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Entre l’Iran et Israël, la Jordanie joue une difficile partition

Proche allié des Etats-Unis, le royaume a reconnu que son aviation a contribué à abattre des drones lancés par l’Iran contre Israël, le 13 avril. Mais il se défend d’être intervenu en soutien à l’Etat hébreu, dont il critique avec force l’offensive militaire à Gaza, depuis octobre 2023.

Par  (Jérusalem, correspondant),  (Beyrouth, correspondante) et  (Beyrouth, correspondance)

Publié le 17 avril 2024 à 18h00

Temps de Lecture 4 min.

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Le président irakien, Abdel Latif Rachid,  est reçu par le roi Abdallah II  de Jordanie (à droite)  à l’aéroport de Marka, en Jordanie, le 15 avril 2024.

La Jordanie se trouve, depuis la riposte iranienne contre l’Etat hébreu, samedi 13 avril, dans la position, peu enviée au Moyen-Orient, de meilleure alliée d’Israël face à l’Iran. Elle est pourtant parmi ses plus virulents détracteurs depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, en octobre 2023.

Son aviation a aidé à déjouer l’attaque lancée par l’Iran contre Israël, en abattant des drones iraniens entrés dans son espace aérien. Amman, d’ordinaire dans le déni lorsqu’il mène des actions controversées aux yeux de l’opinion publique, a reconnu sa participation. Le royaume hachémite se défend d’être intervenu en soutien à l’Etat hébreu, et dit l’avoir fait pour se protéger.

Ces arguments visent à calmer la colère d’une opinion publique hostile à Israël. Au sein de la population jordanienne, dont la majorité est d’origine palestinienne, des accusations de traîtrise ont émergé contre les autorités. Une photo du roi Abdallah II, en uniforme militaire, flanqué d’un drapeau israélien circule sur les réseaux sociaux. Mardi, le chef de la diplomatie, Ayman Safadi, a appelé la communauté internationale à ne pas perdre de vue Gaza et la Cisjordanie, estimant que le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, utilise le conflit avec l’Iran pour détourner l’attention.

Voir le Hamas écrasé

Proche allié des Américains, dépendant de l’aide de Washington, lié par une « paix froide » à Israël depuis 1994, le royaume hachémite voit ses fragilités exacerbées par le conflit à Gaza et ses répercussions régionales. Il ne veut ni d’un afflux supplémentaire de Palestiniens ni d’une déstabilisation interne par l’« axe de la résistance ».

Le régime souhaite voir le Hamas écrasé à Gaza, sans le dire publiquement en raison de la popularité du mouvement islamiste au sein de la société jordanienne. Il n’a pas répondu aux signes d’ouverture du Hamas, dont le bureau politique en exil fut implanté en Jordanie dans la décennie 1990. Son expulsion fut l’un des premiers actes d’Abadallah II, après son accession au pouvoir, en 1999. Dans le même temps, la destruction de Gaza par Israël et les violences en Cisjordanie inquiètent Amman, qui y voit les prémices d’une expulsion forcée des Palestiniens vers l’Egypte et vers son territoire.

Alors que pèse le risque d’une escalade, Abdallah II a déclaré, dimanche, lors d’un appel avec le président américain, Joe Biden, que son pays « ne sera[it] pas le théâtre d’une guerre régionale ». L’ambassadeur iranien dans le royaume a été convoqué en réponse aux menaces de représailles de l’Iran contre la Jordanie. Avec la République islamique, les relations ont toujours été glaciales. Le roi de Jordanie a été le premier dirigeant arabe à théoriser, en 2004, le péril d’un « croissant chiite » dominé par l’Iran au Moyen-Orient.

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