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En Ukraine, le sentiment d’être relégué au second plan et moins bien épaulé qu’Israël

La participation des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la France à la protection d’Israël contre l’attaque iranienne nourrit l’amertume des Ukrainiens alors que leur pays fait face à une campagne de bombardements russes systématiques sur ses infrastructures énergétiques.

Par  (Kiev, correspondant)

Publié le 16 avril 2024 à 15h00, modifié le 16 avril 2024 à 18h28

Temps de Lecture 4 min.

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A Makariv, dans la région de Kiev, le 27 mars 2024.

La prompte intervention des alliés d’Israël pour intercepter les centaines de drones et de missiles lancés par l’Iran contre son territoire dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 avril a eu pour effet de déclencher une vague d’amertume en Ukraine, pays frappé quotidiennement par l’armée russe depuis plus de deux ans. Lundi 15 avril, seul le chef de la diplomatique britannique, David Cameron, s’était essayé, au micro de la radio Leading Britain’s Conversation, à justifier l’impossibilité d’une intervention similaire pour protéger le territoire ukrainien des bombardements du Kremlin : « Si l’on veut éviter une escalade et une guerre européenne plus large, je pense que la chose à éviter, c’est que les troupes de l’OTAN s’engagent directement contre les troupes russes, a expliqué M. Cameron. Cela constituerait un risque d’escalade. »

« Evidemment, les Ukrainiens observent une différence d’approche lorsque les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France couvrent littéralement le ciel d’Israël », reconnaît le député Bohdan Yaremenko, ancien chef de la commission des affaires étrangères de la Verkhovna Rada, le Parlement ukrainien. « Il est très difficile d’accepter le fait d’être considéré comme un partenaire de seconde classe », ajoute-t-il. Sur les réseaux sociaux et dans son entourage, le fondateur de l’organisme caritatif consacré à l’armée Come Back Alive (« reviens vivant »), Vitaliy Deynega, fait ce constat : « Une vie ukrainienne vaut moins qu’une vie israélienne. » « Bien sûr, nous pouvons blâmer les partenaires et les pays occidentaux. Mais qu’est-ce que cela va changer ? »

Le président ukrainien, lui non plus, n’a pas caché son amertume, lundi soir, dans son adresse à la nation. « En défendant Israël, le monde libre a démontré qu’une telle unité est non seulement possible, mais aussi efficace à 100 %, a déclaré Volodymyr Zelensky. La même chose est possible pour protéger l’Ukraine. »

Lenteur des alliés

Ce sentiment d’être relégué au second plan est décuplé par le fait que le pays fait face, depuis plusieurs semaines, à une campagne de bombardements russes systématiques sur ses infrastructures énergétiques et que les autorités du pays alertent sur le risque d’une nouvelle offensive russe dans les prochains mois. Alors que plusieurs centrales thermiques et hydroélectriques ont déjà été détruites ou endommagées, le président ukrainien ne cesse d’appeler ses alliés occidentaux à lui fournir de nouveaux systèmes de défense et des munitions. Samedi, le ministre de la défense allemand a été le premier, et le seul pour le moment, à annoncer la livraison d’un nouveau système de défense antiaérienne américain Patriot.

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