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En Italie, l’extrême droite ouvre la voie aux anti-IVG dans les hôpitaux

Les députés ont validé un amendement de Fratelli d’Italia, le parti de Giorgia Meloni, qui permet aux militants d’associations d’entrer à l’intérieur des centres de conseil, étape nécessaire pour avoir accès à une interruption volontaire de grossesse.

Par  (Rome, correspondant)

Publié le 19 avril 2024 à 10h43, modifié le 19 avril 2024 à 14h13

Temps de Lecture 3 min.

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La présidente du conseil des ministres italien, Giorgia Meloni, l’a dit et répété : elle ne compte pas utiliser son mandat pour remettre en question le droit à l’avortement, et ce malgré son positionnement conservateur et ses discours natalistes musclés. Pourtant, les efforts de dissuasion visant les femmes qui souhaitent avoir recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG) ont la faveur de la coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir. Un amendement ouvrant la voie à l’intervention d’associations anti-IVG dans les structures organisant l’accès à l’avortement est ainsi en examen au Parlement.

La mesure a été glissée de manière détournée dans un texte portant sur la mise en œuvre du volet italien du plan de relance européen post-Covid, NextGeneration EU. Validé à la Chambre des députés, mardi 16 avril, il doit maintenant passer au Sénat, suscitant l’inquiétude des défenseurs du droit à l’avortement. Bien que conquis par les Italiennes en 1978, l’accès à l’IVG est déjà loin d’être concrètement garanti dans un pays encore sujet à l’influence de l’Eglise catholique et des lobbys anti-IVG.

Présenté par le député Lorenzo Malagola de Fratelli d’Italia, le parti de Mme Meloni, l’amendement en question porte sur les « centres de conseil » par lesquels les femmes souhaitant recourir à une IVG doivent passer pour obtenir de la part d’un médecin un certificat attestant de leur requête. La loi prévoit déjà que ces structures, pensées pour favoriser le changement d’avis des femmes concernées, soient accompagnées d’acteurs associatifs. Cependant, la mesure proposée par M. Malagola implique plus spécifiquement qu’elles puissent s’appuyer sur des entités ayant une « expérience qualifiée dans le soutien à la maternité ».

Pour les opposants au texte, cette terminologie cible directement les associations antiavortement, déjà actives dans les centres de conseil de plusieurs régions. Le profil du député porteur de l’amendement confirme cette orientation. Peu avant les élections législatives de 2022, remportées par la coalition de Mme Meloni, M. Malagola avait déclaré au magazine de l’association Pro Vita & Famiglia que Fratelli d’Italia soutiendrait des organisations liées à la mouvance anti-IVG.

« S’il est adopté, cet amendement ne changera rien sur le terrain, puisque, au niveau local, les “antiavortement” sont déjà infiltrés dans les centres de conseil, explique au Monde Chiara Fonzi, de l’association de défense du droit à l’avortement Laiga 194. C’est un moyen de faire exister le sujet au niveau national, d’étendre l’influence culturelle du discours anti-IVG en créant un débat. »

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