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Aux Etats-Unis, les républicains instrumentalisent la mobilisation propalestinienne sur les campus

Sous prétexte de dénoncer l’antisémitisme, les élus du Grand Old Party retrouvent les accents familiers de la guerre culturelle pour s’opposer aux démocrates.

Par  (Washington, correspondant)

Publié le 02 mai 2024 à 15h00, modifié le 02 mai 2024 à 15h34

Temps de Lecture 3 min.

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La républicaine Lauren Boebert (Colorado), lors d’une visite rendue au campement d’étudiants propalestiniens sur le campus de l’université George-Washington, le 1er mai, à Washington.

La mobilisation sur de nombreux campus américains contre la guerre à Gaza a empli d’aise les républicains : l’épouvantail woke est de retour. A leurs yeux, rien ne vaut la guerre culturelle classique et partisane permettant d’attaquer les démocrates sur leur laxisme et leur tolérance supposés envers l’extrême gauche violente. Au moment même de l’évacuation du campement sur le site de l’université Columbia, à New York, dans la soirée du 30 avril, les trois principales chaînes d’information se trouvaient en édition spéciale. CNN disposait même de trois reporters sur le campus. Mais c’est Fox News qui semblait la plus inspirée par l’événement.

Le bandeau à l’écran évoquait des manifestants « anti-Israël ». A l’antenne, Stephen Miller, conseiller de l’ombre de Donald Trump, affirmait que « tout cela est à cause de Joe Biden. Lui et son parti soufflent sur les braises de l’antisémitisme. » Selon M. Miller, les campus seraient tombés « dans la tyrannie et l’anarchie », et le libre accès aux salles de cours serait en danger. Le célèbre présentateur Sean Hannity avait la voix grave des jours tragiques. « L’Amérique ne semble pas avoir de clarté morale », disait-il, au moment d’accueillir au téléphone un invité inattendu, occupé ce jour-là dans un tribunal de Manhattan en tant que prévenu : Donald Trump. « Je pense vraiment qu’il y a beaucoup d’agitateurs payés », affirmait l’ancien président. La preuve, selon lui : les pancartes aux slogans identiques.

Pressé de tourner la page de la nouvelle aide militaire à l’Ukraine, qu’il avait contribué à promouvoir, le speaker de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a été le premier à s’emparer du sujet. Le 24 avril, il s’est rendu sur les marches de l’université Columbia pour appeler sa présidente, Nemat Shafik, à la démission, si elle ne parvenait pas « immédiatement à mettre fin au chaos ». Mercredi, par 320 voix contre 91, les élus à la Chambre ont adopté un texte visant à lutter contre l’antisémitisme et le négationnisme sur les campus.

« Maladie mentale »

Tandis que Joe Biden cherche une position d’équilibre, défendant la liberté d’expression tout en dénonçant les actes et les propos haineux, les républicains ne s’embarrassent pas de nuance. Participer à de tels campements relèverait d’une « maladie mentale », a osé le sénateur républicain de l’Ohio J. D. Vance. On ne se souvient pas de condamnations aussi vigoureuses contre Donald Trump, lorsque celui-ci avait dîné à Mar-a-Lago, en novembre 2022, avec le suprémaciste et antisémite Nick Fuentes. Depuis, l’ancien président n’a cessé de mettre en cause la loyauté des juifs américains. « Tout juif qui vote pour un démocrate ou qui vote pour Biden devrait se faire examiner la tête », disait-il, le 10 avril.

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