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La défense, nouvelle priorité industrielle de la prochaine Commission européenne

Depuis le début du conflit en Ukraine, en 2022, les Etats européens ont augmenté leurs efforts budgétaires en faveur de la défense, mais se sont fournis en armes à près de 80 % hors du Vieux Continent. Dans les cinq prochaines années, l’Union européenne entend prioriser le développement de sa propre base industrielle.

Par  (Bruxelles, bureau européen)

Publié le 29 avril 2024 à 15h30

Temps de Lecture 4 min.

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Un camion Serval à l’usine Nexter de Roanne (Loire), le 4 juillet 2023.

« En deux ans, tout a changé pour la défense en Europe. » Pour le major général allemand André Denk, directeur général adjoint de l’Agence européenne de défense, le déclenchement de l’invasion russe d’Ukraine, le 24 février 2022, a remis au premier rang des priorités européennes la question de sa défense et, partant, de l’ensemble de son industrie militaire.

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Cette prise de conscience a été renforcée par la perspective d’un retour à la Maison Blanche, en janvier 2025, de Donald Trump, qui a choqué l’Europe en février en laissant planer l’idée d’un retrait américain de la défense collective du Vieux Continent. Lors des élections européennes, qui se tiendront du 6 au 9 juin, tous les grands partis conservateurs, sociaux-démocrates et libéraux − le cœur de la future majorité − soutiennent un nouvel effort en faveur du secteur.

En deux ans, l’Union européenne (UE) a déjà fait beaucoup. Elle a d’abord paré au plus pressé, vidant ses stocks pour armer le plus rapidement possible les forces de Kiev. Grâce à la Facilité européenne pour la paix, fonds désormais doté de 17 milliards d’euros, elle a facilité les transferts d’armes. La mobilisation des entreprises a été bien plus difficile : après trente ans de désinvestissement, les dirigeants attendaient des commandes en bonne et due forme afin d’investir pour dix ou quinze ans.

« L’état d’esprit est néanmoins en train de changer, à la fois au sein des Etats et dans les entreprises, qui augmentent leurs capacités de production, juge Micael Johansson, patron du groupe suédois Saab et vice-président de l’ASD, l’Association européenne des industries aérospatiales et de défense. Nous ne sommes pas encore à l’économie de guerre comme l’évoquait en 2022 Emmanuel Macron, mais ça avance. »

Entre 2022 et 2024, les Etats membres ont augmenté leurs dépenses de défense de 20 %. « Nous restons loin de l’effort russe, rappelle James Appathurai, secrétaire général adjoint de l’OTAN. Ce pays consacre 30 % de son PIB [produit intérieur brut] à la défense, contre un peu moins de 2 % en moyenne pour les Etats de l’OTAN. » L’Europe dépense environ 300 milliards d’euros pour ses armées, alors que, selon les experts, elle devrait viser au moins 400 milliards par an pour reconstituer ses stocks et se remettre à niveau.

Grands groupes et PME accélèrent

« Il est urgent que notre industrie de défense fasse un bond en avant, exhorte Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne. Depuis le début de la guerre contre l’Ukraine, nos armées ont acheté 78 % des nouveaux équipements en dehors de l’UE. » Partout en Europe, les grands groupes comme les PME accélèrent. De la Finlande à la Pologne et à l’Espagne en passant par la Hongrie, l’Italie, la Bulgarie et l’Allemagne, toute la filière des munitions construit de nouvelles lignes de production. En France, le secteur se mobilise, soutenu par les commandes permises par la nouvelle loi de programmation militaire.

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