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En Haïti, la transition politique s’annonce laborieuse, l’ONU dénonce une situation « cataclysmique »

Deux semaines après la démission du premier ministre Ariel Henry, un conseil présidentiel de transition a été mis en place en Haïti. L’organe collégial a la tâche de restaurer la légitimité démocratique dans ce pays en proie à une grave crise humanitaire, exacerbée par une flambée de violence des bandes criminelles.

Par  (Fort-de-France (Martinique), correspondant)

Publié le 29 mars 2024 à 10h07, modifié le 29 mars 2024 à 11h53

Temps de Lecture 2 min.

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A Port-au-Prince, au lendemain d’une nuit de violences, le 22 mars 2024.

Mettre en œuvre « un plan d’action clair » ayant pour objectif « la restauration de l’ordre public et démocratique » en Haïti : tel est l’engagement pris par le conseil présidentiel de transition, nouvellement créé, dans son communiqué publié mercredi 27 mars. Deux semaines après l’annonce de la démission du premier ministre, Ariel Henry, ce document de deux pages officialise le début des travaux de cet organe collégial censé mettre fin à la grave crise politique et institutionnelle dans laquelle est plongé ce pays caribéen. Haïti est par ailleurs confronté, depuis un mois, à une multiplication des exactions commises par les gangs armés qui prolifèrent dans sa capitale, Port-au-Prince, terrorisant la population.

« Dès son installation, le conseil présidentiel nommera un premier ministre ou une première ministre », précise l’aréopage de neuf membres désignés par autant de partis politiques et organisations issues de la société civile. Le nouveau premier ministre « constituera un gouvernement d’union nationale et remettra Haïti sur la voie de la légitimité démocratique, de la stabilité et de la dignité », anticipe l’organe de gouvernance transitoire.

La création de ce conseil avait été réclamée, lors de leur réunion du 11 mars, à la Jamaïque, par les dirigeants des quinze pays de la Communauté caribéenne, soucieux de trouver une issue à la crise haïtienne et d’éviter une éventuelle déstabilisation de la région. Au bout de plusieurs mois de contestation populaire, l’annonce de ce consensus trouvé à Kingston avait précipité la décision de M. Henry, arrivé à la tête du pays juste après l’assassinat du président Jovenel Moïse, en juillet 2021, de quitter le pouvoir.

Mais la nomination du successeur de l’impopulaire premier ministre démissionnaire s’avère ardue. En témoigne la laborieuse mise en place du conseil présidentiel, qui a nécessité seize jours de tractations, alors que les leaders caribéens avaient fixé un délai de vingt-quatre heures. Les négociateurs haïtiens se sont heurtés à un obstacle de taille : ils évoluent en dehors du cadre constitutionnel. « On essaie d’inventer quelque chose qui n’est pas dans la Constitution, qui n’est pas dans les habitudes, alors c’est compliqué, résume Frantz Duval, rédacteur en chef du quotidien haïtien Le Nouvelliste. On est en train d’inventer une machinerie très lourde : choisir le premier ministre, ce sera une autre bataille. »

« Il y a urgence »

La mésentente entre les responsables politiques haïtiens complique encore plus ce délicat exercice d’unité nationale. Les membres du conseil de gouvernance transitoire, qui doivent désormais élire leur président, sont, en effet, « reconnus pour être des acteurs aux intérêts politiques divergents, qui nourrissent entre eux de vieilles rancunes et des contentieux irréconciliables », regrette Ricardo Germain, coordinateur du centre d’études politiques et diplomatiques d’Haïti. Aucune personnalité forte ne semble s’imposer.

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