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Aux îles Salomon, un scrutin sous l’œil de la Chine

Les élections législatives organisées mercredi dans l’archipel devront confirmer, ou non, l’orientation prochinoise prise par le premier ministre sortant. Un enjeu crucial qui ne passionne pas les habitants, davantage préoccupés par la pauvreté et l’inflation galopante.

Par  (Honiara [Iles Salomon] envoyée spéciale)

Publié le 17 avril 2024 à 10h36, modifié le 17 avril 2024 à 15h19

Temps de Lecture 3 min.

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Dans un bureau de vote, lors des éléctions législatives à Honiara, capitale des   îles Salomon, le 17 avril 2024.

Dès les premières heures de l’aube, mercredi 17 avril, des centaines de Salomonais faisaient déjà la queue devant les bureaux de vote de l’archipel afin d’être sûrs de pouvoir mettre un bulletin dans l’urne et de choisir leurs représentants au Parlement. Les moins matinaux ont dû prendre leur mal en patience avec parfois six heures d’attente dans certaines zones d’Honiara, la capitale surpeuplée de ce confetti d’îles du Pacifique Sud.

L’intérêt de ses habitants pour ces élections législatives – qui doit permettre de désigner également les représentants des assemblées de province – était palpable peu avant le scrutin. Lundi, comme à l’accoutumée, les candidats ont profité du dernier jour de campagne officielle pour une parade qui a pris des allures de démonstration de force : toute la journée, des centaines de camions emplis de supporteurs vociférants ont écumé les rues d’Honiara, du jamais-vu.

Si l’éducation et la pauvreté en hausse restent les préoccupations majeures de la population, le scrutin est regardé de près par la Chine, à qui le premier ministre sortant, Manasseh Sogavare, a fait allégeance en 2019, au détriment de Taïwan. Un tournant dans cette ancienne colonie britannique.

Inflation galopante

Le scrutin, initialement prévu en 2023, avait été repoussé par le gouvernement en place, arguant qu’il était impossible d’organiser la même année les élections et les Jeux du Pacifique, qui se sont déroulés dans la capitale salomonaise en décembre. Un report qui avait fait grand bruit, tant les attentes de la population sont grandes. Car depuis la dernière élection, en 2019, beaucoup de choses ont changé dans les « Hapi Isles » (« îles joyeuses » en pidgin, surnom donné à l’archipel par ses habitants).

La crise due au Covid-19 a étrillé les économies insulaires en réduisant le tourisme à néant, et l’inflation galopante a éprouvé une population parmi les plus pauvres du monde. Sur le plan géopolitique, le rapprochement avec la Chine entrepris en 2019 par M. Sogavare a été suivi, trois ans plus tard, d’un nouveau séisme, avec la révélation de la signature, en avril 2022, d’un pacte de sécurité controversé entre Pékin et Honiara, qui pourrait, à terme, conduire à l’établissement d’une base militaire chinoise dans l’archipel.

Lire aussi (en 2022) : Article réservé à nos abonnés La Chine « assure la sécurité » des îles Salomon et s’impose dans le Pacifique

Dans ce contexte, « plusieurs candidats de l’opposition considèrent cette élection comme un véritable référendum pour ou contre la Chine », assure Pierre-Christophe Pantz, docteur en géopolitique. De fait, pour la première fois, la majorité des 334 candidats aux 50 sièges à pouvoir au Parlement national se sont affiliés à un parti ou à une coalition : celle, prochinoise de Manasseh Sogavare, celle, plus circonspecte envers Pékin, de l’opposant Matthew Wale, ou encore celle de Peter Kenilorea Jr., favorable à un retour dans le giron taïwanais.

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