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Le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, ne sera pas reconduit, annonce le gouvernement

Son mandat, qui devait s’achever le 13 mai, prendra fin après les Jeux olympiques. Il s’est récemment trouvé sous le feu des critiques de la droite et d’une partie du gouvernement pour un accord portant sur les fins de carrière des cheminots, signé par la direction avec l’ensemble des syndicats du groupe.

Le Monde avec AFP

Publié le 07 mai 2024 à 11h52, modifié le 07 mai 2024 à 15h56

Temps de Lecture 3 min.

Le président de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, à Paris, le 3 mai 2024.

Le président de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), Jean-Pierre Farandou, ne sera pas reconduit pour un second mandat à la tête du groupe ferroviaire, a annoncé le gouvernement, mardi 7 mai, dans un communiqué. Son mandat, qui se termine officiellement le 13 mai, sera prolongé de quelques semaines pendant cet été « afin de garantir la bonne organisation des Jeux olympiques et paralympiques », précise le communiqué.

Après la compétition, « la présidente de l’Assemblée nationale et le président du Sénat seront saisis par le président de la République du nom du successeur envisagé de M. Jean-Pierre Farandou », qui préside le groupe depuis 2019, toujours selon le communiqué. Jean-Pierre Farandou avait jusqu’ici toujours fait savoir son intention de poursuivre pour un second mandat de président de la SNCF. Il aurait alors dû quitter ses fonctions en juillet 2025, car atteint par la limite d’âge (68 ans).

M. Farandou s’est récemment retrouvé sous le feu des critiques de la droite et d’une partie du gouvernement pour un accord portant sur les fins de carrière des cheminots, signé par la direction avec l’ensemble des syndicats du groupe. Entendu mardi au Sénat à ce sujet, quelques heures après avoir appris la nouvelle de sa non-reconduction, il a défendu le texte en question, le jugeant « raisonnable, équilibré et utile ».

L’accord sur les fins de carrière critiqué

« On ne peut pas transformer contre ses salariés une entreprise publique de 150 000 cheminots à forte culture maison », a-t-il argumenté, tout en laissant poindre une certaine colère face à la polémique. Avant de poursuivre : « Ma conviction est que c’est un bon accord, qui ne contourne pas la loi sur les retraites, qui est dans les pratiques des grandes entreprises publiques et privées », insistant sur son coût « raisonnable », évalué à 35 millions d’euros.

Cet accord prévoit un échelon d’ancienneté supplémentaire pour les salaires, compte tenu de l’allongement des carrières et des reconversions possibles pour les postes correspondant aux critères de pénibilité. Il prévoit aussi la possibilité pour certains métiers, comme les conducteurs ou les contrôleurs, de partir en retraite anticipée en bénéficiant de mesures financières avantageuses.

« La pénibilité est un vrai sujet chez nous. En effet, nous sommes une entreprise industrielle, ouvrière, de production qui travaille vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept. Quatre-vingt-onze mille cheminots tiennent un emploi pénible », a rappelé M. Farandou devant le Sénat, évoquant le travail de nuit et en extérieur. « Ils sont 42 000 salariés dont l’âge est supérieur à 50 ans. C’est considérable (…). Nous, à la SNCF, notre philosophie est de donner un avenir à ces gens-là », a-t-il poursuivi.

Sur le coût de l’accord, « il ne coûtera rien au contribuable puisque je gagne 1,3 milliard de résultat net ; je peux bien financer 35 millions, j’ai de l’argent », s’est emporté M. Farandou. Quant au prix des billets, rappelant que la SNCF a transporté 122 millions de voyageurs en TGV en 2023, il a encore déclaré : « Faites le calcul, ça fait 29 centimes par billet. Vous croyez que je vais augmenter le prix de 29 centimes ? C’est ridicule. »

Résultats historiques et fréquentations sans précédent

Jean-Pierre Farandou a également assuré avoir toujours mis dans la boucle le ministère des transports et Matignon, sans jamais négocier en secret comme il en a été accusé. Dans une interview donnée au Monde le 22 février, « vous avez un paragraphe de dix lignes qui mentionne de manière explicite que je vais ouvrir une négociation sur les fins de carrière et la pénibilité (…), tout le monde peut lire Le Monde », a-t-il avancé. Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, avait annoncé jeudi la convocation de Jean-Pierre Farandou à Bercy pour avoir une explication concernant cet accord.

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Jean-Pierre Farrandou avait été nommé en novembre 2019, en ayant comme missions prioritaires le rétablissement des comptes de la SNCF et la mise en œuvre de la réforme ferroviaire de 2018. Sous son mandat, le statut des cheminots a disparu en janvier 2020 – conséquence de la réforme – et son entreprise a été confrontée à deux mouvements de grève importants contre la réforme des retraites, en 2019-2020 et en 2023.

M. Farandou a aussi dû affronter la crise du Covid-19 et l’arrêt total des TGV, puis l’organisation de trains sanitaires pour transporter les malades et décharger les hôpitaux de certaines régions particulièrement touchées.

Il est aussi celui qui a ramené les comptes de la SNCF dans le vert, avec des résultats historiques de 2,4 milliards d’euros de bénéfice en 2022 et de 1,3 milliard d’euros en 2023. La SNCF fait face à des fréquentations inédites dans les trains, mais aussi à une pénurie de rames.

Le Monde avec AFP

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