Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Procès de Donald Trump : comment un tabloïd new-yorkais s’est mis au service de sa campagne présidentielle de 2016

Scoops montés de toutes pièces, attaques concertées contre les rivaux du milliardaire… Le patron du « National Enquirer » a dévoilé, mardi, l’accord « hautement confidentiel » supposé aider Donald Trump à conquérir la Maison Blanche.

Par  (Washington, correspondant)

Publié le 24 avril 2024 à 02h02, modifié le 24 avril 2024 à 08h52

Temps de Lecture 4 min.

Read in English

Article réservé aux abonnés

Donald Trump devant le tribunal de l’État de Manhattan à New York, le 23 avril 2024.

Longtemps, David Pecker a eu une « excellente relation » avec Donald Trump. Les voici face à face, en ce mardi 23 avril, dans l’enceinte de la cour criminelle de Manhattan. C’est déjà un moment fort du procès qui débute, offrant une plongée ahurissante dans l’univers de la presse de caniveau, celle qui a le chéquier pour boussole et agit sur commande, au mépris de la vérité. L’ancien PDG du groupe American Media Inc. (AMI), qui bénéficie d’une immunité en échange de sa coopération, a posément détaillé ses liens à la fois amicaux et intéressés avec l’ex-président, culminant lors de sa campagne victorieuse, en 2015 et 2016.

Tous deux New-Yorkais, David Pecker, originaire du Bronx, et Donald Trump, né dans le Queens, avaient beaucoup en commun : un profil d’outsider revanchard contre les élites traditionnelles, une haute idée d’eux-mêmes, l’ambition, le goût de l’influence. Ils se parlaient régulièrement au téléphone, en ces années 2010. Parfois, David Pecker, aux manettes du puissant tabloïd The National Enquirer, se rendait à la Trump Tower.

Lorsque l’entrepreneur a décidé de se présenter aux primaires républicaines, en 2015, leurs contacts se sont intensifiés. Puis, c’est Michael Cohen, avocat et homme à tout faire de Donald Trump, qui a servi d’intermédiaire entre les deux hommes. David Pecker dit avoir rencontré Michael Cohen dans les années 2000, lors d’une bar-mitsva. Le 16 juin 2015, le jour de l’annonce de candidature à la Trump Tower, David Pecker figurait parmi les invités.

« Un accord entre amis »

A cet instant de son récit devant le tribunal, le témoin-clé sait que l’accusation s’apprête à aborder un épisode essentiel dans sa thèse du complot, destiné à dissimuler au public américain, à l’approche de l’élection présidentielle de 2016, les scandales sexuels de Donald Trump. Cet épisode est une rencontre entre les trois hommes – Donald Trump, David Pecker et Michael Cohen – à la Trump Tower, en août 2015. L’attachée de presse Hope Hicks aurait fait des apparitions régulières dans la pièce, pendant leurs échanges.

Selon le témoin, ce jour-là, le candidat et son avocat demandent à David Pecker ce qu’il peut faire en faveur de la campagne. « J’ai dit que ce que je ferais, c’est publier des histoires positives sur M. Trump et publier des histoires négatives sur ses adversaires. » Il propose de continuer à éditer des articles attaquant Bill et Hillary Clinton, à la satisfaction de l’entrepreneur. Le tabloïd y trouve aussi son intérêt : c’était un filon. Mais la relation mutuellement bénéfique finira par entièrement servir Donald Trump.

Il vous reste 58.3% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.