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L’Azerbaïdjan s’affirme comme puissance régionale

Profitant de l’affaiblissement militaire de l’Arménie et de son ancien allié russe, Bakou obtient le départ des soldats russes du Haut-Karabakh, ainsi que des concessions territoriales de la part d’Erevan, tandis que, dans le pays, la répression contre l’opposition se poursuit.

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Publié le 23 avril 2024 à 14h00

Temps de Lecture 4 min.

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Deux soldats russes, à proximité  de l’aéroport de Khankendi (Stepanakert,  en arménien), dans le Haut-Karabakh,  en Azerbaïdjan, en octobre 2023. 

Le dirigeant azerbaïdjanais, Ilham Aliev, a rendu, lundi 22 avril, une visite de politesse à son homologue russe, Vladimir Poutine, à Moscou, sur fond de départ du Haut-Karabakh des troupes d’interposition russes. Voir les soldats de l’ancienne puissance tutélaire quitter le pays réjouit de nombreux Azerbaïdjanais, mais le chef de l’Etat a pris soin d’y mettre les formes, déclarant, à l’issue de la rencontre, que « la Russie est un pays fondamental dans le domaine de la sécurité régionale dans le Caucase et dans une géographie plus large ».

Ce retrait des forces russes, prévu initialement en novembre 2025, était à l’agenda depuis que l’Azerbaïdjan a pris le contrôle total du Haut-Karabakh, en septembre 2023, à l’issue d’une offensive éclair, et chassé les quelque 120 000 Arméniens qui y vivaient. Environ 2 000 soldats russes d’interposition, envoyés dans le cadre du cessez-le-feu de novembre 2020 ayant mis fin à la guerre dans l’enclave séparatiste, n’avaient plus de raison de rester. « La seule question, c’était quand et comment les Russes partiraient », explique Shujaat Ahmadzada, chercheur indépendant à Bakou.

Les autorités azerbaïdjanaises n’ont pas donné d’explication à ce départ anticipé. « A ce stade, on ignore la raison de cette décision, mais, pour la Russie, cela ressemble à une façon de sauver la face », analyse le politologue, contributeur au centre de réflexion Carnegie Endowment for International Peace. En trente ans de conflit dans le Haut-Karabakh, Bakou a toujours été opposé à un tel déploiement. Il ne s’y était résolu qu’après la guerre de 2020, quand Moscou est intervenu pour geler le conflit.

Lire aussi le décryptage : Article réservé à nos abonnés L’espace postsoviétique sous l’œil de Moscou

L’invasion de l’Ukraine par la Russie, en 2022, a changé la donne et modifié les équilibres régionaux. « Depuis, la Russie a revu ses priorités, reprend M. Ahmadzada. Le Caucase du Sud, qu’elle considère comme sa zone d’influence, est passé au second plan, derrière l’Ukraine. Moscou n’est plus capable de se poser en médiateur entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ni d’intervenir comme avant dans cette zone. » L’Azerbaïdjan est venu combler le vide laissé par la Russie. L’ancienne puissance tutélaire a, de surcroît, été supplantée par la présence, de plus en plus visible, de la Turquie, alliée privilégiée de Bakou.

« Une puissance moyenne »

Fort de ses succès militaires, obtenus en grande partie avec le soutien d’Ankara, Ilham Aliev, au pouvoir depuis 2003, s’impose désormais comme un acteur de plus en plus incontournable dans la région. L’invasion de l’Ukraine lui a permis de devenir plus influent sur les plans diplomatique et économique : l’Azerbaïdjan est aujourd’hui un partenaire plus important, non seulement pour la Russie, mais aussi pour l’Occident, à qui il livre davantage de gaz. Afin de réduire sa forte dépendance au gaz russe et de diversifier ses approvisionnements, l’Union européenne (UE) a signé avec Bakou, en juillet 2022, un nouvel accord sur le gaz. L’objectif est que ce pays double ses exportations gazières vers l’UE d’ici à 2027.

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