Tandis que l’offensive israélienne se poursuit à Gaza, l’actualité internationale a été notamment marquée, ce mois-ci, par l’adoption d’un nouveau plan de soutien très attendu à l’Ukraine par le Congrès américain, la commémoration des 30 ans du génocide au Rwanda, le premier anniversaire d’un conflit au Soudan qui a causé des milliers de morts et provoqué une catastrophe humanitaire. En huit dessins, « La Matinale » revient sur les temps forts du mois écoulé.
Le Congrès américain valide un plan de soutien à l’Ukraine
Les parlementaires américains ont fini par adopter, mardi 23 avril, une vaste enveloppe d’assistance militaire et économique prévue pour l’Ukraine après des mois de tractations transpartisanes. Après le vote, quelques jours plus tôt, par la Chambre des représentants, l’étape du Sénat relevait de la formalité. Le texte définitif, promulgué par Joe Biden mercredi 24 avril, comprend un plan d’aide de 95,3 milliards de dollars (89 milliards d’euros environ) destiné à l’Ukraine (qui en reçoit 61 milliards), à Israël et à Taïwan, ainsi qu’un ultimatum au réseau social chinois TikTok.
Le projet de loi d’expulsion de migrants vers le Rwanda adopté au Royaume-Uni
A Londres, la Chambre des communes a adopté, mardi 23 avril, la « loi sur la sûreté du Rwanda », ouvrant la voie à l’expulsion vers ce pays d’Afrique de l’Est de demandeurs d’asile arrivés illégalement au Royaume-Uni. Les migrants seront détenus avant d’être envoyés à Kigali, où leur demande est censée être traitée en échange d’une aide substantielle. Ce texte a provoqué de vives réactions, ses nombreux détracteurs le jugeant contraire au droit international, impossible à mettre en œuvre, immoral, compliqué et dispendieux.
A Kigali, les blessures toujours vives du génocide
Il y a trente ans, d’avril à juillet 1994, entre 800 000 et un million d’hommes, de femmes et d’enfants, principalement tutsi, ont été massacrés par un régime d’extrémistes hutu.
A la BK Arena de Kigali, une immense enceinte aux murs, plafonds et sol tapissés de noir pour l’occasion, quelque 5 000 personnes se sont rassemblées le 7 avril. N’était illuminée qu’une œuvre symbolisant un arbre dont « les racines représentent la mémoire du passé », et les branches, « la protection que n’ont pas eue les familles durant le génocide et sur laquelle elles peuvent désormais compter ».
Au Soudan, un an de combats et de destructions
Le 15 avril 2023, un conflit éclatait entre les forces loyales au chef de l’armée soudanaise, Abdel Fattah Al-Bourhane, et celles de Mohammed Hamdan Daglo, son ancien adjoint et commandant des Forces de soutien rapide. Villages brûlés, villes bombardées, viols de masse, civils et enfants enrôlés de force : douze mois de guerre ont fait imploser cette nation de 44 millions d’habitants. Au total, près de 8 millions de Soudanais ont été forcés de fuir les combats. Parmi eux, plus de 1,6 million de personnes se sont réfugiées dans les pays limitrophes.
Les huîtres contaminées dans le collimateur de la justice
Le tribunal de Bordeaux a ordonné, le 2 avril, aux organismes chargés de l’assainissement du bassin d’Arcachon (Gironde) de procéder à des travaux d’urgence sous peine d’astreintes quotidiennes de 1 000 euros par jour de retard pour remédier à une pollution des eaux constatée après des intoxications liées à la consommation d’huîtres. Une victoire pour les ostréiculteurs du bassin d’Arcachon et les associations de défense de l’environnement.
L’affaire avait éclaté le 27 décembre 2023, en plein pic des fêtes de fin d’année. La préfecture de Gironde avait alors interdit la vente d’huîtres après une explosion de cas de gastro-entérite liés à la consommation d’huîtres contaminées au norovirus.
Face aux rendez-vous médicaux non honorés, la « taxe lapin » de Gabriel Attal
Dans un entretien accordé à plusieurs titres de la presse régionale, samedi 6 avril, le premier ministre a précisé les mesures qu’il entend mettre en place pour tenter de répondre à la crise du système de soins de ville, avec la volonté de récupérer de 15 à 20 millions de créneaux médicaux. Gabriel Attal veut ainsi que certains rendez-vous non honorés soient à l’avenir sanctionnés d’une pénalité financière de 5 euros, à la charge du patient fautif – sanction dite « taxe lapin ». « On ne peut plus se permettre » ces rendez-vous non honorés, a déclaré le chef du gouvernement, qui souhaite la mise en œuvre d’un « mécanisme de responsabilisation » grâce à un texte de loi.
En Turquie, un désaveu cinglant pour Recep Tayyip Erdogan
Pour la première fois depuis son accession au pouvoir, en 2002, le Parti de la justice et du développement (AKP), la formation du président turc, Recep Tayyip Erdogan, n’est plus le premier mais le deuxième parti du pays. A l’issue des élections municipales du 31 mars, son rival et opposant historique, le kémaliste et nationaliste Parti républicain du peuple (CHP) a repris la première place. Le scrutin constitue une vraie débâcle pour le chef de l’Etat, dont le parti a perdu plus de 5 millions de voix et les principales agglomérations du pays. A l’échelle de la Turquie, 64 % de la population est désormais gouvernée localement par des maires CHP.
Retrouvez tous les dessins parus en une du « Monde » ici.
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