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Des milliers de vols annulés malgré la levée d’un préavis de grève des contrôleurs aériens

Plus de 2 000 vols en Europe ont été supprimés et 1 000 risquent d’être déroutés pour éviter l’espace aérien français, selon la principale association de compagnies aériennes.

Le Monde avec AFP

Publié le 25 avril 2024 à 08h01, modifié le 25 avril 2024 à 12h09

Temps de Lecture 3 min.

Des milliers de vols annulés en pleines vacances scolaires françaises, des centaines de milliers de passagers « dans le flou » : malgré un accord de dernière minute avec un syndicat d’aiguilleurs du ciel français, le trafic aérien est extrêmement perturbé, jeudi 25 avril, en France et, par ricochet, en Europe.

Plus de 2 000 vols en Europe ont été supprimés et 1 000 risquent de devoir se dérouter pour éviter l’espace aérien français, selon la principale association de compagnies aériennes du Vieux Continent, Airlines for Europe.

Trois vols sur quatre ont été supprimés au départ ou à l’arrivée de Paris-Orly, le deuxième aéroport français ; 55 % à Roissy - Charles-de-Gaulle, le premier ; 65 % à Marseille-Provence et 45 % sur toutes les autres plates-formes de France métropolitaine. Quelque 2 250 vols au départ ou à destination d’un aéroport français sont prévus ce jeudi, contre près de 5 200 la veille, selon le tableau de bord de la direction générale de l’aviation civile (DGAC) consulté par l’Agence France-Presse (AFP).

Ces annulations, d’une ampleur sans précédent « depuis une vingtaine d’années », selon le patron des aéroports parisiens, Augustin de Romanet, ont été imposées par la DGAC au vu du nombre de grévistes déclarés parmi les indispensables contrôleurs aériens. Les suppressions concernent en priorité les vols courts et les moyen-courriers, la demande de la DGAC ne s’appliquant qu’aux avions effectuant « trois mouvements ou plus » dans la journée. Les centres de contrôle aérien de Béziers, Nîmes, Figari, Caen ou Deauville sont fermés jeudi matin.

Pour les vols maintenus, les retards restent, en revanche, modérés, selon la DGAC ; l’aéroport d’Orly est le plus touché, avec un retard moyen de quarante-quatre minutes à l’arrivée et de vingt-six minutes au départ.

Accord de fin de crise trop tardif

L’annonce mercredi matin d’un accord de fin de crise par le principal syndicat, le SNCTA, avait laissé espérer un allègement des contraintes pesant sur les compagnies aériennes. Mais, selon la DGAC, « l’aboutissement tardif des négociations avec le SNCTA et la nécessité de finaliser les discussions avec les autres organisations syndicales ne permettront pas d’éviter des perturbations [jeudi] ».

Ryanair, dont le patron ne cesse de dénoncer les grèves françaises, a annulé à lui seul « plus de 300 vols » jeudi, Transavia en a annulé 198 tandis qu’Air France a prévenu que « des annulations importantes et des retards [étaient] à prévoir ». La DGAC a conseillé aux passagers qui le peuvent de « reporter leur voyage ».

L’objet des négociations est la refonte du contrôle aérien français. Le SNCTA, qui a rassemblé 60 % des voix des contrôleurs aériens aux dernières élections, protestait contre les mesures d’accompagnement de cette réforme, notamment salariales, et réclamait entre autres 25 % d’augmentation des rémunérations étalées sur cinq ans. Il prévoyait une « mobilisation record » pour jeudi, malgré l’engagement à ne pas faire grève pour des raisons salariales dans le cadre d’une « trêve olympique » annoncée pour septembre 2023.

Le ministre délégué aux transports, Patrice Vergriete, a salué un accord « gagnant-gagnant ». La refonte produira « plus de sécurité, moins de retards », a déclaré M. Vergriete, sans donner de détails sur les concessions, salariales ou autres, accordées aux contrôleurs.

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Le ministre a assuré qu’il s’agirait d’une opération blanche pour le contribuable, le budget de la DGAC étant abondé par les redevances acquittées par les compagnies aériennes. Celles-ci répercutent néanmoins leurs coûts sur le prix des billets.

Nouveau préavis pour le week-end de l’Ascension

Selon M. Vergriete, le SNCTA a renoncé à un deuxième préavis, pendant le week-end prolongé de l’Ascension les 9, 10 et 11 mai. Les contrôleurs aériens comptent deux autres syndicats représentatifs, l’UNSA-ICNA et l’USAC-CGT, qui n’ont pas communiqué mercredi. « On est très optimistes sur le fait de pouvoir boucler l’accord [avec eux] », a dit le ministre.

En attendant, la journée de jeudi s’annonce très difficile pour les voyageurs aériens en France, mais aussi en Europe, où « des centaines de milliers de passagers [sont] dans le flou », a déploré Airlines for Europe. Quant à l’Association internationale du transport aérien (IATA), qui rassemble plus de 300 compagnies captant 83 % du trafic mondial, elle a accusé les contrôleurs aériens français de se livrer au « chantage », avec leurs « exigences exorbitantes ».

Dans un communiqué, le PDG de Ryanair Michael O’Leary a de nouveau fustigé les autorités françaises et exhorté la Commission européenne à « prendre des mesures pour protéger les survols, ce qui permettrait d’éliminer plus de 90 % de ces annulations ».

Les compagnies aériennes ont souligné que leurs clients avaient la possibilité de changer de vol gratuitement ou d’être remboursés.

Selon l’organisme Eurocontrol, l’espace aérien qu’il surveille doit voir transiter quelque 29 000 vols jeudi. Sans atteindre les niveaux estivaux, le trafic aérien français s’avère soutenu au moment où deux des trois grandes zones académiques sont toujours en vacances de printemps. L’aéroport de Roissy a accueilli lundi 203 000 passagers et celui d’Orly, 111 000. A eux deux, ils concentrent environ la moitié du trafic français.

Le Monde avec AFP

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