Un homme recouvre les fenêtres d’un bâtiment qui a été endommagé à la suite d’un récent bombardement, dans la ville de Mykolaïvka, dans la région de Donetsk, le 30 mars 2024.
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Guerre en Ukraine : Paris va fournir à Kiev des centaines de blindés et des missiles, selon Sébastien Lecornu

Le ministre des armées français explique dans « La Tribune » que des blindés de transports de troupes anciens encore opérationnels seront livrés à l’Ukraine, ainsi que des missiles Aster.

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Le 31/03 à 10:28
Le 31/03 à 09:35

Un mort lors de frappes nocturnes russes dans la région de Lviv

Une frappe russe a tué au moins une personne pendant la nuit de samedi à dimanche dans la région ukrainienne de Lviv (Ouest), a fait savoir le gouverneur régional, Maksym Kozytsky. « Cette nuit, l’ennemi a attaqué à l’aide de missiles de croisière la même infrastructure essentielle (…) qui avait été visée précédemment, les 24 et 29 mars. Un bâtiment administratif a été endommagé », a écrit M. Kozytsky sur Telegram. « Un homme est mort à cause de l’attaque », a-t-il ajouté.

Le 30/03 à 23:23

Paris va fournir à Kiev des centaines de blindés et des missiles

La France va livrer à l’Ukraine des « centaines » de blindés, anciens mais « encore fonctionnels », et des missiles Aster, dans le cadre d’une nouvelle série d’aides à Kiev pour sa guerre contre la Russie, selon le ministre des armées, Sébastien Lecornu.

« Pour tenir une ligne de front aussi grande, l’armée ukrainienne a besoin, par exemple, de nos véhicules de l’avant blindé (VAB) : c’est absolument clé pour la mobilité des troupes », a expliqué le ministre dans un entretien à La Tribune publiée samedi soir. « Ce matériel ancien, encore opérationnel, va pouvoir directement profiter à l’Ukraine en quantité importante. On peut en parler en centaines pour 2024 et début 2025 », a-t-il ajouté.

Les blindés de transport de troupes VAB, plus de 40 ans au compteur, sont en train d’être remplacés dans l’armée de terre française par les blindés de nouvelle génération Griffon.

Répondant aux demandes pressantes de Kiev de renforcer ses capacités de défense antiaérienne, Paris va aussi « débloquer un nouveau lot de missiles Aster 30 » pour le dispositif SAMP/T MAMBA, l’équivalent du Patriot américain. « Nous développons aussi des munitions téléopérées dans des délais très rapides, pour les livrer aux Ukrainiens dès cet été », a ajouté le ministre.

Mardi, M. Lecornu avait dit qu’il n’excluait pas de recourir à des réquisitions ou d’imposer aux industriels d’accorder la priorité aux besoins militaires par rapport aux besoins civils, pour accélérer la production. Paris demande à l’industrie de défense française de produire davantage et plus rapidement pour répondre aux besoins de son armée et assurer dans la durée son soutien à l’Ukraine.

« Le missilier européen MBDA nous doit des livraisons rapides. Ce vendredi, les décrets ont été publiés sur le pouvoir de police du ministre des armées en matière d’obligation de stocks, de priorisation des contrats, et même de réquisition », a insisté M. Lecornu, samedi. « J’ai demandé à la direction générale de l’armement (DGA) de me faire des propositions de mise en œuvre de ces mesures pour accélérer la production du missile Aster », a-t-il noté.

« La DGA va faire une première injonction à MBDA afin qu’il constitue des stocks suffisants de composants. Pour être clair, j’exige la constitution de stocks pour produire des munitions. »

Le ministre a fait valoir que, outre l’Ukraine, la France aussi avait besoin des missiles pour lutter en mer Rouge contre les attaques des rebelles yéménites houthistes. Ces derniers, soutenus par l’Iran, ont commencé en novembre une campagne de frappes à l’aide de drones et de missiles contre des navires en mer Rouge, une région essentielle pour le commerce mondial.

« Par ailleurs, sur l’exportation, j’ai constaté que l’industrie française avait perdu quelques contrats dans des pays de l’Europe de l’Est. Or, pour vendre des armes à l’exportation, il faut être bon sur les technologies, sur les prix, dans la diplomatie, mais il faut désormais être bon aussi sur les délais de livraison », a martelé M. Lecornu.

Lire aussi | Sébastien Lecornu, ministre des armées, envisage des « réquisitions » pour le secteur de l’armement dans le contexte des guerres en Ukraine et à Gaza

Le 30/03 à 19:38

En Ukraine, de nouvelles coupures d’électricité dans quatre régions

Les autorités ukrainiennes ont instauré, samedi, de nouvelles coupures électriques d’urgence dans au moins quatre régions du pays, au lendemain d’une vague de bombardements russes massifs ayant endommagé des infrastructures énergétiques du pays.

Le fournisseur d’énergie ukrainien DTEK a déclaré dans des communiqués séparés que ces coupures, menées sur ordre du distributeur ukrainien Ukrenergo, concernaient les régions de Dnipropetrovsk (Centre-Sud) et de Donetsk (Est). DTEK ne précise pas le nombre d’usagers concernés par ces restrictions.

Dans les régions de Soumy (Nord-Est) et de Poltava (Centre), de telles mesures d’urgence ont aussi été à nouveau décidées, ont ajouté les autorités régionales.

Vendredi, la Russie a mené de nouvelles frappes contre le réseau électrique ukrainien, endommageant gravement au moins trois centrales thermiques et poussant les autorités ukrainiennes à instaurer des coupures d’énergie d’urgence dans sept régions.

Le ministère de l’énergie ukrainien avait annoncé, samedi matin, que ces coupures avaient été mises en œuvre, précisant que des restrictions d’énergie restaient néanmoins en vigueur pour 120 000 usagers dans la région de Kharkiv (Est) à cause de « dommages considérables » subis par les infrastructures locales.

Le 30/03 à 18:34

Des missiles russes frappent les régions de Kherson et de Mykolaïv

L’armée russe a déployé « différents types de missiles » pour attaquer les oblasts de Kherson et de Mykolaiv, touchant « un terrain découvert et endommageant un bâtiment », selon les dernières informations des forces de défense du sud de l’Ukraine.

Des avions tactiques ont tiré des missiles air-sol pour attaquer des infrastructures dans l’oblast de Mykolaïv. « Un missile a été intercepté, mais un autre a endommagé un bâtiment désaffecté », précisent-elles.

Plus tôt dans la journée, l’armée ukrainienne a abattu un missile russe Kh-59 dans le district de Dnipro. Aucun civil n’a été touché par ces différentes frappes, a ajouté la défense ukrainienne.

Le 30/03 à 16:32

Les services de renseignement britanniques estiment que la Russie a très peu progressé sur le front ces dernières semaines

Les services de renseignement du ministère de la défense britannique ont déclaré, samedi, que la Russie avait très peu progressé sur le front au cours des dernières semaines, mais qu’elle conservait un avantage quantitatif et était en mesure d’absorber les pertes.

Sur X, le renseignement britannique précise que l’armée russe continue d’avancer progressivement à l’ouest de la ville d’Avdiïvka. « Fin mars 2024, les Russes ont probablement pris le contrôle de deux villages – Tonenke et Orlivka – et continuent d’en contester d’autres dans la région », ajoutent-ils.

La Russie « recrute probablement environ 30 000 personnes supplémentaires par mois et peut très probablement continuer à absorber les pertes et à poursuivre les attaques visant à épuiser les forces ukrainiennes », précisent-ils.

Le 30/03 à 14:12

Deux civils tués lors d’une attaque russe à Krasnohorivka

Des bombardements de l’armée russe ont fait deux morts à Krasnohorivka, dans l’oblast de Donetsk, a annoncé samedi à la mi-journée le bureau du procureur général ukrainien.

« Un homme de 73 ans qui se trouvait dans l’une des maisons touchées a été mortellement atteint. Sa fille de 50 ans, blessée dans la cour, a été transportée dans un établissement médical », fait savoir le ministère public, annonçant que l’autre personne tuée « est une femme de 70 ans ».

Le 30/03 à 11:42

Plus de 530 enfants sont morts en Ukraine depuis le début de l’invasion par la Russie, selon Kiev

Dans un message publié sur son compte Telegram samedi matin, le bureau du procureur général ukrainien affirme que « 537 enfants sont morts en Ukraine à la suite de l’agression armée » en février 2022. Le bilan fait aussi état de « plus de 1 273 [enfants] blessés à des degrés divers ».

Près de la moitié d’entre eux – 524 enfants –, ont été blessés dans l’oblast de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, précise le ministère public.

Le 30/03 à 10:45

Après les attaques ukrainiennes, 5 000 enfants ont été évacués de Belgorod

Cinq mille enfants ont été évacués de la région russe de Belgorod, frontalière avec l’Ukraine, après des semaines de bombardements menés par Kiev, a annoncé samedi le gouverneur de la région. « Cinq mille de nos enfants se trouvent déjà hors de la région. Hier, 1 300 enfants sont arrivés à Saint-Pétersbourg, Briansk et Makhatchkala », a déclaré le gouverneur, Viatcheslav Gladkov.

Les autorités régionales ont annoncé la semaine dernière que 9 000 mineurs seraient transférés vers d’autres régions après qu’une série de bombardements transfrontaliers et de frappes de drones ont tué plus d’une douzaine de civils.

Les enfants qui restent dans la région et vivent dans des municipalités proches de la frontière, y compris Belgorod, la capitale régionale, suivront un enseignement à distance le mois prochain, a-t-il ajouté. Les commerces qui ont été contraints de fermer en raison des attaques seront autorisés à rouvrir, à condition que « le personnel soit formé aux premiers secours » et que des rubans adhésifs soient collés sur les fenêtres, a précisé le gouverneur.

Belgorod a été la cible à plusieurs reprises de ce que les responsables russes ont qualifié d’attaques ukrainiennes aveugles depuis le début du conflit, il y a plus de deux ans. Vendredi, un drone ukrainien s’est écrasé sur un immeuble de plusieurs étages dans la ville tuant un homme et en blessant deux autres, dont sa femme, a déclaré M. Gladkov.

Le 30/03 à 09:02

Neuf drones russes interceptés en Ukraine

La défense aérienne ukrainienne a détruit 9 des 12 drones de type Shahed lancés par la Russie dans la nuit de vendredi à samedi, a rapporté l’armée de l’air ukrainienne. Les drones ont été interceptés au-dessus des oblasts de Kherson, d’Odessa, de Dnipropetrovsk et Poltava, est-il précisé dans un message publié sur Telegram.

L’administration militaire de Poltava a fait état de « plusieurs impacts sur une infrastructure du territoire », précisant dans un communiqué sur Telegram que l’attaque n’avait pas fait de victime.

Le 30/03 à 02:49

Pour Donald Tusk, l’Europe est entrée dans l’« ère de l’avant-guerre »

Le premier ministre polonais, Donald Tusk, a déclaré vendredi 29 mars lors d’un entretien accordé à la presse européenne que « la guerre n’est plus un concept du passé » sur le continent, désormais entré, selon lui ,dans l’« ère de l’avant-guerre ».

La Russie a intensifié ces dernières semaines ses frappes aériennes contre l’Ukraine, pays voisin de la Pologne. De nouvelles frappes russes massives ont endommagé vendredi trois centrales thermiques, entraînant des coupures d’électricité dans plusieurs régions.

« Je ne veux effrayer personne mais la guerre […] est une réalité et elle a commencé il y a plus de deux ans », avec l’invasion de l’Ukraine, a déclaré Donald Tusk à l’alliance de huit journaux européens LENA (Leading European Newspaper Alliance). « Le plus inquiétant en ce moment est qu’absolument tous les scénarios sont possibles. Nous n’avons pas connu une telle situation depuis 1945 », a déclaré l’ancien président du Conseil européen. « Cela semble dévastateur, surtout pour la jeune génération, mais nous devons nous habituer au fait qu’une nouvelle ère a commencé : l’ère de l’avant-guerre. Je n’exagère pas », a-t-il dit. « Si l’Ukraine perd, personne en Europe ne pourra se sentir en sécurité », a-t-il insisté.

M. Tusk – dont le pays compte parmi les plus grands soutiens de l’Ukraine, envahie par les forces russes en février 2022 – a également affirmé qu’en matière de défense l’Europe avait « un long chemin à parcourir » et qu’elle devait être « indépendante et autosuffisante » dans ce domaine. « Notre travail consiste à entretenir des relations transatlantiques quel que soit le président américain », a-t-il ajouté à l’approche de la présidentielle américaine, en novembre.

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, des craintes ont émergé sur une éventuelle extension du conflit à des pays frontaliers. L’armée polonaise a rapporté dimanche qu’un missile de croisière russe lancé contre des villes situées dans l’ouest de l’Ukraine avait violé l’espace aérien polonais pendant 39 secondes.

Le 29/03 à 23:58

Washington réagit aux dernières frappes russes ayant causé des coupures d’électricité

La Maison Blanche a réagi après que des coupures d’électricité d’urgence ont été instaurées vendredi dans trois régions d’Ukraine à la suite de frappes massives russes qui ont visé la nuit dernière le réseau énergétique du pays.

Dans un communiqué, Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité national, a déclaré que les frappes russes étaient « un terrible rappel des efforts de Vladimir Poutine pour saper le moral des Ukrainiens et les plonger dans l’obscurité ».

Elle a également exhorté le Congrès à adopter le projet de loi pour financer l’aide américaine à l’Ukraine. « Les besoins de l’Ukraine sont urgents et nous ne pouvons nous permettre aucun retard supplémentaire », a-t-elle écrit.

Le 29/03 à 20:07

A Odessa, une attaque a fait quatre blessés, dont trois enfants, selon les autorités ukrainiennes

Une attaque à la roquette à Odessa, au sud de l’Ukraine, a blessé, vendredi en début d’après-midi, quatre habitants, dont trois enfants de 15, 12 et 10 ans, a annoncé le bureau du procureur général d’Ukraine. « Des infrastructures civiles ont été endommagées : des bâtiments résidentiels, des bâtiments commerciaux, des magasins, une station-service et des véhicules », précise le communiqué.

Le 29/03 à 20:00 L’essentiel

Le point sur la situation vendredi 29 mars à 20 heures

  • Trois centrales électriques ukrainiennes visées par des tirs de drones et des missiles russes lors d’une « attaque massive ». Cette dernière a visé en particulier des sites de production d’énergie dans les oblasts de Dnipropetrovsk, de Poltava et de Tcherkassy, a annoncé le ministre de l’énergie ukrainien, German Galushchenko, vendredi. Une attaque de drone a tué un civil dans l’oblast de Dnipropetrovsk, selon les autorités locales.
  • Une attaque de drone a fait un mort et deux blessés à Belgorod en s’écrasant sur un immeuble d’habitation, a annoncé vendredi sur Telegram Viatcheslav Gladkov, le gouverneur de l’oblast, frontalier de l’Ukraine.
  • Kiev dit avoir abattu 84 des 99 missiles et drones russes lancés pendant la nuit. « Quatre-vingt-quatre cibles aériennes ont été détruites : 58 [drones] Shahed et 26 missiles », ont détaillé les forces aériennes ukrainiennes dans un communiqué.
  • Des coupures d’électricité d’urgence ont été instaurées vendredi dans trois régions d’Ukraine à la suite des frappes massives russes qui ont visé pendant la nuit le réseau énergétique du pays, a annoncé l’opérateur national Ukrenergo.
  • « L’Ukraine a besoin de plus de systèmes de défense antiaérienne », dit le premier ministre ukrainien
    Denys Chmyhal a déclaré, vendredi matin sur Telegram, que « la Russie [avait] continué ses attaques barbares contre le système énergétique ukrainien ».
  • Des fragments de drone ont été trouvés jeudi soir en Roumanie, à proximité de la frontière avec l’Ukraine, après une intense campagne de bombardements russes, a déclaré vendredi le ministère de la défense roumain.
  • Anne Hidalgo en visite à Kiev jeudi, où elle a rencontré Vitali Klitschko. Le maire de Kiev a remis à la maire de Paris une médaille d’honneur pour sa contribution à la défense de la ville, en la remerciant notamment de l’aide humanitaire envoyée de Paris, dont des générateurs électriques.
Le 29/03 à 18:55

Oleksi Danilov sera le prochain ambassadeur ukrainien en Moldavie

L’ex-secrétaire du Conseil de défense et de sécurité nationale d’Ukraine a été investi par le président Volodymyr Zelensky pour être le prochain ambassadeur ukrainien en Moldavie, a fait savoir le journal The Kyiv Independent, confirmant une information du député ukrainien Oleksiy Goncharenko.

Par décret présidentiel en date du mardi 26 mars, Oleksi Danilov avait été limogé de son poste au Conseil de défense et de sécurité nationale d’Ukraine. Il a été remplacé par Oleksandr Lytvynenko, ancien chef du service de renseignement extérieur ukrainien, fonction désormais assurée par Oleh Ivachtchenko.

Le 29/03 à 17:56 Pour approfondir

« Son article devrait être ici » : « The Wall Street Journal » laisse sa « une » blanche en hommage à Evan Gershkovich, emprisonné en Russie depuis un an

Pour rappeler à ses lecteurs, et au monde en général, que l’un de ses journalistes est prisonnier en Russie depuis un an, The Wall Street Journal a laissé un grand rectangle vide sur sa « une » datée du vendredi 29 mars. Le titre : « Son article devrait être ici ». Le court texte qui surplombe l’espace blanc : « Une année dans une prison russe. Une année de récits volés, de joies volées, de souvenirs volés. Le crime : le journalisme. » Au-dessus, le nom et le visage dessiné de son correspondant en Russie, Evan Gershkovich.

Il y a un an jour pour jour, le journaliste américain de 32 ans était arrêté par le FSB alors qu’il était en reportage dans l’Oural. Alors accusé d’« espionnage », il est le premier journaliste étranger à l’être en Russie depuis Nicholas Daniloff en 1986. Il est ensuite incarcéré dans la tristement célèbre prison de Lefortovo, à Moscou. L’accusation, qu’il rejette, tout comme son journal, les Etats-Unis et sa famille, est passible de vingt ans de prison.

Evan Gershkovich est un professionnel reconnu, installé en Russie depuis six ans au moment de son arrestation et parfaitement russophone. Contrairement à beaucoup de journalistes américains, il avait décidé de rester en Russie après l’invasion de l’Ukraine en février 2022. Ce n’était pas son pays d’origine, mais celui de ses racines, de ses parents, des juifs soviétiques qui avaient fui l’URSS dans les années 1970.

Lors de son arrestation dans la ville d’Iekaterinbourg, il semblait travailler sur des sujets sensibles : l’industrie de l’armement et le groupe paramilitaire Wagner. Les services russes l’ont accusé de tenter d’« obtenir des informations secrètes » à la demande des Etats-Unis. Le Kremlin affirme l’avoir pris « en flagrant délit » d’espionnage. Aucun n’a depuis donné publiquement d’éléments de preuve, la procédure ayant été classée secrète.

Lire aussi | Evan Gershkovich emprisonné en Russie : « The Wall Street Journal » laisse sa « une » blanche en hommage au journaliste

Le 29/03 à 17:13

L’Ukraine reçoit 1,5 milliard de dollars de financement dans le cadre du programme de la Banque mondiale

L’Ukraine a reçu une tranche de financement de 1,5 milliard de dollars (1,4 milliard d’euros) dans le cadre d’un programme de la Banque mondiale. Vendredi Denys Chmyhal, le premier ministre ukrainien, a déclaré sur X que « 984 millions de dollars viennent du Japon et 516 millions de dollars du Royaume-Uni. Les fonds couvriront les dépenses budgétaires pour les besoins sociaux et humanitaires et la reconstruction ».

Le 29/03 à 16:45

L’Ukraine et l’Inde conviennent de « renforcer leurs relations »

Le ministre des affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kuleba, a rencontré, vendredi, le chef de la diplomatie indienne, S. Jaishankar. Les entretiens ont « confirmé notre intention de renforcer les relations avec Kiev », a écrit à l’issue des entretiens le chef de la diplomatie indienne, S. Jaishankar, sur les réseaux sociaux. « Notre objectif immédiat est de revenir aux niveaux de commerce antérieurs », a-t-il ajouté.

Le ministre ukrainien a, de son côté, déclaré sur X que la rencontre avait permis « de convenir de restaurer le niveau de coopération entre les deux pays qui préexistait à la guerre massive lancée par la Russie, ainsi que d’identifier de nouveaux projets prometteurs pour amener les relations à un niveau supérieur ».

Le 29/03 à 16:22

« Ce n’est pas seulement l’Ukraine qui est menacée [par la catastrophe environnementale], mais aussi la Moldavie », estime le président ukrainien

Volodymyr Zelensky a déclaré, vendredi, que les centrales hydroélectriques ukrainiennes de Kaniv et du Dniester (près de Novodnistrovsk) avaient été attaquées lors de frappes russes nocturnes. « Le pays terroriste veut répéter la catastrophe environnementale dans la région de Kherson. Mais aujourd’hui, ce n’est pas seulement l’Ukraine qui est menacée, mais aussi la Moldavie », a déclaré le président ukrainien sur Telegram. « L’eau ne s’arrêtera pas aux postes-frontières, pas plus que la guerre russe, à moins que nous ne l’arrêtions ensemble et à temps en Ukraine. »

Le 29/03 à 15:26

Il faut « reconstituer plus rapidement les stocks » de la défense antiaérienne de l’Ukraine, dit Volodymyr Zelensky

Après les frappes massives russes qui ont visé le réseau énergétique ukrainien, dans la nuit de jeudi à vendredi, Volodymyr Zelensky a évoqué, sur Telegram, la nécessité de « reconstituer plus rapidement les stocks » de la défense antiaérienne du pays. Le président ukrainien a également dit « compter sur la réaction rapide » de ses alliés occidentaux.

Le contexte

Image de couverture : Un homme recouvre les fenêtres d’un bâtiment qui a été endommagé à la suite d’un récent bombardement, dans la ville de Mykolaïvka, dans la région de Donetsk, le 30 mars 2024. ROMAN PILIPEY / AFP

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Comment Moscou et Kiev utilisent des drones ?

Depuis plusieurs mois, la guerre des drones entre la Russie et l'Ukraine a pris une ampleur inégalée. Selon un rapport, publié en mai 2023 par un think tank britannique spécialisé dans les questions de défense, les Ukrainiens perdaient quelque 10 000 drones par mois sur le champ de bataille, soit plus de 300 par jour. A titre de comparaison, l'armée française dispose d'un peu plus de 3 000 avions sans pilote dans ses arsenaux.

Ukrainiens et Russes utilisent essentiellement de petits UAV (unmanned aerial vehicle, en anglais) d'origine civile, bon marché et disponibles en grand nombre. Ils servent à observer le champ de bataille et à guider les troupes ou les tirs d'artillerie ; certains sont aussi bricolés pour porter de petites charges explosives, larguées ensuite sur des tranchées ou des blindés.

Moins nombreux, les drones-kamikazes jouent également un rôle important. Dotés d’une charge explosive, ces UAV sont lancés au-dessus de la ligne de front sans objectif attribué à l’avance. Moscou utilise des drones russes Lancet-3, ainsi que des Shahed-136, de fabrication iranienne. Dépourvue d’une flotte de guerre digne de ce nom, l’Ukraine nargue l’ennemi avec des engins maritimes sans pilote, des petits kayaks guidés à distance et chargés d’explosifs (450 kilos de TNT).

Signe de l’importance des drones pour leurs opérations, les Ukrainiens comme les Russes se sont organisés pour pouvoir alimenter leurs troupes dans la durée, non seulement en achetant en masse des drones civils sur le marché, mais aussi en mettant sur pied des capacités de production endogènes. Balbutiante au début de la guerre du Donbass, déclenchée il y a dix ans, l’industrie nationale ukrainienne est depuis montée en puissance. A la fin d'août, le ministre de la transformation numérique ukrainien a annoncé qu’une copie du drone russe Lancet avait été mise au point et serait bientôt lancée sous le nom de Peroun, dieu slave de la foudre et du tonnerre. 

Entravée par les sanctions occidentales, qui limitent son approvisionnement en composants électroniques, la Russie est plus à la peine. Mais, selon les services de renseignement américains, Moscou aurait toutefois commencé la construction d’une usine dans la zone économique spéciale d’Alabouga, afin d’y fabriquer des drones-kamikazes de conception iranienne, comme les Shahed-136.

Que sait-on des stocks de missiles russes ?

Il est très difficile, voire impossible, de connaître l’état actuel des stocks de missiles de l’armée russe. Les services de renseignement ukrainiens communiquent régulièrement sur le sujet, mais leurs estimations sont sujettes à caution. 

Selon Andri Ioussov, porte-parole de la direction générale du renseignement du ministère de la défense (GUR), cité par Liga.net, l’armée russe disposait de 2 300 missiles balistiques ou de croisière avant la guerre et en avait encore plus de 900 au début de l’année. A ce total, s’ajoutent, d’après le porte-parole, une dizaine de milliers de missiles antiaériens S-300, d’une portée de l’ordre de 120 kilomètres, et un stock important de S-400, déclinaison plus récente d’une portée trois fois supérieure. En août, Vadym Skibitsky, numéro deux du GUR, avançait le chiffre de 585 missiles d’une portée supérieure à 500 kilomètres.

En ce qui concerne les capacités de production, elles seraient passées à une centaine de missiles balistiques ou de croisière par mois, selon plusieurs experts. En octobre, le GUR évaluait cette production à 115 exemplaires.

La Russie aurait, par ailleurs, acquis des missiles à courte portée en Iran et en Corée du Nord et continuerait à s’en procurer. Selon l’agence Reuters, qui cite plusieurs sources iraniennes, 400 missiles iraniens de la famille Fateh-110 (300 à 700 kilomètres) lui auraient été livrés depuis janvier, date à laquelle un accord aurait été conclu. On ignore combien de missiles nord-coréens la Russie s’est procuré, mais 24 ont été tirés en Ukraine entre le 30 décembre 2023 et le 7 février 2024, selon le procureur général, Andriy Kostin. D’après les experts qui ont analysé les débris et les trajectoires, il s’agit probablement de KN-23 et KN-24 d’une portée de l’ordre de 400 kilomètres.

Quid des avions de combat F-16 ?

Accédant à une demande de long-terme de la part du président ukrainien, les Etats-Unis ont, en août 2023, donné leur accord au transfert d’avions de combat F-16 à l’Ukraine. S’il existe une flotte potentielle de plus de 300 F-16 dans neuf pays d’Europe – en Belgique, au Danemark, en Grèce, aux Pays-Bas et au Portugal, entre autres –, tous les Etats qui en disposent ne sont pas en mesure d’en céder du jour au lendemain. 

Volodymyr Zelensky avait avancé le chiffre de 42 F-16 promis par les alliés occidentaux à Kiev, mais cette donnée n’a pas été confirmée. Le Danemark en a promis 19. Les 6 premiers ne devaient pas être livrés avant la fin de 2023, 8 autres suivront en 2024 et 5 en 2025, selon la première ministre danoise, Mette Frederiksen. Les Pays-Bas, qui en ont promis aussi, disposent de 42 unités, mais ils n’ont pas précisé combien ils comptaient en céder.

Par ailleurs, les pilotes ukrainiens doivent être formés à ces avions de combat américains. Onze pays alliés de Kiev se sont engagés à prendre en charge des pilotes. L’OTAN a estimé que les soldats ukrainiens ne seraient en mesure d’utiliser les avions en situation de combat qu’au début de 2024, d’autres experts visent plutôt l’été de la même année.

Quel soutien militaire ses alliés fournissent-ils à Kiev ?

Deux ans après le début de la guerre à grande échelle, la dynamique du soutien occidental à Kiev est en perte de vitesse : les aides nouvellement engagées sont en baisse sur la période d’août 2023 à janvier 2024 par rapport à la même période de l’année précédente, selon le dernier rapport de l’Institut Kiel, publié en février 2024. Et cette tendance pourrait se poursuivre, le Sénat américain peinant à faire voter des aides, et l’Union européenne (UE) ayant eu toutes les difficultés à faire adopter une aide de 50 milliards le 1er février 2024, du fait du blocage hongrois. A noter, ces deux paquets d’aide ne sont pas encore pris en compte dans le dernier bilan fait par l’Institut Kiel, qui s’arrête en janvier 2024.

Les données de l’institut allemand montrent que le nombre de donateurs se réduit et se concentre autour d’un noyau de pays : les Etats-Unis, l’Allemagne, les pays du nord et de l’est de l’Europe, qui promettent à la fois une aide financière élevée et de l’armement de pointe. Au total, depuis février 2022, les pays qui soutiennent Kiev se sont engagés à hauteur d’au moins 276 milliards d’euros sur le plan militaire, financier ou humanitaire.

En valeur absolue, les pays les plus riches se sont montrés les plus généreux. Les Etats-Unis sont de loin les premiers donateurs, avec plus de 75 milliards d’euros d’aide annoncés, dont 46,3 milliards en aide militaire. Les pays de l’Union européenne ont annoncé à la fois des aides bilatérales (64,86 milliards d’euros) et des aides communes provenant des fonds de l’Union européenne (93,25 milliards d’euros), pour un total de 158,1 milliards d’euros.

Lorsque l’on rapporte ces contributions au produit intérieur brut (PIB) de chacun des pays donateurs, le classement change. Les Etats-Unis rétrogradent au vingtième rang (0,32 % de leur PIB), bien après des pays voisins de l’Ukraine ou d’anciennes républiques soviétiques amies. L’Estonie prend la tête des aides rapportées au PIB avec 3,55 %, suivie du Danemark (2,41 %) et de la Norvège (1,72 %). Le reste du top 5 est complété par la Lituanie (1,54 %) et la Lettonie (1,15 %). Les trois Etats baltes, qui ont tous des frontières communes avec la Russie ou son alliée la Biélorussie, font partie des donateurs les plus généreux depuis le début du conflit.

Au classement du pourcentage de PIB, la France est vingt-septième, ayant engagé avec 0,07 % de son PIB, juste derrière la Grèce (0,09 %). L’aide fournie par Paris est en recul constant depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie – la France était vingt-quatrième en avril 2023, et treizième à l’été 2022.

Que sait-on des tensions à la frontière entre l'Ukraine et la Pologne ?

Depuis plusieurs mois, les relations sont difficiles entre l'Ukraine et la Pologne. Le transit des céréales en provenance d'Ukraine est au cœur des tensions. Au printemps 2022, la Commission européenne avait mis en place des « voies de solidarité » pour faciliter l'évacuation et la vente de produits agricoles ukrainiens, sans droits de douane, vers l'Afrique et le Moyen-Orient. Mais « depuis le début du conflit, ce sont près de 50 % des céréales ukrainiennes qui transitent ou achèvent leur parcours dans l'Union européenne (UE), selon la Fondation Farm, cercle de réflexion autour des questions agricoles mondiales. Or, ces céréales affichent un prix beaucoup plus bas que le blé produit en UE, notamment dans les pays d'Europe centrale ».

Arguant que ces céréales déstabilisent le marché local et donc les revenus de leurs agriculteurs, la Pologne, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie avaient bloqué unilatéralement leurs importations en avril 2023. Un embargo que Bruxelles avait accepté, à condition qu'il n'empêche pas le transit vers d'autres pays et qu'il ne dure que quatre mois. Estimant que le problème de fond n'avait pas été réglé, Varsovie a décidé de ne pas rouvrir sa frontière aux céréales ukrainiennes à la fin de l'été, alors que Bruxelles estimait que l'embargo n'avait plus de raison d'être car ses analyses montraient « qu'il n'y avait plus de distorsion des marchés nationaux pour les céréales ».

Les agriculteurs polonais bloquent depuis la frontière entre l'Ukraine et la Pologne pour empêcher les camions ukrainiens d'entrer sur le territoire national, les protestataires réclamant un « embargo complet » sur les produits agricoles et alimentaires ukrainiens. Ils dénoncent notamment l'explosion de leurs coûts de production alors que silos et entrepôts sont saturés et que les prix sont au plus bas. Le président ukrainien estimait au début de 2024 que le blocus de la frontière polonaise témoignait de « l’érosion de la solidarité » envers son pays, et a réclamé des pourparlers avec la Pologne. « Seul Moscou se réjouit » de ces tensions, a-t-il aussi affirmé, dénonçant « l’apparition de slogans ouvertement pro-Poutine ».

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