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TikTok Lite suspend dans l’UE son système de récompenses, accusé de susciter de l’addiction

La Commission européenne avait estimé que le mécanisme posait « des risques graves pour la santé mentale des utilisateurs » et avait menacé de sanctionner le réseau social chinois.

Le Monde avec AFP

Publié le 24 avril 2024 à 17h22, modifié le 24 avril 2024 à 18h23

Temps de Lecture 2 min.

Le réseau social TikTok a annoncé, mercredi 24 avril, qu’il suspendait « volontairement » la fonction de sa nouvelle application TikTok Lite, qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans, accusée dans l’Union européenne (UE) de susciter de l’addiction.

« Nos enfants ne sont pas des cobayes pour les réseaux sociaux », a aussitôt réagi le commissaire européen au numérique, Thierry Breton, qui avait annoncé lundi l’ouverture d’une enquête de Bruxelles et menacé de prononcer la suspension dès jeudi. Prenant note de cette décision de TikTok, M. Breton a précisé que les procédures engagées contre TikTok concernant « le risque d’addiction » à la plate-forme se poursuivaient.

« TikTok cherche toujours à travailler de manière constructive avec la Commission européenne et d’autres régulateurs. Nous suspendons donc volontairement les fonctions de récompenses dans TikTok Lite pendant que nous répondons aux préoccupations qu’elles ont soulevées », a déclaré le réseau social dans un message sur X.

« Des risques graves pour la santé mentale des utilisateurs »

TikTok, propriété du groupe chinois ByteDance, a lancé son nouveau service controversé en France et en Espagne fin mars. TikTok Lite récompense les utilisateurs avec des jetons s’ils se connectent quotidiennement pendant dix jours, s’ils passent du temps à regarder des vidéos (avec une limite de 60 min à 85 min par jour) et s’ils accomplissent certaines actions, comme aimer des vidéos et suivre des créateurs de contenus. Ces pièces sont ensuite échangeables contre des cartes-cadeaux sur des sites partenaires, comme Amazon.

La Commission européenne, qui joue désormais le rôle de gendarme du numérique dans l’UE, estime que le mécanisme pose « des risques graves pour la santé mentale des utilisateurs ». Or, la plate-forme n’a pas communiqué à Bruxelles, avant son lancement, une évaluation des risques, conformément à ses obligations dans le cadre du nouveau règlement européen sur les services numériques (DSA). TikTok avait jusqu’à mercredi « pour fournir les arguments de sa défense », avait-elle fait savoir.

Manquements présumés en matière de protection des mineurs

La Commission européenne avait lancé une première mise en garde le 17 avril, en demandant à la plate-forme de fournir sous vingt-quatre heures une évaluation des risques liés à ce déploiement et de détailler les moyens mis en œuvre pour les réduire. Mais « TikTok n’a pas fourni le document dans les délais », a expliqué la Commission. Faute de réponse à temps, la Commission est en mesure d’imposer des amendes allant jusqu’à 1 % du chiffre d’affaires mondial annuel du groupe et des astreintes pouvant atteindre 5 % du chiffre d’affaires quotidien.

La secrétaire d’Etat française chargée du numérique, Marina Ferrari, a fait part de « son inquiétude » dès le lancement de TikTok Lite. Ses services étudient « avec la plus grande attention les mécanismes de l’interface », qualifiés « de dérive contestable » au moment où la France a commencé une réflexion sur le temps d’écran, en particulier chez les jeunes.

La plate-forme chinoise était déjà sous le coup d’une enquête de la Commission, ouverte en février, pour des manquements présumés en matière de protection des mineurs dans le cadre du DSA. Les manquements présumés, avant même le lancement de TikTok Lite, concernaient déjà la gestion des risques liés à la conception addictive et au contenu nocif du réseau social, mais aussi la transparence de la publicité et l’accès aux algorithmes pour les chercheurs.

Ultimatum aux Etats-Unis pour séparer TikTok et ByteDance

Par ailleurs, le patron de TikTok a promis mercredi de lutter en justice contre la nouvelle loi américaine qui impose une séparation nette entre TikTok et sa maison mère, ByteDance, faute de quoi la très populaire application sera interdite aux Etats-Unis. « Ne vous inquiétez pas, nous n’allons nulle part, a déclaré Shou Zi Chew, le patron du réseau social, dans une vidéo publiée sur X. « Nous allons continuer à nous battre pour vos droits devant les tribunaux. Les faits et la Constitution sont de notre côté et nous nous attendons à l’emporter. »

Le Sénat américain a adopté mardi une loi demandant au géant des réseaux sociaux de couper ses liens non seulement avec ByteDance mais aussi avec la Chine, s’il ne veut pas risquer d’être interdit aux Etats-Unis. Le président américain, Joe Biden, a aussitôt annoncé qu’il allait promulguer le texte, adopté quelques jours plus tôt aussi à la Chambre des représentants, l’autre composante du Congrès américain.

Le Monde avec AFP

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