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Recruter plus tôt les enseignants, une réponse partielle au défaut d’attractivité du métier

En rendant les concours accessibles à bac + 3, dès 2025, le gouvernement table sur l’élargissement mécanique du vivier de candidats potentiels pour pallier la pénurie de professeurs qui ne cesse de s’aggraver dans l’éducation nationale.

Publié le 23 avril 2024 à 06h00 Temps de Lecture 3 min.

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La formation des enseignants entame sa quatrième mue en quinze ans. Le président de la République, Emmanuel Macron, a entériné, le 5 avril, le passage des concours à l’issue de la troisième année de licence, suivis de deux années d’un master professionnalisant dans les futures écoles nationales supérieures du professorat (ENSP), inspirées des écoles normales qui ont formé les instituteurs jusqu’en 1991. Aujourd’hui, le recrutement s’effectue à la fin du master 2, soit après cinq ans d’études supérieures.

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Cette décision redessine profondément le parcours de recrutement et de formation des futurs professeurs du premier comme du second degré, à peine quatre ans après la dernière réforme qui avait déplacé, sous le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, le concours du master 1 au master 2. Le gouvernement entend ainsi « mieux préparer les futurs professeurs à l’exercice de leur métier » mais aussi, et c’est là un objectif qui distingue cette réforme des précédentes, « renforcer l’attractivité du métier et répondre à la crise de recrutement ».

En la matière, la situation est critique. Le positionnement des épreuves au terme de cinq années d’études lors de la dernière réforme a provoqué un effondrement des inscriptions. Cette décision a accentué une pénurie qui mine toute l’éducation nationale.

Crise antérieure à la mastérisation

Le ministère n’est pas en mesure de placer un enseignant devant chaque classe, le système de mutations se sclérose faute de personnel, les heures supplémentaires des professeurs en poste atteignent des records pour pallier les manques, tandis que le nombre de contractuels, précaires et sommairement formés, croît continûment. L’urgence de trouver des solutions à ce qui constitue le principal écueil du premier employeur du pays est d’autant plus grande que 300 000 enseignants doivent partir à la retraite dans les dix ans à venir, soit plus d’un tiers d’entre eux, et donc être remplacés.

En rendant les concours accessibles aux diplômés d’une licence 3, dès 2025, comme c’était le cas avant 2010 et la première mastérisation du concours sous Nicolas Sarkozy, le gouvernement table sur l’élargissement mécanique du vivier de candidats potentiels, l’enseignement supérieur comptant deux fois plus d’étudiants en licence qu’en master. L’exécutif entend aussi rassurer ceux qui peuvent être dissuadés par la perspective d’effectuer cinq ans d’études avant de passer un concours qu’ils ne sont pas certains d’obtenir et d’attendre six ans pour percevoir une première − et faible – rémunération. L’instauration, après la réussite aux épreuves, d’une formation en master rémunérée doit aussi attirer les prétendants, largement plus issus de milieux populaires qu’il y a trente ans.

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