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Elections européennes : « A gauche, se débarrasser du gêneur Mélenchon est devenu un puissant dénominateur commun »

En parvenant à desserrer l’étau entre Emmanuel Macron et le leader « insoumis », le candidat tête de liste du PS, Raphaël Glucksmann, ouvre un espace à gauche sur lequel se projettent des ambitions contradictoires, observe dans sa chronique Françoise Fressoz, éditorialiste au « Monde ».

Publié le 16 avril 2024 à 04h30, modifié le 16 avril 2024 à 08h01 Temps de Lecture 4 min.

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Le personnage du troisième homme est toujours intéressant dans une campagne électorale. Il peut monter très haut dans les sondages puis s’effondrer (Jean-Pierre Chevènement durant la campagne présidentielle de 2002), partir bas et créer la surprise le soir du scrutin (Yannick Jadot lors de la campagne des élections européennes de 2019), finir par baisser les bras ou au contraire persévérer dans l’espoir de décrocher un jour le pompon présidentiel (François Bayrou).

La variété des scénarios qui se construisent autour du nom de Raphaël Glucksmann a l’avantage d’entretenir le suspense, de donner corps à des hypothèses, de faire vivre une ou plusieurs histoires parallèles. Ainsi en va-t-il du cofondateur de Place publique, soutenu par le Parti socialiste (PS), devenu le troisième homme de la campagne des élections européennes. Nul ne sait quel score il atteindra dimanche 9 juin ni quelle place il occupera parmi la vingtaine de compétiteurs une fois les Français réellement entrés dans la campagne, mais à moins de deux mois du scrutin il est évident que quelque chose se passe à gauche.

Longtemps caricaturé en « bobo germanopratin », le fils d’André Glucksmann, devenu député européen en 2019, recueille 13 % des intentions de vote dans le sondage Ipsos-Le Parisien-France Inter publié dimanche 14 avril. Hormis Jordan Bardella (Rassemblement national, RN), qui caracole en tête (32 %), Raphaël Glucksmann est, à ce jour, l’un des rares candidats à avoir le vent en poupe. Cette dynamique lui permet à la fois de réduire l’écart avec la candidate Renaissance, Valérie Hayer (16 %), et de creuser la distance avec la liste La France insoumise (LFI), conduite par Manon Aubry (7 %).

Sirènes macronistes

Le pari de desserrer l’étau entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon paraissait totalement improbable il y a encore un an. Il gagne aujourd’hui en crédibilité parce que le pouvoir d’attraction des deux hommes s’est considérablement érodé : la droitisation du président de la République, qui ne se dément pas depuis le vote du projet de loi sur l’immigration, en décembre 2023, encourage le retour au bercail d’un certain nombre d’électeurs ayant cédé aux sirènes macronistes.

Simultanément, l’incohérence de Jean-Luc Mélenchon lors de l’affaire Quatennens fin 2022 (le député LFI accusé de violences conjugales a été condamné), ses outrances lors de la réforme des retraites, son refus de qualifier le Hamas d’organisation terroriste, son ode à la paix alors que l’Ukraine vit sous la menace d’une invasion russe ont sapé le magistère qu’il exerçait sur la gauche. Depuis l’éclatement de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, le leader « insoumis » est devenu, aux yeux d’une grande partie de ses partenaires, « l’homme à abattre », si bien que les européennes ont pris l’allure d’un prématch présidentiel.

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