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Au procès de Donald Trump, sexe, presse et politique

Jeudi, l’ancien président a assisté, en silence, à la suite de l’audition de David Pecker, ex-patron du tabloïd « National Enquirer ». Son témoignage a mis en lumière le partenariat qui s’était noué entre eux lors de la campagne présidentielle de 2016.

Par  (Washington, correspondant)

Publié le 26 avril 2024 à 01h49, modifié le 26 avril 2024 à 08h03

Temps de Lecture 3 min.

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Donald Trump arrive à son procès au tribunal pénal de Manhattan à New York, le 25 avril 2024.

Une nouvelle fois, Donald Trump a pris son temps avant d’entrer dans la salle d’audience. Le couloir du tribunal de Manhattan est son estrade du moment. Jeudi 25 avril, en marge de son procès à New York, il s’est lancé devant les caméras dans une diatribe agrégeant le dernier chiffre de la croissance américaine, la mobilisation propalestinienne sur certains campus, sa propre campagne électorale et les délibérations de la Cour suprême. Peu après 9 h 30, le magistrat Juan Merchan l’a salué, de son perchoir : « Bonjour, M. Trump. »

L’ancien président a assisté, en silence, à la suite de l’audition de David Pecker. Le 23 avril, ce dernier avait commencé à décrire l’association toxique entre le puissant tabloïd le National Enquirer, placé sous sa direction, et Donald Trump, alors candidat à l’élection présidentielle, en 2015-2016. Les deux hommes se connaissaient de longue date. « J’avais le sentiment que Donald Trump était mon mentor. Il m’a aidé tout au long de ma carrière », s’est souvenu David Pecker.

Selon l’accusation, un véritable partenariat s’est noué à compter de l’été 2015. L’ancien PDG du groupe American Media Inc. (AMI), qui bénéficie d’une immunité en échange de sa coopération, en a détaillé les termes, conclus de façon informelle lors d’une réunion à la Trump Tower avec Donald Trump et Michael Cohen, alors avocat du candidat. David Pecker s’engagea à être « les yeux et les oreilles » de l’entrepreneur et à réagir à toute rumeur « sur des femmes vendant des histoires » à son sujet. Il s’agissait, en somme, d’acheter l’exclusivité de scoops potentiellement dommageables, puis de les étouffer.

« Elle ne voulait pas être la prochaine Monica Lewinsky »

Ce fut le cas début 2016 avec Karen McDougal, dont l’évocation occupa le début de l’audience, jeudi. Ancienne mannequin du magazine Playboy, elle aurait eu une longue aventure sexuelle avec Donald Trump, en 2006. « Elle a dit qu’elle ne voulait pas être la prochaine Monica Lewinsky », a précisé David Pecker, en référence à l’ancienne stagiaire de la Maison Blanche qui avait eu des relations sexuelles avec le président Bill Clinton. Comprendre : la mannequin avait d’autres intérêts que de se livrer en pâture à la presse. Pecker dit s’être entretenu avec Donald Trump au sujet de ce possible témoignage. « Karen est une gentille fille », aurait noté le candidat. « Je pense que vous devriez acheter l’histoire et la retirer du marché », lui recommanda David Pecker.

Des négociations s’engagèrent avec Karen McDougal sur le prix de l’exclusivité. La somme finale fut de 150 000 dollars (139 850 euros). Michael Cohen recommanda à l’homme de presse de payer. « Ne t’inquiète pas, lui aurait-il dit. Je suis ton ami. Le boss s’en occupera. » David Pecker, lui, se voulait prudent. Il avait en mémoire un accord similaire au bénéfice dArnold Schwarzenegger, à l’époque où l’acteur envisageait d’être candidat au poste de gouverneur de Californie. Plus d’une trentaine de femmes avaient fini par solliciter AMI pour narrer leur relation avec M. schwarzenegger. Sexe, presse et politique : un mélange lucratif, mais aussi dangereux, s’il est mal manipulé.

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