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La Russie accusée de multiples exécutions de soldats ukrainiens par Human Rights Watch

Un rapport de l’ONG décrit une série de crimes de guerre commis en toute impunité par les forces russes sur des combattants ukrainiens qui avaient rendu les armes.

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Publié le 02 mai 2024 à 06h00, modifié le 02 mai 2024 à 10h14

Temps de Lecture 3 min.

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Des soldats ukrainiens transportent le cercueil de l’un des leurs tué au combat, lors d’une cérémonie funéraire place de l’Indépendance, à Kiev, le 5 avril 2024.

Se rendre à l’adversaire sur le champ de bataille, lorsqu’on est ukrainien, c’est comme jouer à la roulette russe : le risque d’être exécuté sur-le-champ est réel. Un rapport de l’ONG Human Rights Watch, rendu public jeudi 2 mai, révèle qu’au moins 15 soldats ukrainiens ont été abattus après qu’ils se sont rendus, depuis décembre 2023, et réclame l’ouverture d’enquêtes pour « crimes de guerre », afin que les responsables de ces actes soient traduits en justice. Il fait suite à un autre rapport publié le 26 mars par l’organisme de surveillance des droits de l’homme de l’ONU, qui établissait que les forces russes avaient sans doute exécuté plus de 30 prisonniers de guerre ukrainiens durant les mois d’hiver.

Ces informations n’étonneront pas ceux qui suivent le conflit sur les réseaux sociaux. Des vidéos montrant des exactions font régulièrement surface, prises tantôt depuis des drones des deux camps, tantôt par les exécutants eux-mêmes. Pratiquement chaque assaut est en effet filmé des deux côtés par des drones de surveillance, parfois même la nuit, ce qui conduit les analystes militaires à qualifier ce phénomène de « transparence du champ de bataille ».

Par rapport aux conflits plus anciens, la présence de plus en plus fréquente de capteurs vidéos sur le champ de bataille ukrainien facilite le travail de documentation des crimes de guerre. HRW a pu ainsi enquêter, à partir d’images de drones, sur trois cas distincts d’exécutions sommaires, conduisant à la mort d’au moins 12 soldats ukrainiens. A chaque fois, les victimes avaient nettement montré leur intention de se rendre, ne participaient plus aux hostilités et se trouvaient hors de combat. En vertu du droit international humanitaire et des « lois de la guerre », ils ne devraient pas être pris pour cible, rappelle l’ONG.

Des crimes filmés

Des images de drone remontant au 25 février, diffusées sur X (ex-Twitter), montrent au moins sept soldats ukrainiens sortant d’un abri situé sous une haie d’arbres bordant deux champs. On les voit retirer leurs gilets pare-balles et au moins l’un d’eux enlève son casque. Tous s’allongent face contre terre. Leurs adversaires sont identifiables par des marques distinctives de ruban rouge autour des bras et des jambes. Trois soldats russes tirent alors sur les hommes désarmés, par-derrière et des deux côtés. Six Ukrainiens gisent face contre terre, leurs corps secoués par les impacts de balles. Un autre tente de s’échapper vers un abri mais est abattu avant d’y parvenir.

Lire aussi le reportage | Article réservé à nos abonnés En Ukraine, le douloureux retour des prisonniers de Russie

Il n’est pas rare que des soldats russes filment eux-mêmes leurs crimes, qui sont ensuite diffusés par des chaînes Telegram soutenant l’invasion de l’Ukraine. Le cas le plus médiatisé fut celui du soldat ukrainien Oleksandr Matsievskyi, vraisemblablement exécuté le 30 décembre 2022. Une vidéo prise par un soldat russe près de Bakhmout le montre debout, la mine sombre, dans sa position tout juste capturée, sans arme et fumant une cigarette. Réalisant sans doute ce qui va suivre, il crie « Gloire à l’Ukraine » et est immédiatement criblé de balles par plusieurs fusils automatiques tirant simultanément.

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