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Elections européennes : des partis d’extrême droite plus nombreux et plus puissants

Par  et  (développement)
Publié le 19 avril 2024 à 20h24, modifié le 23 avril 2024 à 09h07

Temps de Lecture 2 min.

Le scrutin se rapproche et les troupes candidates pour entrer au Parlement européen affûtent leurs armes. Selon les sondages, les partis affiliés aux groupes Conservateurs et réformistes européens (ECR) et Identité et démocratie (ID), dont fait partie le Rassemblement national, peuvent espérer devenir les troisième et quatrième forces politiques du Parlement européen.

Méthodologie

Nous avons recensé les partis ayant une représentation européenne ou nationale et qui ont en commun un rejet de l’immigration, un discours nationaliste, une approche sociale conservatrice et une volonté plus ou moins forte de faire taire les oppositions. Nous avons donc exclu les partis "seulement" eurosceptiques, souverainistes, populistes... qui peuvent être de gauche, du centre ou "attrape-tout".

L'extrême droite fortement implantée en Italie, en Hongrie et dans les pays scandinaves

Chaque barre agglomère les résultats de l'extrême droite au dernier scrutin en date. Retrouvez en cliquant la présentation des principaux partis et leur dynamique électorale depuis quinze ans, aux européennes et lors des principaux scrutins nationaux.

Lors des élections européennes de 2019, l’extrême droite marque une percée inédite, notamment en Italie (34 % pour la Ligue de Matteo Salvini) ou en France (le Rassemblement national est arrivé en tête). Dans une dizaine d’autres pays membres, l’extrême droite a obtenu des scores entre 10 % et 20 %, passant, dans l’hémicycle, de 37 à 115 sièges.

En 2019, cinq partis d’extrême droite participaient à des coalitions gouvernementales, dont seulement un, le Parti de la liberté (FPÖ) autrichien, était aux commandes. Parmi la trentaine de partis d’extrême droite en lice pour les élections européennes de juin, sept sont assez forts pour participer au gouvernement de leur pays : l’extrême droite est entrée dans une coalition en Suède, en Finlande et en Slovaquie, et pourrait le faire dans les semaines qui viennent en Croatie et aux Pays-Bas si les discussions aboutissent. Surtout, elle dirige l’exécutif en Hongrie et en Italie.

« L’arrivée de la coalition menée par Giorgia Meloni est l’un des plus grands changements depuis 2019 », souligne Catherine Fieschi, spécialiste des extrémismes au cabinet de conseil Counterpoint. En normalisant leurs relations avec Bruxelles et en soutenant l’Ukraine, des partis comme Fratelli d’Italia ont « crédibilisé le groupe des Conservateurs et réformistes européens » – ce qui a favorisé leur rapprochement avec une droite qui, de son côté, s’est durcie (Les Républicains en France, la CDU en Allemagne), explique la politologue.

Autre nouveauté, le Fidesz hongrois a glissé progressivement vers une extrême droite assumée. Contrairement aux partis atlantistes comme les Frères d’Italie, il incarne désormais un courant autoritaire et prorusse dont l’influence s’étend jusqu’en Slovaquie, en République tchèque et en Bulgarie.

Jusque-là peu présente dans ces pays, l’extrême droite a réalisé une percée en Bulgarie, à Chypre ou au Portugal, où le Chega (« ça suffit », en portugais) s’est imposé en quelques années comme la troisième force politique du pays.

Dans les pays où l’extrême droite est restée faible, voire inexistante, la rhétorique xénophobe est parfois diffusée par d’autres formations. En Slovénie, le parti conservateur s’est approprié les thèmes de l’extrême droite. En Irlande, où aucun parti d’extrême droite n’avait réussi à obtenir des représentants au Parlement, les campagnes antimigrants portées par des groupuscules violents commencent à imprégner le débat public.

« La proximité entre la droite et l’extrême droite se traduit sur le plan institutionnel par un plus grand nombre de coalitions gouvernementales intégrant les formations les plus radicales », confirme Cas Mudde, professeur d’affaires internationales à l’université de Géorgie (Etats-Unis). Toutefois, selon ce spécialiste de l’extrême droite en Europe, « les résultats [de juin] montreront probablement une poursuite assez régulière de la montée de l’extrême droite plutôt qu’une augmentation énorme ».

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Retrouvez ci-dessous la présentation des principaux partis d’extrême droite ou populistes de chacun des vingt-sept pays européens et leur dynamique électorale depuis quinze ans, aux européennes et lors des principaux scrutins nationaux.

Le détail par pays

Chaque barre des histogrammes ci-dessous agglomère les résultats de l'extrême droite au scrutin en question (élections européennes ou élections nationales). Retrouvez en cliquant le détail des scores de chacun des partis.

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