentative de suicide.

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