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France-Israël : les zones grises de la coopération de défense

Depuis le début de la guerre à Gaza, Paris s’efforce de se maintenir sur une ligne de crête, en réduisant les exportations d’armes vers l’Etat hébreu au strict minimum sans rompre totalement les liens militaires.

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Publié le 28 avril 2024 à 04h45, modifié le 28 avril 2024 à 05h33

Temps de Lecture 6 min.

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Le ministre des armées, Sébastien Lecornu, et le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, à Tel-Aviv, le 22 janvier 2024.

La coopération de défense franco-israélienne est sous pression. Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, en octobre 2023, des voix ne cessent de s’élever pour dénoncer les pays qui poursuivent leurs exportations d’armement vers l’Etat hébreu, dont les opérations dans la bande de Gaza sont critiquées de toutes parts. Le 5 avril, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a voté une résolution appelant à un « embargo » sur toutes les armes à destination d’Israël. La France s’est abstenue, mais ce texte est venu jeter un nouveau poids sur la coopération de défense bilatérale, déjà sur une voie étroite.

En matière d’armement, les transferts d’équipement de la France vers Israël ne représentent qu’un tout petit pourcentage des exportations françaises de défense : 0,2 %, sur un total de 27 milliards d’euros en 2022, soit autour de 15 millions d’euros pour les livraisons d’armement, et 34 millions d’euros, sur un total de 8,8 milliards, pour les biens dits à « double usage », selon les derniers chiffres disponibles. Ces licences concernent « essentiellement des transferts de pièces détachées », a assuré le ministre des armées, Sébastien Lecornu, lors d’une interview accordée au Parisien, le 21 avril.

Mais ces transferts au minimum recouvrent néanmoins une large gamme de composants, parfois clés pour la fabrication d’équipements plus complexes. Le 26 mars, le média d’investigation Disclose et le site Marsactu ont ainsi dévoilé la présence, dans le port de Marseille, d’une cargaison de maillons pour des munitions de petit calibre, destinée à une filiale du géant de la défense israélien Elbit. S’il est apparu que la licence accordée permettait seulement, selon le ministère des armées, de la réexportation à des pays tiers, et pas d’usage par l’armée israélienne, ces informations ont mis en lumière l’ambiguïté des échanges diplomatico-militaires entre la France et l’Etat hébreu.

Une zone grise assumée par Paris. « Avec les Israéliens, on s’entraide un peu, on se vend un peu mutuellement du matériel, on est suffisamment proches d’eux pour savoir ce qu’ils font, mais en même temps on est des concurrents, et surtout, il y a une volonté très nette de la France de ne pas aider les opérations menées à Gaza et de prendre le moins de risques possible dans les livraisons d’armes », résume une source au sein de l’exécutif. La révélation, en 2021, de l’affaire Pegasus, du nom du logiciel de surveillance israélien vendu à de nombreux pays, dont certains l’ont utilisé pour espionner des responsables politiques français, a aussi laissé des traces.

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