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Guerre Israël-Hamas, jour 200 : le mouvement palestinien restera à Doha tant que sa présence est « utile et positive » pour la médiation, affirme le Qatar

Le premier ministre qatari a affirmé, la semaine du 15 avril, que son pays « procédait à une réévaluation globale de [son] rôle » en tant que médiateur, alimentant les spéculations sur un éventuel départ du Hamas de l’émirat.

Le Monde avec AFP

Publié le 23 avril 2024 à 19h36, modifié le 23 avril 2024 à 23h45

Temps de Lecture 4 min.

Retrouvez ici notre point sur la situation d’hier.

Des personnes transportant des produits de nettoyage, à Khan Younès, le 23 avril 2024.

La guerre entre Israël et le Hamas palestinien est entrée, mardi 23 avril, dans son 200e jour sans aucun signe de répit malgré les appels pressants à une trêve et à la libération des otages. Ces dernières vingt-quatre heures, les bombardements israéliens ont tué trente-deux Palestiniens, selon le ministère de la santé de la bande de Gaza, administrée par le Hamas, portant le bilan total à 34 183 morts, majoritairement des civils.

Selon un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP), l’armée israélienne a procédé à d’intenses tirs d’artillerie durant la nuit de lundi à mardi. Des frappes aériennes ont visé le centre de Gaza, près du camp de réfugiés d’Al-Boureij, tandis que des tirs d’artillerie ont touché le camp de Nousseirat. L’armée a déclaré avoir frappé plusieurs positions du Hamas dans le sud du territoire assiégé. Pendant la nuit, ses avions ont visé « environ vingt-cinq cibles », dont des postes d’observation militaire.

Le Hamas restera à Doha tant que sa présence est « utile et positive » pour la médiation, dit le Qatar

Le premier ministre qatari, Mohammed Ben Abdelrahmane Al Thani, à Doha, le 17 avril 2024.

Le bureau politique du Hamas restera basé à Doha tant que sa présence est « utile et positive » aux efforts de médiation visant à mettre fin à la guerre à Gaza, a affirmé mardi le Qatar.

Le pays du Golfe, qui abrite le bureau politique du mouvement islamiste palestinien depuis 2012 avec la bénédiction des Etats-Unis, joue le rôle de médiateur dans les négociations entre Israël et le Hamas sur une trêve accompagnée d’une libération des otages et de prisonniers.

Mais ces discussions, menées aussi par l’intermédiaire de l’Egypte et des Etats-Unis, sont au point mort, les deux camps s’accusant de les bloquer. Le premier ministre qatari, Mohammed Ben Abdelrahmane Al Thani, avait affirmé la semaine du 15 avril que son pays « procédait à une réévaluation globale de [son] rôle » en tant que médiateur, alimentant les spéculations sur un éventuel départ du Hamas de l’émirat.

Le porte-parole du ministère qatari des affaires étrangères, Majed Al-Ansari, a souligné mardi qu’aucune décision concernant le bureau du Hamas à Doha « ne sera prise tant que nous n’aurons pas terminé cette réévaluation ».

La démarche du Qatar s’explique par sa frustration face aux attaques politiques dont il fait l’objet, y compris de la part de « ministres du gouvernement de M. Nétanyahou, qui ont parlé de manière négative de la médiation qatarie », a souligné M. Ansari. « Ils savent tous quel est le rôle du Qatar (…) et ils ont menti », a-t-il ajouté.

Hôpitaux de Gaza : l’ONU veut une enquête internationale sur des fosses communes

Des secouristes palestiniens procèdent à l’exhumation de corps qui auraient été découverts dans l’enceinte de l’hôpital Nasser, à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 avril 2024.

Face au « climat d’impunité » actuel, l’ONU a réclamé des enquêtes internationales indépendantes après la découverte de fosses communes dans les deux principaux hôpitaux de la bande de Gaza. Dans un communiqué, le haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, Volker Türk, s’est dit « horrifié » par la destruction des deux plus grands établissements hospitaliers de l’enclave, l’hôpital Al-Shifa à Gaza et le complexe médical gouvernemental Nasser à Khan Younès.

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Il a ainsi demandé que des « enquêtes indépendantes, efficaces et transparentes soient menées », ajoutant que « compte tenu du climat d’impunité qui prévaut, des enquêteurs internationaux devraient être associés à cette démarche ». « Les hôpitaux ont droit à une protection très spéciale en vertu du droit humanitaire international », a-t-il poursuivi. « Et tuer intentionnellement des civils, des détenus et d’autres personnes considérées “hors de combat” est un crime de guerre. »

L’armée israélienne a réagi, assurant que l’affirmation selon laquelle elle « aurait enterré les corps palestiniens est sans fondement ».

Lundi, la défense civile de la bande de Gaza a affirmé avoir exhumé en trois jours environ 283 corps de personnes tuées et enterrées par les forces israéliennes dans des fosses communes à l’intérieur de l’hôpital Nasser de Khan Younès.

La construction d’une jetée à Gaza pour acheminer l’aide humanitaire va bientôt commencer

Les Etats-Unis vont débuter « très prochainement » la construction d’une jetée à Gaza, destinée à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans le territoire palestinien. « Tous les navires nécessaires sont dans la région méditerranéenne et se tiennent prêts », a annoncé aux journalistes le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder, à propos des embarcations qui transportent l’équipement pour le projet de jetée. Il n’a cependant pas précisé de calendrier.

Face aux retards et blocages d’Israël concernant la livraison par voie terrestre d’aide humanitaire dans une bande de Gaza frappée par un désastre humanitaire, le président américain Joe Biden avait annoncé début mars la construction d’un port artificiel. Ce port maritime temporaire doit permettre à des navires militaires ou civils de déposer leur cargaison. L’aide doit ensuite être apportée par des navires de soutien logistique jusqu’à une jetée sur la côte.

Les responsables américains ont affirmé que cette démarche n’impliquera pas de « troupes au sol » sur le territoire palestinien en guerre. Des soldats américains seront toutefois à proximité de la bande de Gaza lors de la construction de la jetée, qui devrait être encadrée par des troupes israéliennes. Des ONG seront probablement chargées de distribuer l’aide une fois livrée sur le territoire, avait déjà fait savoir le Pentagone.

La Norvège appelle à la reprise des aides à l’UNRWA, les Etats-Unis attendent de « voir de vrais progrès »

La Norvège, qui préside le groupe des donateurs pour la Palestine (AHLC), a exhorté mardi tous les pays à reprendre leurs aides à l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

Cet appel survient au lendemain de la publication d’un rapport d’experts mandatés par l’ONU concluant que l’UNRWA manquait de « neutralité » dans la bande de Gaza mais aussi qu’Israël n’avait pas fourni la « preuve » de prétendus liens de certains membres avec des « organisations terroristes ».

« Je suis très heureux que des pays comme l’Australie, le Canada, la Finlande, l’Allemagne, l’Islande, le Japon et la Suède soient déjà revenus sur leur décision et aient repris leur financement à l’UNRWA », a dit le chef de la diplomatie norvégienne. « J’aimerais maintenant appeler les pays qui gèlent encore leurs contributions à l’UNRWA à reprendre leur financement », a ajouté Espen Barth Eide, dans un communiqué.

Les Etats-Unis, de leur côté, attendent de « voir de vrais progrès » au sein de l’UNRWA avant de reprendre leur financement, qui est « toujours suspendu ». « Nous saluons les résultats [du] rapport et nous soutenons fermement les recommandations » qu’il contient, a cependant souligné John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.

Dans la bande de Gaza, des médecins font naître un bébé sauvé du corps mourant de sa mère

Des médecins palestiniens ont fait naître par césarienne un bébé dont la mère, blessée, était en train de mourir. Celle-ci, Sabreen Al-Sakani, est arrivée, dans un service d’urgence, très lourdement blessée à la tête et au ventre dans une frappe aérienne israélienne qui a touché la maison familiale, à l’est de Rafah, ont raconté des témoins à l’AFP.

« C’était un miracle qu’elle soit toujours vivante, malgré ses difficultés à respirer », a expliqué à l’AFP Sahib Al-Hams, chirurgien et directeur de l’Hôpital spécialisé du Koweït. « La mère est morte dix minutes plus tard », raconte le docteur, ajoutant que le père et la sœur du bébé étaient arrivés morts à l’hôpital.

Le Monde avec AFP

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