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Débarquement du 6 juin 1944 : ce que savaient les services secrets gaullistes

Tenu à l’écart par le commandement anglo-américain, le général de Gaulle disposait toutefois de moyens directs et indirects de se tenir informé des préparatifs du Débarquement des forces alliées pour libérer la France, raconte l’essayiste Rémi Kauffer, spécialiste de l’histoire de l’espionnage.

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Publié le 04 mai 2024 à 11h30

Temps de Lecture 5 min.

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En juin 1944, autour du général Kœnig, André Dewavrin, dit « colonel Passy » (à sa gauche).

Printemps 1944. Le Débarquement allié est imminent. Où, quand, comment ? Des secrets que les Allemands aimeraient connaître. Les Anglo-Américains, eux, savent : l’opération « Overlord » aura lieu en Normandie. Le D-Day ? Au général Eisenhower, commandant en chef, de le fixer. Tenu à l’écart des sphères de décisions stratégiques interalliées, le général de Gaulle ne peut, quant à lui, compter que sur son service secret pour l’informer sur ces enjeux cruciaux.

Son service secret ? D’abord appelé 2e bureau, puis Bureau central de renseignement et d’action militaire, enfin Bureau central de renseignement et d’action, soit BCRA tout court, c’est désormais la direction générale des services spéciaux (DGSS). Une des plus éminentes figures de la France libre, André Dewavrin, alias « colonel Passy », a créé ex nihilo tous ces organes de renseignement.

Cet article est tiré du « Hors-Série Le Monde : 1944 - Des débarquements à la libération de la France », mai 2024, en vente dans les kiosques ou sur le site de notre boutique.

De l’eau a coulé sous les ponts depuis l’époque héroïque de décembre 1940 où Passy, novice en matière d’espionnage, s’était laissé surprendre par une sombre manœuvre de déstabilisation britannique, dite « affaire Howard », qui visait à réduire la voilure française libre. Dans l’intervalle, le BCRA est parvenu à s’imposer comme filière de relation privilégiée entre la France combattante et la Résistance intérieure. Sous l’œil des Britanniques, certes, car eux seuls décident des opérations navales ou aériennes clandestines entre l’Angleterre et la France occupée, de même qu’ils contrôlent une bonne part des liaisons radio. Avec néanmoins le plus haut degré d’indépendance possible dans un tel contexte.

Et l’indépendance, c’est toujours le maître mot de De Gaulle. Voilà pourquoi il maintiendra contre vents et marées son estime envers Passy, considéré comme l’un de ses compagnons les plus fidèles. Cette estime que perdra plus tard, à l’époque de la guerre d’Algérie, celui qui, en ce printemps 1944, préside à Alger aux destinées de la DGSS. Ethnologue spécialiste des civilisations précolombiennes, Jacques Soustelle présente le profil d’un gaulliste politique. Le contraire d’un gaulliste de terrain comme Passy. Lequel, patron désormais du seul BCRAL, la branche londonienne des services secrets, pilote les opérations clandestines pour la moitié nord du pays en même temps qu’il remplit les fonctions de chef d’état-major du général Kœnig, chargé à Londres de la direction des Forces françaises de l’intérieur, les FFI.

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