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Josep Borrell, chef de la diplomatie de l’UE : « Une guerre régionale n’est dans l’intérêt de personne, surtout pas des Gazaouis »

Le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères insiste sur la nécessité d’un apaisement au Proche-Orient, mais reconnaît les limites de l’UE pour peser sur les acteurs concernés. Il plaide aussi pour « rétablir l’équilibre des forces » entre l’Ukraine et la Russie.

Propos recueillis par  et

Publié le 16 avril 2024 à 05h30, modifié le 16 avril 2024 à 09h35

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Le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, lors d’une conférence de presse à Bruxelles, le 8 avril 2024.

Ancien chef de la diplomatie espagnole, Josep Borrell est le haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères depuis 2019. Après l’attaque de l’Iran sur Israël, il a exhorté Téhéran à ne pas se livrer à une « nouvelle escalade » et convoqué, mardi 16 avril, une visioconférence d’urgence des chefs de la diplomatie des Vingt-Sept. Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas palestinien, le dirigeant européen a appelé à plusieurs reprises à la mise en œuvre d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, jugeant que l’enclave était devenue un « cimetière à ciel ouvert ».

Quel peut être le rôle de l’UE pour contribuer à l’apaisement au Proche-Orient, après les frappes inédites menées par l’Iran sur Israël dans la nuit du 13 au 14 avril ?

L’UE n’a de force que diplomatique, sa force de conviction. Il est évident que certains pays membres ont plus d’influence sur Israël que d’autres, notamment l’Allemagne, qui a des rapports excellents avec les Israéliens. Les Américains pourraient s’ils le voulaient utiliser d’autres ressources, notamment par le biais de leurs livraisons d’armes à Israël. Par le passé, ils ont déjà pris des décisions contraignantes. Mais, aujourd’hui, je ne crois pas qu’ils veuillent utiliser les leviers dont ils disposent.

Le but politique de l’UE est d’éviter l’escalade. On est comme dans un jeu d’échecs où chacun avance ses pions. Israël a attaqué une représentation diplomatique iranienne en Syrie ; l’Iran a riposté. C’est au tour d’Israël de réagir. Il faut avoir en tête le choc qu’ont provoqué les attaques du Hamas du 7 octobre 2023 et les défaillances de sécurité sur l’opinion publique israélienne. Mais nous mettons en garde Israël en disant qu’il est dans l’intérêt de tout le monde qu’il n’y ait pas de confrontation régionale. C’est aussi ce que nous avons dit aux Iraniens au lendemain de l’attaque sur le consulat de Damas : ce n’est dans l’intérêt de personne, et surtout pas dans l’intérêt des Gazaouis, qu’il y ait un conflit régional, car cela voudrait dire que la guerre ne va pas finir.

L’attaque du Hamas a été sans précédent et la réponse israélienne aussi. On est en train de semer les graines de la haine pour trois générations. Plus que jamais, la seule solution possible, c’est la séparation [entre les deux peuples].

Dans ce contexte, avez-vous été surpris par la riposte iranienne ?

Nous avons été prévenus plusieurs jours à l’avance. Après l’attaque, le ministre iranien des affaires étrangères m’a fait remarquer qu’ils n’avaient ciblé que des installations militaires, faisant comprendre qu’il s’agissait d’une réponse maîtrisée. Lorsqu’on veut faire des dégâts, on n’envoie pas des drones qui mettent six heures à arriver [sur leur cible]. Cela ne disculpe ni n’édulcore en rien cette attaque, qui est une première sur le territoire israélien. Mais le fait même que les missiles et les drones aient pu être abattus faisait partie de la stratégie.

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