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Guerre Israël-Hamas, jour 202 : début de la construction d’un port artificiel à Gaza, le mouvement de soutien aux Palestiniens s’étend sur les campus américains

Israël a continué à bombarder jeudi plusieurs secteurs de la bande de Gaza, comme la ville de Rafah. Le sort des civils qui y sont réfugiés inquiète les alliés occidentaux d’Israël mais aussi l’Egypte, qui a exclu qu’ils soient autorisés à franchir la frontière.

Le Monde avec AFP et Reuters

Publié le 25 avril 2024 à 22h50, modifié le 29 avril 2024 à 17h41

Temps de Lecture 5 min.

Retrouvez ici notre point sur la situation d’hier.

Israël a continué à bombarder jeudi plusieurs secteurs de la bande de Gaza, comme la ville de Rafah. L’armée israélienne se dit prête à mener une opération terrestre de grande ampleur contre le Hamas à Rafah, zone frontalière de l’Egypte qui abrite environ un million de civils palestiniens.

Le ministère de la santé de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas a annoncé un nouveau bilan de 34 305 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre. En vingt-quatre heures, au moins 43 morts supplémentaires ont été recensés, selon un communiqué du ministère qui fait état de 77 293 blessés en plus de deux cents jours de guerre.

Plus de 250 personnes ont été enlevées par le Hamas et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

Début de la construction d’un port artificiel à Gaza

Les Etats-Unis ont commencé la construction d’une jetée à Gaza, a annoncé jeudi le Pentagone. Des navires militaires américains « ont commencé à construire (…) le port temporaire et la jetée en mer », a déclaré à la presse le porte-parole du Pentagone, le général Patrick Ryder.

Ce port maritime temporaire doit permettre à des navires militaires ou civils de déposer leur cargaison. L’aide doit ensuite être apportée par des bateaux de soutien logistique jusqu’à une jetée sur la côte. Les responsables américains ont affirmé que cette opération n’impliquerait pas de « troupes au sol » sur le territoire palestinien en guerre. Des soldats américains seront toutefois à proximité de la bande de Gaza lors de la construction de la jetée, qui doit être encadrée par des troupes israéliennes. Des ONG seront probablement chargées de distribuer l’aide une fois livrée sur le territoire, avait déjà fait savoir le Pentagone.

Le mouvement de soutien à Gaza prend de l’ampleur sur les campus américains

Sur le campus de l’université de Californie à Los Angeles, plus de deux cents étudiants ont installé un mini-village d’une trentaine de tentes barricadé par des palettes et des pancartes, le 25 avril 2024.

De Los Angeles à Atlanta, d’Austin à Boston, en passant par Chicago, le mouvement d’étudiants américains propalestiniens grossit d’heure en heure après être parti il y a plus d’une semaine de l’université Columbia à New York. Certaines des universités les plus prestigieuses au monde sont concernées, telles Harvard, Yale ou encore Princeton.

Les scènes à travers le pays se suivent et se ressemblent : des élèves installent des tentes sur leur campus, pour dénoncer le soutien militaire des Etats-Unis à Israël et la catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza. Puis ils sont délogés, souvent de façon musclée, par des policiers en tenue antiémeute, à la demande de la direction de l’université.

Mercredi soir, plus d’une centaine de manifestants ont ainsi été arrêtés aux abords d’Emerson College, une université à Boston. A des milliers de kilomètres de là, des officiers à cheval ont appréhendé des étudiants à l’université du Texas, à Austin. Sur le campus de l’université Emory d’Atlanta, dans le sud-est des Etats-Unis, des manifestants ont été délogés manu militari par la police, certains projetés au sol pour être arrêtés. Malgré tout, le mouvement grandit. Tôt jeudi, un nouveau campement a été installé sur le campus de l’université George Washington dans la capitale. Sur celui de l’université de Californie à Los Angeles (UCLA), plus de deux cents étudiants ont installé un mini-village d’une trentaine de tentes barricadé par des palettes et des pancartes.

Dix-huit pays lancent un appel au Hamas pour la libération des otages

Les dirigeants de dix-huit pays appellent jeudi dans un texte commun à « la libération immédiate de tous les otages retenus par le Hamas à Gaza ». « L’accord sur la table pour libérer les otages permettrait un cessez-le-feu immédiat et prolongé à Gaza », affirme le texte diffusé par la Maison Blanche. Un tel accord permettrait aussi « de faciliter la livraison accrue d’une aide humanitaire indispensable à travers Gaza, et pourrait mener à une véritable fin des hostilités », relève le texte. « Le sort des otages et de la population civile à Gaza, qui sont protégés par le droit international, est une inquiétude internationale », ajoute le communiqué.

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Le texte a été signé par les dirigeants de l’Argentine, de l’Autriche, de l’Allemagne, de la Bulgarie, du Canada, de la Colombie, du Danemark, de la Hongrie, de la Pologne, du Portugal, de la Roumanie, de la Serbie, de l’Espagne et de la Thaïlande.

Les négociations menées par l’intermédiaire de pays médiateurs sont au point mort, Israël et le Hamas s’accusant mutuellement de les bloquer.

Ghazi Hamad, membre du bureau politique du Hamas, affirme qu’Israël n’atteindra pas ses objectifs avec une offensive à Rafah

« Même si [Israël] entre dans Rafah et l’envahit, il ne remplira pas (…) ses deux principaux objectifs, que ce soit éliminer le Hamas ou récupérer » les otages enlevés par les combattants palestiniens en Israël le 7 octobre, a déclaré Ghazi Hamad, membre du bureau politique du mouvement islamiste palestinien Hamas. Le mouvement islamiste a averti « l’Egypte, le Qatar » ainsi que « d’autres pays arabes et internationaux » du « danger que représente une invasion de Rafah » et du fait qu’« Israël s’apprête à commettre davantage de massacres », a souligné M. Hamad.

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, affirme qu’une offensive sur Rafah est indispensable pour anéantir le Hamas, l’un des objectifs affichés de la guerre qu’Israël mène à Gaza.

De 80 000 à 100 000 Palestiniens de Gaza arrivés en Egypte depuis le 7 octobre

Selon Diab Allouh, l’ambassadeur palestinien au Caire, entre 80 000 à 100 000 Palestiniens sont arrivés en Egypte depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël à Gaza

Le point de passage de Rafah est en théorie l’unique ouverture sur le monde de Gaza qui ne soit pas sous contrôle direct israélien. En pratique, Israël conserve un droit de regard sur les entrées et les sorties des biens et des personnes et c’est par là que passe, au compte-gouttes, l’aide humanitaire destinée à Gaza.

Selon des responsables égyptiens, cités par The Wall Street Journal, Israël se prépare à déplacer les civils de Rafah vers la ville proche de Khan Younès, notamment, où il prévoit d’installer des abris et des centres de distribution de nourriture. Cette évacuation durerait deux à trois semaines et serait menée en coordination avec les Etats-Unis, l’Egypte et d’autres pays arabes, selon ces responsables.

La marine britannique dit avoir abattu mercredi un missile houthiste qui ciblait un navire marchand

Selon la Royal Navy, l’équipage du HMS Diamond, actuellement déployé en mer Rouge et dans le golfe d’Aden pour « assurer la liberté de navigation et rendre les eaux internationales plus sûres », a détruit mercredi un missile houthiste qui ciblait un navire marchand dans le golfe d’Aden.

Remerciant l’équipage du navire britannique déployé depuis mars dans la région, le ministre de la défense britannique, Grant Shapps, a souligné que « le Royaume-Uni continue à être à la pointe de la réponse internationale aux dangereuses attaques des houthiste soutenus par l’Iran contre des navires marchands, qui ont tué plusieurs marins ».

De leur côté, les Etats-Unis ont abattu, mercredi, quatre drones au-dessus de zones du Yémen contrôlées par les rebelles houthistes, a annoncé le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom).

Et aussi :

Concert de soutien aux Palestiniens au Zénith de Paris. Le concert « Solidarité Palestine » programmé le 22 mai à l’initiative de plusieurs rappeurs, dont PLK et Soolking, au profit de l’ONG britannique Medical Aid for Palestinians choisie « pour son indépendance religieuse et politique, ainsi que sa gestion transparente et rigoureuse des interventions » affichait complet jeudi, un mois avant sa tenue au Zénith de Paris. La salle peut accueillir jusqu’à 6 800 personnes.

Cérémonie à Washington en hommage à sept travailleurs humanitaires tués à Gaza. La cérémonie d’hommage aux sept collaborateurs de l’ONG américaine World Central Kitchen, tués dans une frappe israélienne à Gaza le 1er avril, a eu lieu à la Cathédrale nationale, église épiscopalienne de la capitale américaine, en présence notamment du fondateur et dirigeant de l’association, le chef José Andrés. Doug Emhoff, époux de la vice-présidente Kamala Harris, était également présent, de même que le célèbre violoncelliste Yo-Yo Ma qui devait jouer un morceau pour l’occasion.

Le Monde avec AFP et Reuters

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