Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

HEC accusée d’avoir admis une étudiante birmane sous sanctions pour ses liens avec la junte

L’école de commerce parisienne a accueilli la jeune femme à l’été 2023, sans vérifications supplémentaires. Sa direction affirme que la sélection des étudiants se fait selon « leur excellence académique », tout en évoquant la responsabilité des banques.

Par  et

Publié le 26 avril 2024 à 13h00

Temps de Lecture 5 min.

Read in English

Article réservé aux abonnés

Lorsqu’elle dépose sa candidature pour une admission en master de management à HEC, Theint Win Htet semble avoir le profil idéal : études à l’université de New York, stage à la banque birmane CB Bank… Comme elle l’écrit elle-même sur son compte LinkedIn : « Ayant vécu sur trois continents différents, j’ai appris à travailler et à nouer des liens avec des personnes d’origines culturelles diverses, une compétence cruciale pour un travail d’équipe dévoué. » Un profil très recherché par la prestigieuse école de commerce de Jouy-en-Josas (Yvelines), qui aime se présenter comme « un véritable melting-pot », avec ses 994 étudiants en master de management, dont les deux tiers sont étrangers, issus de 67 nationalités différentes.

Sauf que Theint Win Htet est originaire d’un pays visé par de nombreuses sanctions depuis le coup d’Etat de février 2021 et dont l’économie est sous le contrôle de l’armée. Sans que cela éveille le moindre soupçon, l’école de commerce a accueilli l’étudiante à bras ouverts – les deux années de scolarité en master coûtent jusqu’à 53 200 euros – à l’été 2023, sans vérifications supplémentaires.

Quelques mois plus tard, le 31 janvier 2024, l’étudiante de HEC tombe sous le coup de sanctions américaines. Son père, Thein Win Zaw, à la tête du groupe Shwe Byain Phyu Group of Companies (SBPG), est un homme d’affaires qui tire sa fortune de sa proximité avec la junte birmane. Ses entreprises sont accusées par Washington « d’avoir matériellement assisté, financé ou apporté leur soutien financier, matériel ou technologique, ou d’avoir apporté des biens ou services, à MEHL », un conglomérat contrôlé par l’armée birmane. Par le truchement de plusieurs coentreprises, dont certaines se trouvent sous sanctions européennes, SBPG partage, avec les militaires birmans, les bénéfices liés à l’exploitation de bois, à l’importation de carburant ou encore à l’extraction de jade et de pierres précieuses.

« De nombreux éléments laissent penser que le mode de vie et la scolarité de Theint Win Htet sont financés par de l’argent provenant d’entités ou de personnes sous sanctions », affirme Lily Ravon, avocate au cabinet Bourdon & Associés, saisi par l’ONG Justice for Myanmar (Myanmar est le nom officiel de la Birmanie). A cela s’ajoutent des soupçons de blanchiment d’argent, les fonds provenant indirectement, selon l’avocate, d’activités terroristes au sens du droit européen : la junte birmane est accusée de torture, d’attaques contre les civils, en particulier les minorités ethniques et religieuses, et de détruire les fondations politiques et constitutionnelles du pays.

Il vous reste 67.47% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.