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Dette publique : « Une augmentation des recettes de l’ordre de 87 milliards d’euros est possible »

Le financier Jean-Noël Vieille propose, dans une tribune au « Monde », d’augmenter les impôts sur les entreprises et sur les hauts revenus, afin de rééquilibrer la hausse des prélèvements qui a surtout touché les ménages.

Publié le 16 avril 2024 à 06h00, modifié le 16 avril 2024 à 11h23 Temps de Lecture 4 min.

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Doit-on accepter le discours alarmiste entourant la dette ? C’est la peur du moment. Le réchauffement climatique peut attendre, la lutte contre le chômage et l’insécurité ne sont plus prioritaires. Ce qu’il faudrait redouter, plus que tout, c’est la dette. Celle de l’Etat, celle qui pèse, à cause de notre inconséquence, sur les fragiles épaules des générations futures.

Ce sujet doit être un thème de la campagne des élections européennes de juin car il renvoie à un choix politique. La social-démocratie, soucieuse de préserver un Etat-providence, a perdu la bataille idéologique et le libéralisme tient une victoire, le démantèlement de l’Etat social et la privatisation de nombre de services publics.

Avec une dette publique française qui s’élève en 2023 à 3 101,2 milliards d’euros, soit 110,6 % du produit intérieur brut (PIB), et un déficit public à 5,5 %, soit 154 milliards (« Informations rapides » n° 74, Insee, 26 mars 2024), le gouvernement maintient son objectif de ramener ce déficit à 3 % en 2027 en proposant déjà 10 et 20 milliards de coupes budgétaires en 2024 et 2025. Il n’envisage pas d’agir sur les recettes.

Pourtant, dès 2008, le creusement du déficit s’explique par les mesures destinées à baisser les recettes de l’Etat (abandon des taxes sur les plus-values de cession des entreprises, baisse de leur taux d’impôt et de l’ISF, etc.). Le paradoxe français tient à ce qu’en dépit de ces baisses fiscales ciblées, accentuées sous les gouvernements Macron, le taux des prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales effectives reçues par les administrations publiques) est resté élevé. Il est en très légère baisse en 2023 à 43,5 % du PIB, contre 45,2 % en 2022.

De nouveaux coûts annoncés

Mais, en fait, c’est la répartition de l’effort fiscal entre les agents économiques qui a été modifiée. Depuis 2010, les prélèvements obligatoires sur les ménages ont progressé, selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (ils sont passés de 25 % du PIB à 28 % en 2023), alors que les prélèvements sur les entreprises sont passés de 17 % à 16 % (« OFCE Policy brief » n° 112, 22 février 2023).

Sous l’ère Macron, la hausse des recettes a été en moyenne annuelle entre 2017 et 2023 de 2,8 %, alors que les dépenses ont progressé de 3,7 %, un chiffre modéré eu égard au contexte inflationniste. Il comprend de plus des montants exceptionnels, évalués entre 2020 et 2023 à 241 milliards d’euros, avec les mesures d’urgence liées à la crise sanitaire puis à la crise de l’énergie.

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