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Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, annonce rester au pouvoir, cinq jours après avoir menacé de démissionner

Le chef du gouvernement, à la tête d’une coalition fragile, avait mis sa démission dans la balance mercredi, après l’annonce de l’ouverture d’une enquête préliminaire contre son épouse.

Le Monde avec AFP

Publié le 29 avril 2024 à 11h18, modifié le 29 avril 2024 à 14h37

Temps de Lecture 2 min.

Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, et son épouse, Begoña Gomez, à Londres le 3 décembre 2019.

Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a annoncé lundi 29 avril sa décision de rester au pouvoir malgré la « campagne de discrédit » dont il accuse l’opposition de droite et dont la dernière illustration a été, selon lui, l’ouverture d’une enquête à l’encontre de son épouse.

« J’ai décidé de continuer » à la tête du gouvernement, a déclaré le dirigeant socialiste de 52 ans, au pouvoir depuis 2018, qui s’est exprimé lors d’une « allocution institutionnelle » au palais de la Moncloa, résidence officielle du chef du gouvernement à Madrid. Il a appelé le pays à entreprendre « une réflexion collective » sur la polarisation de la vie politique, afin d’empêcher « la désinformation de diriger le débat ». « Ou nous disons “assez” ou la dégradation de la vie publique conditionnera notre avenir et nous condamnera comme pays », a-t-il ajouté.

En réaction, le leader de l’opposition de droite, Alberto Nuñez Feijoo, a accusé lundi le premier ministre socialiste de s’être « moqué des Espagnols ». L’Espagne « n’a pas un président du gouvernement à la hauteur de ses citoyens », a-t-il déclaré devant la presse, affirmant que Pedro Sanchez « représente l’Espagne du passé » et pouvait seulement « prolonger l’agonie ou la décadence » de son gouvernement. « Il a perdu aujourd’hui une occasion fantastique de s’en aller », a-t-il ajouté dans une allocution au vitriol.

M. Sanchez a sidéré l’Espagne en mettant sa démission dans la balance mercredi dernier, après l’annonce par un tribunal madrilène de l’ouverture d’une enquête préliminaire contre son épouse, Begoña Gomez, pour trafic d’influence et corruption en entreprise, à la suite d’une plainte déposée par l’association d’extrême droite Manos limpias (« mains propres »).

Contexte politique tendu

Fait absolument inédit, M. Sanchez avait suspendu toutes ses activités publiques, alors qu’il devait notamment lancer, jeudi soir, la campagne des régionales du 12 mai en Catalogne, un scrutin à la portée nationale où son Parti socialiste espère chasser les indépendantistes du pouvoir.

« Je suis conscient qu’ils portent plainte contre Begoña non pas parce qu’elle a fait quelque chose d’illégal – ils savent qu’il n’y a pas d’affaire –, mais parce qu’elle est mon épouse, avait réagi M. Sanchez sur X mercredi. La droite et l’ultradroite ont dépassé les limites du respect à la vie de famille d’un président du gouvernement » en essayant de « déshumaniser et [de] délégitimer l’adversaire politique par le biais de plaintes aussi scandaleuses que fausses ».

Experte en levée de fonds, Mme Gomez a poursuivi son activité professionnelle après l’arrivée de son époux au pouvoir, en 2018. Dans la plainte de Manos limpias, qui reprend les informations publiées par le site El Confidencial, il lui est notamment reproché d’avoir signé une lettre de recommandation à un chef d’entreprise qui sollicitait des subventions publiques, ou encore d’avoir rencontré, à l’été 2020, le président du groupe Globalia, Javier Hidalgo, pour discuter de possibles partenariats, alors qu’elle dirigeait une fondation, IE Africa Center. Or le chef d’entreprise négociait alors un plan de sauvetage avec le gouvernement pour sa compagnie aérienne, Air Europa, mise à mal par la pandémie ; ces tractations se sont soldées par un prêt de 475 millions d’euros.

Le parquet a demandé le classement de cette enquête jeudi, tandis que Manos limpias a reconnu que sa plainte s’appuyait uniquement sur des articles de presse, mais le juge chargé du dossier n’a pas encore dévoilé ses intentions.

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Figure honnie par l’opposition, M. Sanchez – qui gouverne avec l’extrême gauche et bénéficie du soutien des indépendantistes basques et catalans – veut voir dans cette affaire une campagne orchestrée par « une coalition d’intérêts de droite et d’extrême droite » qui « n’acceptent pas le verdict des urnes ».

Très polarisé, le contexte politique s’est fortement tendu ces derniers mois en raison de l’opposition farouche de la droite à une loi d’amnistie pour les indépendantistes impliqués dans la tentative de sécession de la Catalogne en 2017. Concession très controversée de M. Sanchez aux séparatistes catalans, en échange de leur soutien à sa reconduction pour un nouveau mandat en novembre, cette loi a été votée en première lecture en mars et devrait être adoptée définitivement à la fin de mai.

Le Monde avec AFP

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