Des policiers ont tiré des balles en caoutchouc au cours d’affrontements dimanche 22 septembre à Hongkong avec des manifestants prodémocratie près d’un centre commercial qu’ils avaient investi.
Pour ce seizième week-end de mobilisation, des milliers de protestataires, qui dénoncent depuis juin le recul des libertés et les ingérences grandissantes de Pékin dans les affaires de cette région semi-autonome, se sont rassemblés pacifiquement dans une galerie commerçante située à Sha Tin, dans le nord de l’ancienne colonie britannique. Ils ont notamment entonné des chansons et confectionné des origamis.
Une action prévue dans le huitième aéroport international du monde, qui a déjà été la cible des manifestants, a été contrecarrée par les forces de l’ordre : les forums de messageries utilisées par le mouvement de contestation avaient invité à « tester » les capacités de résistance de l’aéroport, en perturbant les liaisons ferroviaires et routières et en y occupant les installations. Afin d’éviter que les manifestants ne s’y rendent massivement, la circulation des trains et le trafic routier avaient été réduits dans cette zone et les contrôles de police avaient été renforcés.
La situation a commencé à se tendre plus tard dans l’après-midi, quand des militants appartenant à des groupuscules radicaux, le visage caché par un masque, se sont fait passer un drapeau chinois arraché d’un immeuble voisin appartenant au gouvernement. L’étendard a ensuite été jeté dans une rivière située à proximité. Des militants ont ensuite vandalisé des distributeurs de tickets dans la station de métro de Sha-Tin. Puis la police antiémeute est intervenue, en fermant les accès.
Multiplication des appels à manifester
Hongkong traverse sa pire crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, avec des manifestations et des actions quasi quotidiennes qui ont parfois dégénéré en violents affrontements entre radicaux et forces de l’ordre.
Samedi, la police et des manifestants s’étaient brièvement affrontés dans une ville située près de la frontière chinoise. Les forces de l’ordre ont eu recours au gaz lacrymogène et aux canons à eau contre des groupuscules radicaux qui ont érigé des barricades, jeté des pierres et des cocktails Molotov. De nombreux manifestants ont été interpellés pendant ces affrontements qui ont, cependant, été moins intenses que les précédents week-ends.
Dans le même temps, à Washington, samedi, trois militants prodémocratie Joshua Wong, Denise Ho et Brian Leung, ont, dans un entretien avec l’AFP, réitéré leur détermination à poursuivre la lutte. Selon eux, Hongkong est devenu un « Etat policier » où les forces de l’ordre, pilotées par Pékin, n’ont pour mission que d’étouffer la contestation populaire légitime.
Depuis quelques jours, les appels à manifester et à la grève se multiplient sur Internet à quelques jours du 28 septembre, la date anniversaire du début du « mouvement des parapluies » de 2014, et du 1er octobre, quand sera marqué le 70e anniversaire de la fondation de la République de la Chine.
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