Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Les eurodéputés votent pour l’interdiction des produits issus du travail forcé

Selon le texte, la Commission européenne lancera des enquêtes en cas de soupçons dans les chaînes d’approvisionnement dans des pays tiers. Si le recours au travail forcé est avéré, les produits seront saisis aux frontières et devront être retirés du marché européen.

Le Monde avec AFP

Publié le 23 avril 2024 à 16h23, modifié le 23 avril 2024 à 17h11

Temps de Lecture 1 min.

Les eurodéputés ont voté, mardi 23 avril, pour interdire les produits issus du travail forcé – la Chine est dans leur viseur – avant un autre vote mercredi pour entériner un « devoir de vigilance » imposé aux entreprises pour protéger l’environnement et les droits humains dans leurs chaînes de production.

Le Parlement européen et les négociateurs des Etats membres s’étaient entendus début mars sur une législation interdisant la commercialisation dans l’Union européenne de produits issus du travail forcé, ce qui pourrait concerner la production chinoise impliquant la minorité musulmane ouïgoure. Le texte a été adopté à une écrasante majorité (555 voix pour, 6 contre, 45 abstentions) en séance plénière, avant l’ultime confirmation formelle des Etats.

« L’Europe ne peut exporter ses valeurs tout en important des produits issus du travail forcé. Le fait que l’UE ait enfin une loi pour interdire ces produits est l’un des plus grands succès de ce mandat », a souligné l’eurodéputée socialiste Maria-Manuel Leitao-Marques, corapporteuse du texte.

Des enquêtes lancées en cas de soupçons

Pour certains produits jugés à risque, les importateurs devront fournir des informations détaillées sur les fabricants. Surtout, Bruxelles créera une base de données mise à jour et établira une liste de secteurs touchés par le travail forcé imposé par l’Etat dans des régions précises : un critère-clé pour ouvrir une enquête.

Cela pourrait concerner la région chinoise du Xinjiang. En effet, plusieurs pays occidentaux ont condamné la pratique de travaux forcés massive menée par le gouvernement chinois à l’encontre de la minorité ouïgoure, ce que conteste Pékin. Une loi adoptée fin 2021 par le Congrès américain interdit aux Etats-Unis l’importation de produits venant du Xinjiang, sauf si les entreprises peuvent prouver que leur production n’intègre pas de travail forcé.

« Victoire ! », a lancé, sur X, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, tête de liste des socialistes français aux élections européennes. « C’est l’aboutissement de quatre ans de mobilisation citoyenne et de combat politique contre la réduction en esclavage des Ouïgours, puis de longs mois de négociations », a-t-il ajouté.

Le travail forcé touchait 27,6 millions de personnes dans le monde en 2021, dont 3,3 millions d’enfants, selon l’Organisation internationale du travail.

Selon le texte, la Commission européenne lancera des enquêtes en cas de soupçons dans les chaînes d’approvisionnement dans des pays tiers. Si le recours au travail forcé est avéré (la décision sera prise par un comité réunissant les Vingt-Sept), les produits seront saisis aux frontières et devront être retirés du marché européen comme des plates-formes en ligne.

Si le risque concerne un Etat membre de l’UE, les autorités nationales mèneront l’enquête. « Les biens essentiels ou stratégiques peuvent toutefois être retenus [et non détruits] jusqu’à ce que l’entreprise élimine le travail forcé de ses chaînes d’approvisionnement », précisent les législateurs.

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.