Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Discours de la Sorbonne : à quarante-cinq jours des élections, les grandes ambitions de Macron pour l’Europe

Dans l’allocution qu’il a prononcée jeudi 25 avril à Paris, le président de la République a appelé à muscler la défense de l’Union et à doubler le budget communautaire pour ouvrir la voie à une « Europe puissance ».

Par  (Bruxelles, bureau européen) et

Publié le 25 avril 2024 à 20h25, modifié le 26 avril 2024 à 12h10

Temps de Lecture 5 min.

Read in English

Article réservé aux abonnés

Emmanuel Macron dans l’amphithéâtre de l’université de la Sorbonne, à Paris, le 25 avril 2024.

« L’Europe peut mourir », a martelé Emmanuel Macron, depuis le grand amphithéâtre de la Sorbonne, jeudi 25 avril, où il est revenu, sept ans après son premier discours dans cette enceinte, livrer sa vision de l’Union européenne (UE). N’hésitant pas à dramatiser les enjeux, le président de la République a décrit un Vieux Continent attaqué sur ses fondamentaux, alors que la guerre en Ukraine se déroule à sa frontière, que la rivalité entre Etats-Unis et Chine risque de le marginaliser, que les transitions écologique et numérique aiguisent les rivalités dans le monde et que les « attaques contre nos démocraties libérales » se multiplient.

« Pour permettre à l’Europe de ne pas disparaître, a poursuivi Emmanuel Macron, il faut répondre par la puissance, la prospérité et l’humanisme. » Deux heures durant, dans un mélange d’emphase et de propositions concrètes, dont il faudra voir si elles deviennent un jour réalité, il a tenté d’illustrer son propos. Une façon d’entrer en campagne à sa manière, tout en faisant mine d’ignorer les enjeux électoraux, alors que les enquêtes d’opinion pour le scrutin européen du 9 juin sont alarmantes pour la majorité présidentielle.

Le chef de l’Etat a néanmoins fait une allusion à l’extrême droite française, en tête des sondages, qui menacerait l’Europe de l’intérieur. Depuis le Brexit, a-t-il pointé, « plus personne n’ose tellement proposer des sorties, ni de l’Europe ni de l’euro ». Désormais, le Rassemblement national (RN) et ses amis nationalistes ont un autre programme, que Viktor Orban, le premier ministre hongrois, résume ainsi : « Occuper Bruxelles » afin d’apporter « nous-mêmes le changement dans l’Union européenne ». Dès lors, a prévenu Emmanuel Macron, « l’Europe peut mourir d’elle-même, par une sorte de ruse de l’histoire ».

Un « grand emprunt européen » pour l’armement

Après l’« Europe souveraine » en 2017, le chef de l’Etat plaide désormais à voix haute pour une « Europe puissance » – un concept jugé jusqu’ici très français parmi les Vingt-Sept. Il suggère de « faire émerger une défense crédible du continent », fondée à la fois sur « le pilier européen de l’OTAN que nous sommes en train de bâtir », mais aussi sur « un cadre de défense européen ». Pour ce faire, M. Macron propose « une initiative européenne de défense » afin d’élaborer dans les prochains mois une « stratégie commune » pour définir ensuite les armements dont l’Union doit s’équiper.

Au passage, le président suggère de nouveau de mettre à disposition des Vingt-Sept l’arme nucléaire française, dont la capacité de dissuasion « est donc un élément incontournable de la défense du continent européen », dit-il, sans aller jusqu’à proposer de partager le pouvoir de déclencher le feu nucléaire. Il entrouvre aussi la porte à un bouclier antimissiles continental, que Paris a rejeté avec force quand Berlin l’a proposé dans le cadre de l’OTAN, peu après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Il vous reste 66.85% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.