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Mahmoud Abbas forme un gouvernement palestinien à sa main

Le premier ministre, Mohammad Mustafa, s’entoure de technocrates peu connus, à l’issue d’un processus auquel les factions palestiniennes ont été très peu associées.

Par  (Jérusalem, correspondant)

Publié le 28 mars 2024 à 21h41, modifié le 29 mars 2024 à 10h32

Temps de Lecture 3 min.

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Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, au Caire, le 12 février 2023.

Sous la pression de Washington, qui l’engage à se « réformer » et à se « raviver », l’Autorité palestinienne (AP) s’est dotée, jeudi 28 mars, d’un nouveau gouvernement de technocrates, tous relativement inconnus du grand public. Le président, Mahmoud Abbas, avait chargé, le 14 mars, son conseiller économique, Mohammad Mustafa, de former cette équipe et d’en prendre la tête. Ce gouvernement est censé préparer un retour de l’Autorité dans la bande de Gaza, dont le Hamas l’a chassée en 2007, et où le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, refuse de lui laisser la moindre responsabilité.

L’équipe a été approuvée par un simple décret présidentiel. Elle doit prêter serment dimanche 31 mars, sans passer devant le Parlement, dissout en 2018. Le premier ministre Mustafa est un fonctionnaire apolitique, éduqué aux Etats-Unis, ancien de la Banque mondiale à Washington. Bon connaisseur des bailleurs internationaux de l’Autorité palestinienne, il dirigeait jusque-là le Fonds d’investissement palestinien. Le ministre de l’intérieur, Ziad Hab Al-Rih, qui coordonne les forces de sécurité, demeure en place. Six ministres sont originaires de Gaza, dont un ancien maire de la ville, Majed Abou Ramadan.

Dans une lettre à la présidence, M. Mustafa a rappelé, jeudi, que sa priorité serait de « réunifier les institutions, y compris en assumant la responsabilité de Gaza », et de contribuer à la « reconstruction » de l’enclave, pour laquelle il prévoit de nommer un coordinateur spécifique. Si ce gouvernement a pu se former en deux semaines, c’est que sa composition s’est faite sans grandes consultations avec les factions palestiniennes, notamment sans le Hamas, qui a dénoncé cet unilatéralisme dès le 14 mars.

Poussée à la banqueroute

Le président Abbas, élu pour quatre ans en 2005, se maintient ainsi au centre du jeu à 88 ans. Il promet des réformes que ses bailleurs occidentaux considèrent comme de pure forme, au sein d’une Autorité palestinienne dépolitisée et poussée à la banqueroute par une pression israélienne accrue depuis le début de la guerre. Cette semaine, le gouvernement israélien doit statuer sur une possible rupture des liens entre les banques du pays et les institutions financières palestiniennes, qui en dépendent. Cette procédure a été à l’initiative du ministre des finances, Bezalel Smotrich, fondamentaliste issu des colonies de Cisjordanie.

Selon l’institut de sondage palestinien PCPSR, une vaste majorité de Palestiniens rejettent la nomination de M. Mustafa, qu’ils ne considèrent pas non plus comme un signe de réforme. Plus de 60 % des personnes interrogées demandent au contraire un gouvernement pluraliste, qui ne soit ni sous le contrôle d’un parti, ni à la main de M. Abbas.

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