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Guerre Israël-Hamas : une attaque israélienne sur Rafah causerait des dommages « au-delà de ce qui est acceptable », affirme Antony Blinken

Le secrétaire d’Etat américain constate que l’Etat hébreu n’a pas présenté de plan susceptible de protéger les civils en cas d’offensive. Il a par ailleurs affirmé que le Hamas était « le seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu ».

Le Monde avec AFP

Publié le 04 mai 2024 à 06h56, modifié le 04 mai 2024 à 10h16

Temps de Lecture 3 min.

Des femmes inspectent une maison après des bombardements israéliens à Rafah, dans la bande de Gaza, le 3 mai 2024.

Une offensive israélienne contre Rafah, ville du sud de la bande de Gaza où s’entassent plus d’un million de Palestiniens déplacés par la guerre, causerait des dommages « au-delà de l’acceptable », a averti samedi 4 mai le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken.

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Selon M. Blinken, Israël n’a présenté aucun plan pour protéger les civils lors de cette éventuelle attaque. « En l’absence d’un tel plan, nous ne pouvons pas soutenir une opération militaire d’envergure à Rafah », a déclaré M. Blinken lors du Forum Sedona de l’Institut McCain, en Arizona.

De son côté, le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a dit sur X que son institution était « profondément préoccupée par le fait qu’une opération militaire à grande échelle à Rafah, Gaza, pourrait conduire à un bain de sang et affaiblir davantage un système de santé déjà à genoux ».

Pour l’heure, l’armée israélienne continue de bombarder la ville, où le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, veut lancer une offensive terrestre pour « anéantir » selon lui les dernières brigades du Hamas. Les Européens, l’ONU et les Etats-Unis, principal allié d’Israël, ont tous demandé avec force à M. Nétanyahou de renoncer à une offensive terrestre sur la ville.

Outre le coût en vies humaines, une offensive serait « un coup dur pour les opérations humanitaires dans l’ensemble de la bande de Gaza », car Rafah « est au cœur des opérations humanitaires », a averti vendredi le porte-parole du bureau des affaires humanitaires de l’ONU, Jens Laerke, à Genève. Elle affaiblirait en outre « un système de santé déjà cassé », dont seuls fonctionnent encore douze des trente-six hôpitaux de Gaza, a ajouté de son côté l’OMS, dans un communiqué.

Un « système de santé cassé », selon l’OMS

« L’OMS et des partenaires travaillent dans l’urgence à rétablir et ressusciter les services de santé (…) mais le système de santé cassé ne pourrait pas faire face à une augmentation des blessés et des morts qu’une incursion à Rafah provoquerait », selon le communiqué daté de vendredi.

A Rafah, les trois hôpitaux, encore partiellement opérationnels, « deviendront dangereux pour les patients, le personnel, les ambulanciers et les travailleurs humanitaires lorsque les hostilités s’intensifieront dans leur voisinage et, par conséquent, deviendront rapidement non fonctionnels », avertit l’OMS.

Egalement « vulnérable », l’hôpital européen de Gaza, à l’est de Khan Younès, « pourrait devenir isolé et inaccessible » pendant une éventuelle offensive à Rafah, ne laissant dans le sud de la bande de Gaza « plus que six hôpitaux de campagne ».

« Pour alléger le fardeau des hôpitaux » en cas d’opération israélienne dans le Sud, l’OMS dit travailler à établir de nouveaux centres de santé dans le centre et le nord de la bande de Gaza, ainsi qu’un nouvel hôpital de campagne à Rafah. Elle a également transféré un « volume important » de fournitures médicales stockées à Rafah dans un nouvel entrepôt plus au nord, car elles « pourraient devenir inaccessibles pendant l’incursion ».

Mais « malgré les plans d’urgence et les efforts, l’OMS avertit que l’on s’attend à une mortalité et à une morbidité supplémentaires substantielles lorsque l’incursion militaire aura lieu », en appelant « au respect du caractère sacré des soins » et à « éliminer les obstacles à l’acheminement de l’aide humanitaire d’urgence à Gaza et à travers Gaza ».

Les négociateurs du Hamas attendus au Caire samedi

Alors que les pourparlers se poursuivent au Caire pour un éventuel cessez-le-feu, M. Blinken a, par ailleurs, affirmé vendredi que le Hamas restait le « seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu ». « Nous attendons de voir si, vraiment, ils peuvent accepter de répondre oui au cessez-le-feu et à la libération des otages », a déclaré M. Blinken.

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Dans un communiqué publié tard vendredi, le mouvement islamiste palestinien a dit être dans un « esprit positif ». « A la lumière des récents contacts avec les frères médiateurs en Egypte et au Qatar, la délégation du Hamas se rendra[it] au Caire samedi pour achever les discussions », a-t-il annoncé vendredi.

Au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, le Hamas est toutefois « déterminé » à obtenir « un arrêt total de l’agression » israélienne, le « retrait » des forces israéliennes et « un arrangement sérieux pour l’échange » d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens.

Un haut responsable du mouvement islamiste a confirmé à l’Agence France-Presse que la délégation arrivera dans la matinée de samedi au Caire et sera menée par Khalil Al-Hayya, numéro deux de la branche politique du mouvement dans la bande de Gaza.

Et selon le site Axios, le chef de la CIA, William Burns, est déjà arrivé vendredi soir dans la capitale égyptienne, signe que l’heure des décisions-clés a sonné après des mois de tractations.

Les médiateurs – Egypte, Qatar et Etats-Unis – attendent depuis près d’une semaine la réponse du Hamas à une nouvelle offre de trêve soumise fin avril.

Le Monde avec AFP

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