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Au Brésil, les mouvements sociaux de fonctionnaires perturbent la feuille de route du gouvernement de Lula

Les agents publics chargés de la protection de l’environnement et ceux de l’enseignement fédéral réclament une revalorisation, qui se heurte à la politique de « zéro déficit ».

Par  (Rio de Janeiro, correspondance)

Publié le 15 avril 2024 à 18h36, modifié le 15 avril 2024 à 19h22

Temps de Lecture 3 min.

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Le fleuve Couto de Magalhaes, dont l’eau est polluée par une exploitation minière illégale, lors d’une opération menée par l’Ibama dans l’Etat de Roraima (Brésil), le 3 décembre 2023.

Eteindre des incendies, sauver des animaux sauvages en proie au trafic et lutter contre les orpailleurs illégaux armés : tel est le quotidien des agents publics chargés de protéger l’environnement au Brésil. « C’est comme aller à la guerre ! », avance Cleberson Carneiro Zavaski, président de l’Association nationale des fonctionnaires de l’environnement (Ascema), qui représente les 5 000 travailleurs du secteur.

Comme beaucoup de ses collègues, cet ingénieur agronome espérait que le retour de Luiz Inacio Lula da Silva au pouvoir, en janvier 2023, se traduirait par une revalorisation des conditions de travail des fonctionnaires, après leur dégradation sous les gouvernements de Michel Temer (2016-2018) et de Jair Bolsonaro (2019-2022). « Nous avons besoin d’une augmentation des salaires, de davantage d’effectifs, d’équipements adaptés et d’une compensation pour les risques auxquels nous nous confrontons au quotidien », énumère-t-il.

Mais un an plus tard, Cleberson Carneiro Zavaski se dit « frustré » : après avoir accordé une augmentation salariale de 9 % aux fonctionnaires en 2023, le gouvernement refuse de céder à leurs nouvelles demandes. « Le budget [2024] est bouclé ! », tranchait, le 10 avril, Fernando Haddad, le ministre de l’économie, interrogé par des journalistes sur une possible hausse des investissements dans la fonction publique.

« Le gouvernement a peu de marge pour augmenter les dépenses sociales », explique Pedro Rossi, professeur d’économie à l’université Unicamp, à Brasilia. En août 2023, la Chambre des députés a approuvé une loi établissant le « nouveau cadre budgétaire » qui limite l’augmentation des dépenses publiques à 70 % de la hausse des recettes de l’Etat. Puis, en décembre, lors du vote du budget pour 2024, le ministre de l’économie s’est engagé à terminer l’année avec un « déficit zéro » qui impose une discipline budgétaire stricte.

Les fonctionnaires refusent toutefois de renoncer à leurs revendications. Le 3 janvier, les institutions publiques chargées de préserver l’environnement – l’Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles renouvelables (Ibama), l’Institut Chico Mendes de conservation de la biodiversité et le Service forestier brésilien – ont ainsi décidé de suspendre la quasi-totalité de leurs activités sur le terrain pour faire pression sur le gouvernement. « Tant qu’il ne répondra pas à nos demandes nous ne sortirons pas des bureaux, assure Cleberson Carneiro Zavaski. Nous n’avons pas d’alternative ! »

Un projet d’infrastructures menacé

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