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En Afghanistan, échec d’une tentative américaine de promouvoir l’aile « modérée » des talibans

Les Etats-Unis ont essayé de jouer sur les dissensions au sein du régime pour empêcher le pays de redevenir un sanctuaire pour les groupes djihadistes.

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Publié le 16 avril 2024 à 16h00

Temps de Lecture 3 min.

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Les dirigeants Talibans assistent à une cérémonie à Kaboul, le 11 mai 2023.

Occupée par les crises ukrainienne et du Proche-Orient, la communauté internationale n’a pas oublié l’Afghanistan. Elle a discrètement tenté, de mai 2023 à février, de sortir ce pays de son isolement et d’infléchir une dérive moyenâgeuse commencée depuis le retour des talibans au pouvoir, à l’été 2021. Cette stratégie visait aussi à empêcher que ce territoire ne redevienne un sanctuaire de groupes djihadistes. Les déclarations faites par le chef des islamistes afghans, le mollah Haibatullah Akhundzada, à la fin du ramadan, le 10 avril, ont, cependant, quelque peu refroidi ces espoirs.

En mai 2023, une résolution des Nations unies confiait à un coordinateur spécial de l’ONU une mission de six mois sur les moyens de faire évoluer ce pays mis au ban des nations, notamment pour sa politique d’exclusion des femmes. Cette initiative intervenait après de premières dissensions publiques apparues au sein du régime. Le 11 février 2023, le ministre de l’intérieur, Sirajuddin Haqqani, affirmait que « l’émirat islamique souhaitait une interaction sincère avec le monde et construire une voie juste et légitime ». Quatre jours plus tard, le ministre de la défense, le mollah Mohammad Yaqoub, fils du dirigeant historique du mouvement, le mollah Omar, avait, à son tour, appelé « à créer un gouvernement pour tous les Afghans ».

En prônant le compromis avec l’étranger et un gouvernement plus ouvert, ces deux figures d’un mouvement pourtant très hiérarchisé s’opposaient à « l’émir » Akhundzada, partisan de la seule application ultrarigoriste du Coran. Ils laissaient aussi croire à l’existence de différents courants, et donc de relais pour discuter. Les Etats-Unis, eux, défendaient le dialogue avec Kaboul pour des raisons de sécurité, afin de veiller à ce que le groupe Etat islamique ne s’installe pas dans cette zone hors d’atteinte.

Des rendez-vous sur plusieurs mois

Les 30 et 31 juillet 2023, une première délégation américaine de haut niveau rencontrait, à Doha, au Qatar, des responsables talibans. C’est là que ces derniers et les Etats-Unis avaient signé l’accord de retrait, le 29 février 2020, des soldats américains d’Afghanistan. Ces rendez-vous se sont étalés sur plusieurs mois.

En novembre 2023, parmi les principales recommandations du coordonnateur de l’ONU figurait la création d’un « envoyé spécial pour l’Afghanistan ». Idée refusée par les talibans, au motif que ce rôle était déjà assumé par le chef de la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua), dont le mandat a été renouvelé, à deux reprises, en 2023 et 2024, par le Conseil de sécurité. Pour les plus conservateurs du régime taliban, elle revenait à prolonger les mesures d’isolement visant leur pays.

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