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Procédure de destitution de Trump : devant le Congrès, un témoin-clé renforce l’accusation

Le plus haut diplomate de l’ambassade des Etats-Unis à Kiev a décrit les efforts déployés par l’avocat personnel du président pour mettre en place un canal diplomatique « irrégulier » avec l’Ukraine.

Le Monde avec AFP

Publié le 13 novembre 2019 à 19h42, modifié le 13 novembre 2019 à 19h47

Temps de Lecture 2 min.

William Taylor, le plus haut diplomate de l’ambassade des Etats-Unis à Kiev, lors de son audition au Congrès mercredi 13 novembre.

Le plus haut diplomate américain en Ukraine a apporté, mercredi 13 novembre, de nouveaux éléments renforçant les soupçons contre Donald Trump, lors d’une première journée d’auditions publiques au Congrès à Washington visant à déterminer si le président républicain doit être destitué.

William Taylor, chargé d’affaires par intérim de l’ambassade des Etats-Unis à Kiev, a déclaré sous serment avoir appris récemment que l’ambassadeur américain auprès de l’Union européenne, Gordon Sondland, avait fait cette déclaration le 26 juillet, juste après s’être entretenu par téléphone avec le président Trump. Un collaborateur de M. Taylor, qui avait entendu les deux hommes discuter, avait demandé à M. Sondland ce que le locataire de la Maison Blanche pensait de l’Ukraine. « L’ambassadeur Sondland a répondu que le président Trump s’intéressait davantage à l’enquête sur Biden », a déclaré le chargé d’affaires.

La veille, Donald Trump avait demandé à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, de « se pencher » sur le cas de Joe Biden, bien placé pour l’affronter lors de la présidentielle de 2020. La révélation de cet échange, à la mi-septembre, a décidé les démocrates à ouvrir une enquête dans le cadre de l’explosive procédure de destitution. Les démocrates soupçonnent Donald Trump d’avoir abusé de son pouvoir à des fins personnelles, en conditionnant une aide militaire à l’Ukraine et une visite à la Maison Blanche de M. Zelensky à l’ouverture d’une enquête sur Joe Biden.

Trump « trop occupé » pour regarder les auditions

Le président républicain « a-t-il invité l’Ukraine à s’ingérer dans nos élections » ? « A-t-il commis un abus de pouvoir ? », s’est interrogé le parlementaire démocrate Adam Schiff, en ouvrant, mercredi, les premières auditions publiques depuis le début des investigations contre Donald Trump. « L’affaire est aussi simple et terrible que cela », a ajouté l’élu de la Chambre des représentants qui supervise l’enquête, en promettant d’avancer « sans rancœur » ni « délai ».

Les élus républicains ont, eux, dénoncé « une campagne de calomnie orchestrée avec minutie dans les médias », reprenant la ligne de défense du président Trump qui se dit victime d’une « chasse aux sorcières ». Alors qu’il accueillait son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, Donald Trump s’est de son côté dit « trop occupé » pour regarder à la télévision les auditions au Congrès.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Adam Schiff, enquêteur en chef de l’impeachment contre Donald Trump

Lors de l’audition, deux diplomates ont pourtant dépeint une situation troublante. William Taylor a ainsi décrit les efforts déployés par l’avocat personnel du président, Rudy Giuliani, pour mettre en place un canal diplomatique « irrégulier » avec l’Ukraine. Selon le diplomate, ce canal opérait en marge des réseaux diplomatiques officiels et « à l’encontre des objectifs à long terme de la politique américaine ». « A la mi-août, il m’est apparu évident que les efforts de Giuliani pour concocter des enquêtes politiques contaminaient désormais » les relations entre Kiev et Washington, a confirmé George Kent, haut responsable du département d’Etat spécialiste de l’Ukraine.

M. Taylor a également répété trouver « dingue » que l’aide militaire destinée à l’Ukraine puisse avoir été gelée « en échange » de l’ouverture d’une enquête sur Joe Biden. Comme lors de son audition à huis clos, dont le rapport a été publié, il a redit que M. Sondland lui avait déclaré en septembre que le dégel des fonds était « conditionné » à l’ouverture de ces investigations. Ce témoignage alimente la thèse des démocrates selon laquelle le président américain a demandé une contrepartie à Kiev pour les 391 millions de dollars d’aide destinés à faire face aux séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine – une aide provisoirement suspendue par le président républicain malgré son approbation au Congrès. Vendredi, le Congrès auditionnera Marie Yovanovitch, limogée en mai de son poste d’ambassadrice en Ukraine.

Le Monde avec AFP

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