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Elie Barnavi, ancien diplomate israélien : « Reconnaître un Etat palestinien, maintenant »

Alors que les Etats-Unis se sont prononcés le 18 avril contre l’admission de l’Etat de Palestine à l’ONU, l’historien estime, dans une tribune au « Monde », que les amis d’Israël doivent agir sans attendre et reconnaître un Etat palestinien.

Publié le 04 mai 2024 à 05h00, modifié le 10 mai 2024 à 18h04 Temps de Lecture 3 min. Read in English

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Le 18 avril, au Conseil de sécurité des Nations unies, les Etats-Unis ont mis leur veto à un projet de résolution recommandant à l’Assemblée générale d’admettre l’Etat de Palestine comme membre à part entière de l’organisation. Pour l’heure, la Palestine a un statut d’Etat observateur non membre, qui lui a été accordé par l’Assemblée générale des Nations unies en 2012. Pour devenir membre à part entière de l’ONU, la demande doit être approuvée par le Conseil de sécurité, puis par au moins les deux tiers de l’Assemblée générale.

Au Conseil de sécurité, les Etats-Unis n’eurent guère d’alliés : seuls le Royaume-Uni et la Suisse se sont abstenus, tous les autres membres du Conseil, soit douze sur quinze, ont voté pour. Les Américains ont dû se contenter, maigre consolation, de l’approbation enthousiaste de leur turbulent allié israélien. Le ministre des affaires étrangères, Israël Katz, a exulté : « La proposition honteuse a été rejetée. Le terrorisme ne sera pas récompensé. » Fortes paroles. Comme chacun sait, le Hamas est grand partisan d’un Etat palestinien indépendant aux côtés de l’Etat d’Israël. Quant à son représentant à l’ONU, l’inénarrable Gilad Erdan, il avait pris soin d’avertir à l’avance le Conseil qu’« approuver la résolution nuirait aux perspectives de dialogue avec les Palestiniens à l’avenir ». Là encore, comme chacun sait, le gouvernement Nétanyahou brûle d’envie de dialoguer avec l’Autorité palestinienne.

Dans un exercice de haute voltige diplomatique, Robert Wood, le représentant américain, a expliqué que son vote « ne reflet[ait] point une opposition à la création d’un Etat palestinien », puisque « les Etats-Unis continuent de soutenir fermement une solution à deux Etats ». Que reflète-t-il alors ? Eh bien, « la reconnaissance du fait qu’elle ne viendra que de négociations directes entre les parties ». Un porte-parole du département d’Etat a ajouté son grain de sel : « Des actions prématurées (…), même avec les meilleures intentions, ne permettront pas au peuple palestinien de devenir un Etat… »

La palme de la contorsion hypocrite revient sans doute à Barbara Woodward, l’ambassadrice (abstentionniste) du Royaume-Uni à l’ONU : « Nous pensons qu’une telle reconnaissance de l’Etat palestinien ne devrait pas intervenir au début d’un nouveau processus, mais elle ne doit pas nécessairement se situer à la toute fin du processus. Nous devons commencer par régler la crise immédiate à Gaza. » Quel rapport ?

Double faute, morale et diplomatique

Sans même évoquer le simple souci de cohérence intellectuelle – pourquoi, grands dieux, voter contre ses propres positions ? –, le veto américain est une double faute, morale et diplomatique. Sur le plan des principes, conditionner la reconnaissance d’un Etat palestinien à la négociation avec Israël, donc à son accord, n’a simplement pas de sens. Le droit naturel des peuples à l’autodétermination n’est pas un don gracieux de leurs adversaires.

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