Adossée au Jura, la ville francophone de Neuchâtel affiche une belle harmonie architecturale, propose des musées surprenants et une gastronomie soignée – sans oublier, l’été, les plages et pontons qui donnent envie de se baigner dans le lac.
Jour 1
8 h 30 Tutoyer les sommets
Epoustouflant ! Du parvis de la gare (1) de Neuchâtel, la vue sur les Alpes enneigées aimante le regard. Au-delà du lac et des tendres alpages, le visiteur apprend à reconnaître les prestigieux « 4 000 » : du nord au sud, les trois célèbres pointes bernoises, Egger, Mönch et Jungfrau, le massif du Mont-Rose – le plus haut sommet de Suisse –, le Grand Combin et le mont Blanc. Le Grand Piton du Salève (1 379 mètres), qui, au loin, domine Genève, monte la garde. On ne s’en lasse pas, et tant mieux : les montagnes sont visibles de toute la ville.
9 heures L’origine du nom
Avec ses façades blanches, ses tours carrées surmontées de toits pointus et la toiture recouverte de tuiles vernissées de la collégiale attenante, le château (2), construit sur un éperon rocheux, a des allures de bourg fortifié. Novum Castellum, ou « nouveau château », cette place forte voulue par un roi de Bourgogne au XIe siècle, a donné son nom à la ville. Elle abrite aujourd’hui le siège du gouvernement du canton. Le tour des remparts, entre ciel et terre, ravira petits et grands.
10 heures Jouer la montre
La ville se distingue par son harmonieuse architecture de pierre d’Hauterive, une roche jaune et dure, issue de carrières toutes proches. Au fronton de chaque hôtel particulier, propriétés de riches familles aristocratiques, figurent des armoiries sculptées dans la pierre, le blason de l’époux accolé à celui de l’épouse. La richesse de Neuchâtel repose en particulier sur l’industrie horlogère. « Ici, avant même de se saluer, chacun regarde la montre de son interlocuteur. Mais vous n’en portez pas… », observe malicieusement Christine Domon, notre guide.
Dans un dédale de ruelles médiévales et d’escaliers, où surgissent de remarquables exemplaires de street art, foisonnent de charmantes boutiques alimentaires, et la célèbre Grappilleuse (3), royaume de la seconde main. On ne compte plus les terrasses ou les bars animés, comme le Balkkon, qui offre, le soir venu, une programmation musicale ou théâtrale. Trois matinées par semaine, les rues s’égaient autour du marché, où les Neuchâtelois (prononcer « neuchat’lois ») se fournissent en poissons du lac, féra, omble chevalier ou perche.
11 h 30 La statue renversée
Sur la vaste place d’où partent les lignes de trolleybus, une statue de bronze (4) honore le négociant David de Pury (1709-1786), dont la fortune, léguée à la ville, a financé plusieurs bâtiments publics. Mais l’origine de cette richesse – l’exploitation de l’esclavage – a valu à la statue, en juillet 2020, un happening au faux sang. La municipalité a fait ajouter un panneau explicatif, ainsi qu’une reproduction miniature de la statue, renversée, à côté de l’originale.
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