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Panama : le conservateur José Raul Mulino élu président

Le remplaçant de l’ex-chef de l’Etat Ricardo Martinelli, condamné pour blanchiment, a largement remporté l’élection présidentielle, dimanche, avec plus de 34 % des suffrages, neuf points devant son principal adversaire.

Le Monde avec AFP

Publié le 06 mai 2024 à 04h47, modifié le 06 mai 2024 à 07h30

Temps de Lecture 2 min.

Le conservateur José Raul Mulino après sa victoire à l’élection présidentielle, dimanche 5 mai, à Panama.

Le candidat conservateur José Raul Mulino, favori des sondages et remplaçant de l’ex-président Ricardo Martinelli (2009-2014) condamné pour blanchiment et réfugié à l’ambassade du Nicaragua, a largement remporté, dimanche 5 mai, l’élection présidentielle au Panama. L’avocat de 64 ans a obtenu plus de 34 % des suffrages, neuf points devant son principal adversaire, le candidat de centre droit, l’ancien consul Ricardo Lombana, qui a reconnu sa défaite.

« J’ai le plaisir, au nom du tribunal électoral, de vous informer que (…) vous avez remporté la présidence de la République » du Panama, a déclaré le président du tribunal électoral, Alfredo Junca, lors d’un appel téléphonique à M. Mulino retransmis en direct à la télévision. Plus tôt, M. Lombana avait dit à ses partisans : « Je reconnais le président élu de la République du Panama, José Raul Mulino » et « je lui souhaite le meilleur ». M  Mulino a, lui, dit recevoir ces résultats avec « responsabilité et humilité ». « Je ne suis la marionnette de personne », a-t-il tenu à souligner lors d’un discours devant ses partisans.

Ne pouvant se présenter, M. Martinelli, réfugié depuis le 7 février à l’ambassade du Nicaragua avec son chien Bruno, avait désigné M. Mulino, son colistier pour la vice-présidence, comme son successeur. Trois millions de Panaméens étaient appelés à élire leur président, renouveler les 71 députés du Parlement monocaméral et les gouvernements régionaux dans cette élection à un tour et à la majorité simple. La participation a été élevée, à plus de 77 %.

« L’un des pays les plus inégalitaires au monde »

L’ombre de l’ex-président Martinelli, un temps candidat à un nouveau mandat mais rattrapé par la justice, qui l’a condamné à onze ans de prison pour blanchiment, a plané sur cette élection. Elle intervient alors que le Panama souffre d’une corruption endémique, vient de traverser une grave sécheresse qui a réduit le trafic maritime dans son célèbre canal, moteur de son économie, et que la question migratoire est omniprésente, avec l’entrée dans le pays, en 2023, d’un demi-million de migrants en route vers les Etats-Unis à travers la redoutable jungle du Darien, à la frontière colombienne. Le milliardaire de 72 ans est également poursuivi pour écoutes téléphoniques illégales et corruption dans le grand scandale de l’entreprise de construction brésilienne Odebrecht.

M. Mulino a, lui, été ministre de la sécurité sous le mandat de M. Martinelli, puis ministre des affaires étrangères et ministre de la justice. Entre 2015 et 2016, il a été placé en détention provisoire pour corruption, avant d’être libéré pour des erreurs de procédure. D’ailleurs, après avoir voté, M. Mulino s’est rendu à l’ambassade du Nicaragua, où il a retrouvé M. Martinelli. Les deux hommes se sont salués d’une accolade chaleureuse et ont échangé des « mon frère », « nous allons gagner », selon une vidéo publiée par l’équipe de campagne du parti Realizando Metas, fondé par M. Martinelli.

« Préférer comme président le représentant direct d’un fugitif condamné pour corruption, c’est se prononcer en faveur de la tricherie comme mode de vie et embrasser publiquement la corruption », a déclaré le célèbre chanteur de salsa panaméen Rubén Blades, qui s’est personnellement impliqué dans la campagne.

Le futur président et son gouvernement devront faire face à des prévisions économiques en berne, avec une croissance chutant de 7,3 % en 2023 à 2,5 % en 2024, selon le Fonds monétaire international. Des milliers d’emplois ont été perdus avec la fermeture de la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert d’Amérique centrale sur fond de manifestations environnementales et de polémique autour du contrat de concession.

Et le canal de Panama, par lequel transite environ 6 % du commerce maritime mondial, a dû limiter son trafic en raison d’une sécheresse qui a vidé les lacs d’alimentation en eau douce des écluses et remet en question sa pérennité. Si le PIB par habitant y est l’un des plus élevés d’Amérique latine, le Panama « reste l’un des pays les plus inégalitaires au monde », selon un rapport de la Banque mondiale.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le canal de Panama au ralenti, victime d’une sécheresse historique

Le Monde avec AFP

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